Coucher de soleil à Istanbul

Istanbul : le culte entre deux chaises

Dans l’habileté des civilisations à se piquer des territoires toutes les cinq minutes, celle qui fut Byzance jusqu’en 330, puis Constantinople, se fait appeler Istanbul depuis 1930. Confortablement allongée au beau milieu du carrefour entre l’Asie et l’Europe, elle se mouille la nuque dans la mer Noire et baigne ses pieds dans celle de Marmara. Ancienne capitale des empires byzantin et ottoman, Istanbul est remplie jusqu’aux sourcils de religion et de laïcité. J’ai passé huit jours à Istanbul, il faut qu’on parle !

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Istanbul, c’est de l’histoire ancienne

Si elle ressemble à une salade composée d’ingrédients issus des cuisines culturelles du monde entier, c’est parce qu’elle est synonyme de convoitise pour de nombreux conquérants depuis des siècles. En 330, c’est d’abord l’empereur Constantin qui vient piquer l’acte de propriété de Byzance aux Grecs. Il en fait la capitale de l’Empire byzantin et la renomme Constantinople. Il a le droit, il est empereur ! Mille ans et des pirouettes plus tard, le sultan Mehmet II dit le Conquérant justifie son surnom et prend Constantinople qui devient la capitale de l’Empire ottoman. En 1923, Atatürk voit l’Empire autrement, il fonde la République de Turquie et nomme Ankara capitale du pays.

Atatürk - Istanbul

La statue d’Atatürk à la pointe du Sérail et la mosquée Çamlica, au loin, sur la rive asiatique.

La plus occidentale ville d’Orient

La vertigineuse avenue Istiklal présente une collection complète des enseignes les plus connues de toutes. Le gratin mondial du prêt-à-manger fait face à ses homologues du prêt-à-porter. Ils lorgnent toute la journée sur une foule de personnes prêtes à payer. Il y a même un Décathlon, mais qui doute encore de la capacité de la marque de sport française à s’immiscer dans les affaires des autres ?! Au bout de l’avenue, le tramway historique de la ville pose avec chaque personne qui passe par là. Une occasion unique de faire un selfie avec treize personnes que tu connais pas et un tramway !

Au bout de l’avenue, les rues pittoresques du quartier de Galata prennent le relais pour défier ton sens de l’orientation. Ça monte, ça tourne et ça descend, les galeries d’art succèdent aux cafés et aux restos branchés dans une ambiance bohème et cool, Istanbul n’a pas rangé sa chambre. Tu te perdras en cinq minutes et retrouveras ton chemin en deux fois moins de temps grâce au rond-point du quartier : la tour de Galata. Chassée par les photographes, sa vue panoramique tente de contenir une ville beaucoup trop riche pour être contenue, même pour les objectifs les plus gourmands.Tour de Galata - Istanbul

Tour de Galata - Istanbul

Tour de Galata - Istanbul

La tour de Galata, depuis la pointe du Sérail.

Sur le pont de Galata, quelle que soit la météo, cent vingt mille pêcheurs jettent leurs lignes pour hameçonner les plus goûteux trésors aquatiques de la Corne d’Or.

Pont de Galata Istanbul

Pont de Galata Istanbul

Pont de Galata Istanbul

Au pied du pont, face au marché aux poissons de Karaköy, ce fretin termine en kebab sur le stand en polystyrène d’un papi à la gestuelle assurée par de longues années de pratique.

Karaköy - Istanbul

Les plus fidèles clientes du marché aux poissons de Karaköy.

Balik durum Istanbul

Balik durum Istanbul

La plus orientale ville d’Occident

Sur l’acropole de Byzance, le palais de Topkapi fait de l’ombre à la pointe du Sérail. En plus de l’ancienne demeure des sultans, la rive sud de la Corne d’Or collectionne les joyaux antiques et religieux. La mosquée – devenue église et redevenue mosquée – Sainte-Sophie et la mosquée bleue, ou Sultanahmet motivent les foules du monde entier. Elles sont incontournables ! Si t’essayes de passer à côté, tu finis dans la mer. J’ai fait le malin avec mon doctorat en voyage, j’ai laissé passer la foule du matin pour revenir à 15 heures. Il y avait deux fois plus de monde !

Istanbul

Istanbul

Au marché aux épices, le bazar égyptien, les fragrances du monde se livrent une bataille sans merci. Une pomme de terre farcie appelée kumpir occupe mon temps à midi dans un lokantasi du centre. Les cantines turques, très bonnes et bon marché, sont prises d’assaut par les locaux aux heures des repas.

Bazar égyptien

Il faut braver quelques centaines de mètres en plus pour s’immerger dans les dédales colorés des quartiers de Fener et Balat. Photogéniques par excellence, ils offrent un après-midi de calme loin de l’effervescence de Fatih et Sultanahmet.

J’en profite pour m’envoyer quelques midye dolma, les moules farcies au riz, au citron et aux épices vendues sur des stands de rue partout en ville. La street food reine d’Istanbul est délicieuse et s’offre pour 1 livre turque pièce – tu payes ce que tu manges – à toutes les heures du jour et de la nuit.

Fener

La rive asiatique

Passer en Asie en bateau coûte l’équivalent d’un trajet en métro. On peut même s’y rendre par le métro Marmaray qui relie les deux rives d’Istanbul grâce à son tunnel d’un kilomètre sous le détroit du Bosphore. D’Üsküdar à Kadiköy, le monde, les bouibouis et les magasins en tout genre sont présents en nombre. C’est asiatique, quoi ! Construite en 2019, l’incroyable mosquée Çamlica domine la rive jusqu’à la tour de Léandre, qui fut un phare pendant des siècles avant de devenir un restaurant au milieu du Bosphore.

Istanbul

Le détroit du Bosphore depuis le balcon de la mosquée Süleymaniye.

La tour de Léandre

La tour de Léandre.

La mosquée Çamlica

La mosquée Çamlica domine Üsküdar.

Le temps de constater qu’ils ont remis la Gare de Haydarpaşa sous cellophane pour la repasser au maquillage, je rentre par le dernier bateau qui a l’ingénieuse idée de partir en même temps que se couche le soleil.

La gare de Haydarpaşa

Coucher de soleil à Istanbul

Coucher de soleil à Istanbul

Croquettes et transports : les trucs pas communs d’Istanbul

Les chiens et les chats errants ont la part belle à Istanbul. Les habitants jouent à la version urbaine du Petit Poucet en disséminant un peu partout de l’eau et des croquettes. Il y a même des niches, parfois.

Niche

Les transports en commun arrivent à couvrir une ville qui semble s’arrêter aux frontières du pays. Il y a le tramway, le bus, le métro, le bateau et même le métro-bus. C’est un bus sur rails qui peut traverser la ville plus facilement. Au début, j’ai cru que c’était le tramway. Mais non, c’est le métro-bus !

Istanbul : la plus belle ville d’Occirient !

Non, ce n’est pas une faute de frappe. Istanbul n’a pas voulu choisir entre Orient et Occident, alors moi non plus ! Le dépaysement a bien lieu quand on arrive dans la plus grande ville de Turquie, mais quelques touches de « paysement » te mettent tout de suite à l’aise. À Istanbul, dès l’arrivée, tu fais comme chez toi. C’est comme si tous les soirs, tu rentrais du boulot dans une maison dont tu n’as pas choisi la déco.

Istanbul

Si tu pratiques la lecture entre les lignes, même en amateur, t’as rapidement compris que je n’ai pas rangé mon séjour à Istanbul au rayon des plus désagréables. Mes huit jours sont passés comme une lettre à la poste. En recommandé avec accusé de réception et tout le tralala. J’aurais même voulu prolonger pour aller me perdre dans les quartiers les plus éloignés de cette immense ville cosmopolite qui semble vouloir adopter le monde entier.

Tour de Galata - Istanbul

Marche sur mes pas !

1 € = 22,13 Livres turques (TRY)

Les retraits

La plupart des distributeurs prennent des frais pour chaque retrait en Turquie, en plus des frais bancaires. Les banques ING & Ziraat n’en prennent pas.

Dormir à Istanbul

  • Taksim Sem Hotel : 600 TYR (27 €) la nuit en chambre double avec salle de bain et Wifi. Très bon hôtel, idéalement situé près de la place Taksim.

Manger à Istanbul

  • Berat, à Beyoğlu : kebab traditionnel turc.
  • Dede, à Beyoğlu : resto de viande, bon et pas cher.
  • Les lokantasi Balkan & Yasam, à Beyoğlu : les lokantasi sont des cantines turques bon marché.
  • Ciya Sofrasi, à Kadiköy : restaurant réputé situé sur la rive asiatique. Prix moyens, mais très bonne cuisine.
  • Galata Lily Café Restaurant : de très bons plats à prix moyens. Tout près de la tour de Galata.
  • Cuma Cafe, à Beyoğlu : café restaurant très sympa. La nourriture est bonne et l’endroit est idéal pour travailler.
  • Chado, Beyoğlu : bar à thé stylé, idéal pour bosser.
  • Cafe Mezopotamya : Bar à chicha, café et restaurant.

Les visites

  • Le palais Topkapi : 500 TRY/p. (22, 60 €) l’entrée. Ouvert tous les jours de 9 h à 17 h 30, sauf le mardi.
  • Lieux de culte : toutes les entrées des lieux de culte (églises, mosquées) sont gratuites. Les épaules et les genoux doivent être couverts, en plus des cheveux pour les femmes, et il faut enlever ses chaussures à l’entrée.

Les transports

  • Istanbulkart : la carte des transports en commun coûte 50 TRY (2,25 €) et se recharge pour être utilisée dans tous les transports de la ville.
  • Le métro : 9,67 TRY (0,44 €) par trajet. Il faut ressortir du métro et repasser la carte à chaque correspondance.
  • Le bateau : pratique pour passer de la rive européenne (Eminönü, Karaköy, Kabataş et Beşiktaş) à la rive asiatique (Üsküdar et Kadiköy). Le prix d’une traversée est de 10 TYR (0,45 €) avec istanbulkart. Un bateau part toutes les vingt à trente minutes, tous les jours de 7 h à 21 h 30, compter 15 à 20 minutes.
  • Bosphorus Express, Istanbul – Sofia : 671 TRY la couchette dans un compartiment pour 4. Ce train de nuit part tous les jours à 20 h depuis la gare de Hakali, il arrive à Sofia à 9 h 30 le lendemain. Le ticket se prend au guichet international de la gare de Sirkeci. Le trajet Sirkeci – Hakali par le métro Marmaray (30 minutes) est inclus dans le ticket à présenter à l’entrée du métro.

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