Valbona

Valbona – Theth : trek dans les Balkans

Valbona est un petit village niché au cœur des Balkans, dans les montagnes du nord de l’Albanie. Il y a une rue, deux hôtels, trois habitants et quatre moutons. Si t’arrives ici en ayant d’autres projets que marcher ou procrastiner, c’est que ton agence de voyages t’a menti.

L’un des plus beaux treks du pays commence à Valbona pour finir à Theth. Et si tu crois que je te mène en bateau, c’est en partie vrai. Pour aller à Valbona, il faut traverser le lac Koman en ferry.

Cet article ne s’adresse pas aux fans de hockey sur glace.

Valbona – Theth : trek dans les Balkans

Je suis à Tirana, fermement décidé à quitter l’Albanie pour aller à Kotor, au Monténégro. Rien ni personne ne pourra me faire changer d’avis. Et je n’ai qu’une parole. Je fais mon sac tout en lisant cet article de Mi-fugue Mi-raison. Un récit et quelques photos plus tard, j’ai besoin d’un ophtalmo. Je ne savais pas qu’on pouvait être blessé aux yeux en se baladant sur un blog voyage. Internet, c’est méga dangereux en fait !

En cinq minutes, je change de principe et mon ticket Tirana – Kotor pour Shkodër. Avoir une seule parole, c’est pas suffisant. Allez viens, on va faire de la randonnée dans les Balkans.

La traversée en ferry et tous les bus ont été gérés par Komani Lake Ferry, l’agence phare du coin. Pour pouvoir réserver les transports en bus, il faut impérativement prendre un ticket pour le ferry.

Ci-dessus, le site Journey to Valbona nous détaille le tracé du parcours.

La période propice pour faire ce trek se situe entre mai et septembre.

Shkodër – Koman (2 h)

Pas grand-chose à voir pendant ces deux heures de bus. Non, je déconne. Il y a de très beaux paysages sur la route du lac Koman, mais je les vois par intermittence. J’ai du pain sur la planche, j’ai une nuit à finir !

Aucune photo de cette partie, j’ai trop occupé à empêcher mes yeux de rester ouverts. Merci de ne pas me juger, j’en ai fait 8 000 ensuite. Pour agrémenter ce paragraphe, voici donc les premières photos du lac Koman.

Koman – Fierzë : le lac Koman en ferry (3 h)

On arrive au barrage où l’on doit changer d’embarcation, notre minivan ayant quelques difficultés à progresser sur l’eau du lac Koman.

Le temps de charger les passagers, les motos et les voitures sur le ferry, on part avec un chouia de retard. Mais le temps est au beau fixe et les paysages déjà époustouflants.

Le ferry suit le lac qui est tout en longueur. On serpente à travers des paysages grandioses, parfois ponctué d’habitations, de bateaux et de bottes de foin verticales, typiques de la région. Il ne manque qu’une envolée de ptérodactyles et nous voilà plongés dans Le Monde perdu.

Le bleu vert du lac et le reflet des collines sur l’eau rendent cette traversée exceptionnelle. Je le classe dans le top 10 de l’international lake data base of Universlemonde blog voyage. C’est comme l’International Movie Data Base (IMDB), mais pour les lacs.

Je précise que depuis mes aventures en Nouvelle-Zélande et en Patagonie, je suis ceinture noire 6ᵉ dan de jus d’eau. Je suis donc tout à fait habilité à juger tout type de lacs et à faire des jeux de mots douteux.

Fierzë – Valbona (1 h)

Ces trois heures de bateau passent comme un éclair, et les gars de l’agence m’invitent à les suivre pour partir à Valbona en minibus.

Valbona

Encore une heure de sieste minivan à somnoler m’émoustiller devant de superbes paysages. Toujours pas de photos, mais voici la vue de la guesthouse à mon arrivée à Valbona.

Valbona

Encore un établissement nickel tenu par une petite famille adorable, ça commence à bien faire. Je n’ai rien à dire, même pas un petit reproche à faire à part que mon séjour là-bas était trop court. J’avais envie de rester toute la vie pour me nourrir exclusivement de légumes, de fruits et de bonne humeur.

Le trek Valbona – Theth (7 h)

Ma guesthouse est à trois kilomètres avant l’entrée du village. Je traverse le village, et il me reste encore deux kilomètres à marcher pour rejoindre le sentier de départ du trek. Le village de Valbona est installé au fond de la vallée, bordé par une rivière presque asséchée qui balbutie son débit d’eau.

Valbona

Le village est encore endormi, mis à part un couple de randonneurs qui m’emboite le pas. Une fois sur le sentier de la randonnée, c’est le lit de la rivière bientôt asséchée qui fait office de chemin. Je marche deux heures et m’offre un café « à la turque » pour marquer le coup. Il est très fort et très noir, il semble sortir tout droit d’un geyser de pétrole. À consommer que si tu as une totale confiance en ton transit du moment. Sur le chemin, des petites buvettes en bois proposent des boissons chaudes et froides, mais aussi des snacks. Elles se trouvent toujours près d’une source d’eau potable offerte par la montagne.

Valbona

Le col de Valbona

J’atteins le col en quatre heures, pauses photo comprises, sans difficulté particulière. Dans mon dos, la vallée de Valbona ne cesse de se transformer à chaque coup d’œil, me régalant de paysages montagnards d’une beauté sans pareille. Je comprends pourquoi on les surnomme les Alpes albanaises !

Le point d’orgue du trek est le promontoire naturel qui domine le col. De là, la vue est exceptionnelle. Je reste là quelques minutes en compagnie d’une dizaine d’autres randonneurs. On observe notre monde telle une colonie de fourmis devant Microcosmos. Mais il faut ranger sa peur de glisser dans une poche du sac à dos et faire preuve de dextérité pour monter là-haut et redescendre, car la pente est très raide.

 

De l’autre côté, les 900 mètres de dénivelé à descendre se font sur un chemin au milieu de la forêt. Les arbres s’écartent parfois pour offrir des points de vue sur la vallée de Theth, qui n’a rien à envier à celle de Valbona. Les maisons isolées ponctuent les quelques clairières que l’on voit au loin. Quand tu vis ici, pas de doute, tu peux remplir « venez me chercher » sur ta déclaration d’impôt !

Avez-vous essayé de débrancher/rebrancher votre sens de l’orientation ?

J’arrive à Theth après 7 heures de marche, vers 15 heures. Persuadé d’avoir branché mon sens de l’orientation, je pars confiant en direction du village pour rejoindre la guesthouse réservée la veille. Au supermarché du village, 20 minutes plus tard, on m’annonce que je dois remonter à l’arrivée du trek et marcher encore 30 minutes pour rejoindre mon hébergement.

Je suis accueilli en fin de journée par une petite mamie albanaise au sourire étincelant. Je rencontre Élise et Isar, le couple de Néerlandais qui partait en même temps que moi de Valbona le matin même. Les autres clients sont des randonneurs qui prévoient de faire le trek dans l’autre sens le lendemain. Le soir, on dîne tous ensemble. En plus de cuisiner fabuleusement bien, notre hôtesse n’aime pas voir le fond de ses assiettes. Dès qu’elle les aperçoit, elle se précipite pour nous resservir ! Elle a aussi la manie de remplir les verres de raki en fin de repas. La petite bouteille en plastique dans laquelle il macère nous avertit qu’on ne le trouvera pas à Carrefour, celui-là.

Caracoler en Theth

Le matin, après un café avec vue et un câlin de la mamie comme si j’étais son petit-fils, je pars visiter Theth en compagnie de Ravi, un Pakistanais en voyage dans le coin. Le village, dont le nom se prononce « cesse », n’est qu’un amoncellement de cailloux le long d’une rivière, ponctuée d’hébergements et d’un supermarché au centre qui fait aussi gare routière.

Theth

À la sortie du village, il y a la célèbre église de Theth. Ses tuiles sont peut-être en bois, mais les toits du Seigneur sont impénétrables.

Plus loin après l’église se trouve une « kulla », la dernière tour de claustration du pays. Elle permettait de respecter la loi « kanun » au Moyen Âge. Quand tu faisais une connerie ou que le voisin avait assez picolé pour avoir envie de te raccourcir la nuque, tu pouvais squatter quarante jours dans cette tour et laisser ta famille négocier ton espérance de vie.

Valbona – Theth : trek dans les Balkans

En fin de matinée, je prends le bus retour pour Shkodër, soit deux heures de route. C’est certainement le point d’orgue de mes trois semaines en Albanie. Le pays a de magnifiques côtes et littoraux, mais elle sait aussi s’adresser aux aficionados de la randonnée. Le trek entre Valbona et Theth est assurément un incontournable de l’Albanie. J’en ai pris plein la vue en plus de faire de belles rencontres, autant locales qu’internationales. Je conseille toutefois d’éviter les mois de juillet/août si possible, nous étions déjà nombreux au mois de juin.

Marche sur mes pas !

1 € = 106,22 Leks albanais (ALL)

Dormir à Valbona

  • Quku i Valbones : 1 750 ALL (17 €) la nuit en dortoir pour deux avec petit déjeuner. Excentré de Valbona, mais la famille est très chaleureuse, et les paysages environnants sont magnifiques.

Dormir à Theth et à Shkodër

  • Guesthouse Rrashkadoli : 1 900 ALL (18,50 €), la nuit en dortoir pour 5 avec petit déjeuner. Un peu à l’écart, mais calme et très propre. La mama qui tient la guesthouse fait des merveilles en cuisine à des prix défiant toute concurrence.
  • Kultura Hostel : 1 400 ALL (13 €), la nuit en dortoir pour 3 avec petit (tout petit) déjeuner. Pas terrible, mais pas cher et bien placé.

Manger à Valbona

  • Vila Dini : Très bon et pas cher. Situé près de Quku i Valbones, donc loin du centre.

Manger à Shkodër

  • Pasta te Zenga : excellent resto italien, avec les meilleures pâtes carbo de l’univers.

Les transports

  • Bus Tirana – Shkodër : 500 ALL (4,90 €) le trajet/p., 2 heures. Départs réguliers tous les jours depuis la gare routière de Tirana.
  • Bus Shkodër – Koman : 800 ALL (7,80 €) le trajet/p., 2 heures. Le départ se situe en face de l’hôtel Rozafa.
  • Ferry Koman – Fierzë : 700 ALL (6,80 €) le trajet/p., 3 heures.
  • Bus Fierzë – Valbona : 800 ALL (7,80 €) le trajet/p., 1 heure.
  • Bus Theth – Shkodër : 1 400 ALL (13,60 €) le trajet/p., 2 heures.

Le trek

  • La traversée en ferry et tous les bus ont été gérés par Komani Lake Ferry, l’agence phare du coin. Pour pouvoir réserver les transports en bus, il faut impérativement prendre un ticket pour le ferry.

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