Cuisiner en van : flop chef !
Cuisiner en van en Nouvelle-Zélande.
T’as pris ton joli PVT, tu viens de te farcir l’équivalent de 30 épisodes d’Inspecteur Derrick en heures d’avion – 30 heures du coup – et, en bon backpacker qui se respecte, tu as troqué ta maison dorsale contre une plus cossue à quatre roues. Maintenant tu te poses la question que tout Français normalement constitué se poserait en arrivant en Nouvelle-Zélande : qu’est-ce qu’on bouffe quand on vit dans un van ? Encore une interrogation à propos des backpackers, ces êtres mystérieux mi-tortues dont le patrimoine entier tient dans la poche gauche d’un sarouel troué. Voici quelques idées de recettes à cuisiner en van.
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Cuisiner en van
Nouvelle-Zélande, unité spéciale
Dans les pays anglo-saxons, les crimes gastronomiques sont considérés comme particulièrement monstrueux. En Nouvelle-Zélande, les inspecteurs qui enquêtent sur ces crimes sont membres d’une unité d’élite, appelée Unité Spéciale pour les Français. Voici leurs recettes.
TIN TIN*
*Bruitage du générique de New York, unité spéciale (fait par un bruiteur professionnel, ne pas reproduire chez vous)
Avant de dévoiler mes recettes, j’ai enquêté sur la cuisine en Nouvelle-Zélande. L’ambiance générale gastronomique du pays est au fast food et à la malbouffe et le taux de chômage chez les ustensiles de cuisine atteint des sommets. Ils vivent désormais dans la précarité, entassés dans les bas-fonds des tiroirs de cuisines mal famées. Je ne pouvais commencer cet article sans avoir une pensée pour eux.
Cuisiner en van : flop chef !
Mesdames et messieurs, soyez les bienvenus à l’auberge du backpacker espiègle.
Au menu ce soir :
- subtil de thon en conserve sur son lit de pain de mie,
- ribambelle de nouilles instantanées revenues dans leur jus d’eau,
- supposé de brie et son absence de vrai pain,
- alambiqué de Tim Tam au presque chocolat, illusion de coulis.
Ça, c’est le menu basique d’un backpacker en van qui écume la Nouvelle-Zélande. Comme vous pouvez le constater, les valeurs nutritives ingurgitées par nos semblables ne viennent pas redorer un blason gastronomique déjà peu reluisant. Allez, on passe à la suite.
Cuisiner en van : flop recettes !
Avant toute chose, je vous conseille de faire l’acquisition d’un réchaud double feu à gaz de camping pour un évident gain de temps au pays des cuisines ambulantes. Vous trouverez celui-là pour la modique somme de 70 NZ$ (40 €) à Bunnings Warehouse.
Poulet et son poireau citronné au bain-marie
Les ingrédients :
- 200 gr. de blanc de poulet,
- 1 poireau,
- quelques tranches de citron,
- 1 oignon,
- huile d’olive,
- sachets cuisson.
Chers lecteurs, amateurs de grande gastronomie et autres cordons bleus mobiles en devenir, pour cette recette votre perspicacité aura mis le doigt sur l’ingrédient principal : le poulet. On prend le blanc, découpé en morceaux, qu’on accompagne de ses copains poireaux, citrons, découpés aussi, et tout ce qu’il faut d’assaisonnement et hop ! Soirée sauna avec DJ sachetcuisson aux platines.
C’est rapide et facile à préparer et on peut faire une vinaigrette pour accompagner le poireau qui reste et du riz pour ceux qui mangent bien à la cantine.
Les pâtes à la carbonara néo-zélandaises
les ingrédients :
- 300 gr. de pâtes (Fettuccine ou spaghetti),
- 200 gr. de bacon,
- 20 cl. de crème liquide,
- 2 jaunes d’œufs,
- du fromage à râper Noble.
Avant de crouler sous les mails et commentaires d’insultes des puristes détenteurs de l’unique vérité carbonaresque, j’annonce la couleur tout de suite : pour trouver de la pancetta, des tagliatelles fraîches, de la vraie crème fraîche et du parmesan en Nouvelle-Zélande, il faut se lever tôt. À 4 heures du mat’, c’est déjà trop tard !
Pour faire des pâtes carbo en N-Z, il faut des pâtes (c’est dans le titre), du bacon, de la crème et des œufs. Pour le fromage, vu le prix du parmesan (si on en trouve) je propose de le remplacer par du Noble, un fromage à râper plutôt bon. Une fois les pâtes cuites, vous faites revenir le bacon à la poêle avant d’ajouter la crème et les jaunes d’œufs.
Quand tu fais des pâtes carbo pour huit en road trip !
Cuisiner en van : in Tartiflette we trust !
Les ingrédients :
- 3 pommes de terre moyennes,
- 200 gr. de bacon,
- 1/2 oignon,
- 20 cl. de crème fraîche,
- du fromage à râper Colby.
La tartiflette on y croît, tout le monde y croit. Avant de passer mes diplômes de coach de hockey en milieu aquatique, j’étais tartiflettiste (niveau semi-professionnel s’il vous plaît) de père en fils depuis mes 12 ans et demi. Je ne pouvais raisonnablement pas passer 1 an de PVT en Nouvelle-Zélande sans tenter de la cuisiner en van. Ce fut un franc succès notamment grâce à des amies bretonnes dont le coup de cuillère à pot n’a rien à envier à La Laitière (le tableau, pas le yaourt).
Pour tartifletter comme il se doit, on découpe des pommes de terre moyennes en dés que l’on fait bouillir. Puis, on fait revenir du bacon et des oignons et on mélange le tout avec de la crème fraîche que l’on saupoudre allègrement de fromage à râper Colby.
La nostalgie d’un reblochon des familles coulant sous les derniers rayons d’un soleil fuyant l’horizon savoyard n’en sera que plus forte, mais þØℜ∋∈∠ que ça fait du bien si loin du QG !
La tortilla
Les ingrédients :
- 5 œufs,
- 3 pommes de terre moyennes,
- 1/2 oignon,
- c’est tout.
Le monde de l’omelette se divise en 2 catégories : les bien baveuses et les bien normales. Tout dépend du temps de cuisson et de ce qu’on aime dans la vie. Si vous aimez les omelettes bien baveuses, le secret est d’ajouter un peu de lait au moment de battre vos œufs.
Sur la carte du monde de l’omelette, la tortilla se situe en Espagne. Mais comme nos voisins hispaniques n’ont pas non plus inventé l’eau tiède à couper le beurre, cette recette peut s’exporter facilement dans n’importe quel pays du monde vu que c’est une omelette de pommes de terre avec des oignons. Ni plus. Ni moins.
Je me demandais comment meubler un paragraphe pour une simple omelette et je me rends compte que je pourrais en parler pendant des heures. Mais comme on a du pain sur la planche, du lait sur le feu, un gigot dans le four et environ 23 674 autres métaphores culinaires pour exprimer le fait d’être pressé, on passe à la suite.
La salade niçoise
Les ingrédients :
- 200 gr. de riz,
- 2 œufs,
- 2 tomates,
- 1 grosse boîte de thon,
- du maïs,
- des olives noires,
- poivre,
- sel,
- sucre,
- ah ah.
Celle-là, je n’ai pas été la chercher très loin : du riz, des tomates, du maïs, des œufs durs, des olives noires et du thon. Trois compétences seront nécessaires à l’élaboration de ce mets, à savoir cuire du riz, couper des tomates et ouvrir une boîte de thon. C’est rapide et facile à faire, même si vous êtes une quiche en cuisine ou chauve des neurones !
C’est la salade niçoise de votre vie !
La moussaka
Les ingrédients :
- 200 gr. de viande hachée.
- 1 aubergine.
- 1 oignon.
- 2 tomates.
- Du fromage à râper Colby.
Le fait que ce soit un plat (grec) qui se fait normalement au four n’inclut bien évidemment pas que je dispose de l’ustensile précité au sein de mon mouvant foyer. J’ai donc adapté ce plat à ma sauce (par Jean Blaguin, jeu de moteur professionnel section gastronomie) ! On fait revenir un oignon et une aubergine avec des tomates à la poêle, le tout émincé pour enfin ajouter la viande et le fromage.
Un mets au nom certes peu ragoutant, mais vos papilles n’en seront pas du même avis ou je ne m’appelle pas Jean-Maxime Universlemonde !
Le curry massaman aux patates douces
Les ingrédients :
- 200 gr. de blanc de poulet,
- 1 pot de curry massaman,
- 20 cl. de lait de coco,
- 1 kumara (patate douce),
- 2 carottes,
- 1 oignon.
De la cuisine thaïe, pour les amateurs et les curieux. Avant toute chose, sachez que le curry massaman est le plus doux des curries Thaïs. Il devrait donc simplement glisser sur votre langue tel un enfant imberbe en surpoids lancé à vive allure sur un toboggan aquatique.
On commence par découper et cuire la kumara (patate douce en maori) et les carottes dans l’eau bouillante. Elles iront rejoindre ensuite leur copain oignon dans le lait de coco auquel on aura incorporé une cuillère de curry massaman et le poulet coupé en dés.
Encore du poulet me direz-vous ! Remarque, certes justifiée, mais à laquelle je répondrais avec aplomb que l’on peut le remplacer par des crevettes, du porc, du bœuf ou du tofu.
Cuisiner en van : wraps & croque-monsieurs
Si vous manquez de temps, il y a toujours les wraps et les croque-monsieurs. Les premiers seront garnis de maïs, oignons rouges, tomates, poivrons et viande rouge quand les seconds se font avec du fromage, du jambon et peut-être des champignons si le cœur vous en dit, entre deux tranches de pain de mie. Avec une petite salade sur le côté, ça fait l’affaire.
Oui, je sais, on n’a toujours pas de four dans le van. Heureusement, à l’époque de jadis, Dieu créa l’Angleterre qui créa la Nouvelle-Zélande qui créa The Warehouse qui créa le toaster de camping qui coûte la bagatelle de 8 NZ$ (4,6 €).
Tous les ingrédients cités peuvent se trouver dans n’importe quel supermarché de Nouvelle-Zélande.
Cuisiner en van
Cuisiner en van, ce n’est pas si compliqué et ça ne coûte pas beaucoup plus cher de bien manger. Si vous êtes végétarien ou religieusement défendu de manger l’un des ingrédients, il suffit de l’enlever. Ce conseil n’est pas donné par l’association des chasseurs du Bouchonnois, qu’ils soient de bons ou de mauvais chasseurs (la différence entre les deux est évidente). Voilà, ces quelques idées afin d’éviter qu’une morphologie culinaire de piètre qualité n’envahisse votre doux logis motorisé, que vous soyez en Nouvelle-Zélande ou ailleurs.
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