Mont Taranaki

Mont Taranaki : 6 astuces pour réussir l’échec de son ascension

Le mont Taranaki : récit d’une presque randonnée.

Le mont Taranaki, c’est l’histoire d’une ascension avortée à 100 mètres du sommet. Vous aussi, vous avez l’objectif de rater cette ascension ? Dans cet article, retrouvez toutes mes astuces pour que votre échec soit aussi réussi que le mien !

Attention : de la mauvaise foi s’est malencontreusement glissée dans cet article. Toute l’équipe d’Universlemonde vous présente ses excuses pour la gêne occasionnée.

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Le mont Taranaki

Le mont Taranaki ? OK, je vous explique. Mais vite fait. Je donne un cours de barbecue binoculaire dans 12 minutes.

Le mont Taranaki, c’est une montagne de la famille des volcans située au sud-ouest de l’île du nord de Nouvelle-Zélande. À l’époque, les Maoris étaient jaloux des Japonais à cause du mont Fuji. Alors, ils ont voté oui à 97,2 % (c’est beaucoup 97,2 %) lors du fameux référendum de 1867 pour avoir leur montagne sacrée à eux tout seuls.

Là, les Anglais, qui ont souvent envie d’avoir leur mot à dire, ont mis un veto sur le nom. Ils l’ont appelé le mont Egmont. Comme il y a deux fois « Mont », il y a clairement faute de goût, mais pas pour eux. Ils sont Anglais, et ça, on n’y peut rien. Alors, il a deux noms.

Les Japonais ont voulu l’appeler le mont Teriyaki. En rapport à la fameuse sauce. Mais chez les Kiwis, les habitants de N-Z (pas le fruit ou l’animal, suivez un peu s’il vous plaît), on avait peur qu’un resto asiat’ à volonté voie le jour pas plus loin qu’à côté du sommet qui culmine à 2 518 mètres.

Nous, on veut atteindre les 1 966 mètres d’altitude du Fanthams Peak, le petit sommet sur le côté.

Mont Taranaki : voici notre équipe

Starring :

  • Manu Caro dans le rôle de Manu,
  • Anne de Bretagne dans le rôle d’Anne,
  • Flo dans le rôle du faux sherpa, guide de haute montagne,
  • moi-même dans le rôle du mec en short.

* La phrase suivante a été doublée par la voix française de Sylvester Stallone, aka Rambo aka le mec qui est né avec une bronchite chronique.

« Ils étaient quatre. Ils passèrent une nuit tranquille, paisiblement endormis dans leurs vans au pied du mont Taranaki. Leur mission : le gravir au petit matin sans jamais se retourner. Mais là-haut, ils allaient découvrir que l’enfer n’était pas seulement sous terre. C’était pas leur trek ! »

Mont Taranaki : 6 astuces pour réussir l’échec de son ascension

1 – Prendre la confiance et faire le malin (genre beaucoup)

Pour engranger le surplus de confiance nécessaire à l’échec promis précédemment, on se rend la veille à l’I-Site de Stratford (office du tourisme). Si, comme nous, vous arrivez au début des beaux jours, la dame vous annoncera de son plus beau sourire une belle ascension par 30 degrés, un ciel bleu et 4 km de marche pour 900 mètres de dénivelé positif.

Mont Taranaki

Au programme du lendemain : une balade du dimanche avec des paysages de qualité supérieure et une crise épileptique de la zone oculaire à la clé ! Le trek a l’air tellement facile qu’on hésite à sortir pisser la nuit de peur d’arriver accidentellement jusqu’au sommet.

Après s’être injecté de la confiance en intraveineuse par packs de douze, on se dirige vers le freecamp de Dawson Falls Carpark pour passer la nuit dans nos vans.

Mont Taranaki

2 – Boire de l’eau (avec modération)

Le soir venu, on fête notre prochain départ pour le trek le plus facile du monde de Nouvelle-Zélande en trinquant à la santé du mont Taranaki. Un verre d’alcool équivaut à 3,4 points de confiance en plus. Les scientifiques ne sont pas tous d’accord sur le barème des points de confiance alors, j’ai fait une moyenne.

L’étirement des poignets : une des clés de la réussite.

Mont Taranaki

Nous, on a fêté ça au whisky. Mais chacun est libre de choisir son alcool. Point bonus : pensez à oublier de boire de l’eau régulièrement.

3 – Dormir le moins possible

Le temps de sommeil est très important pour le randonneur. Plus le randonneur sera motivé à réussir son fiasco, moins il dormira. CQFD ! Ne faites pas la même erreur que nous de penser que quatre heures suffiront à rester fatigué, on s’est réveillés en pleine forme. Ou alors, doublez les doses lors du point numéro deux !

On part sans trop déjeuner, histoire d’équilibrer nos chances de non-réussite devenues plus minces après le constat de ces quelques heures de sommeil plutôt régénératrices. Un café et un best of des punchlines de Zlatan Ibrahimovic plus tard et nous voilà partis, nos égos dodus de confiance, bien décidés à échouer !

Mont Taranaki

4 – S’équiper léger, très léger

Si vous avez un short et pas de gants, ne changez rien. Grâce à un rictus sonore très prononcé (un foutage de gueule en jargon technique), j’ai réussi à convaincre Flo, notre guide, de renoncer à son bonnet. Tout habit qui pourrait vous tenir chaud au sommet est fortement déconseillé.

Mont Taranaki

Mont Taranaki

Mont Taranaki

Je vous passe en vitesse les premières heures de trek : on traverse la forêt, puis ce sont des escaliers en bois qui se succèdent et, après 1 heure 30 de marche, on attaque la partie très pentue du volcan. Jonchées de roches volcaniques.

Le rythme de marche est plutôt bon et le trek assez facile jusqu’à présent. Du coup, la possibilité d’abandonner s’amenuise et la peur d’atteindre le sommet commence à se faire ressentir. Comme le vent qui souffle en direction du vide avec nos corps comme seuls obstacles. Peu après, la montée devient ardue et les cailloux volcaniques se dérobent sous nos pieds. Deux pas en avant pour un en arrière et c’est parfois à quatre pattes que se combat la gravité sur ce volcan.

C’est à 400 mètres du sommet que l’échec commence à se dessiner. La glace, jetée par les vents, nous fouette le visage et toutes les zones non couvertes du corps.

5 – Ne tentez l’ascension qu’en cas de neige et de vents violents au sommet

Rapidement, on ne sent plus nos mains et la glace écorche mes jambes. Comme on a prévu de mourir dans notre sommeil à peu près plus tard que maintenant, mon short et moi abandonnons à 100 mètres du sommet. Manu, Flo et leurs pantalons iront un peu plus loin, mais faute d’équipement adapté malgré toutes mes recommandations (j’avais bien dit de prendre un bonnet), ils n’atteindront pas le sommet.

Ci-dessous notre sherpa Flo, en galère face à son Everest !

Mont Taranaki

6 – Ma botte secrète : n’y allez pas !

La veille, on essayait de convaincre Anne en lui disant que mamie Josiane pourrait y aller à cloche-pied les yeux fermés en chaussures à talons de 20 centimètres. Elle nous abandonna à notre triste sort pour aller crapahuter dans la forêt alentour, consciente de ses compétences en matière de marche sur sol très pentu.

« Je vois des volcans très pentus. »

Avant de partir, vérifiez que le contrôle technique de votre sixième sens est à jour !

Mont Taranaki : 6 astuces pour réussir l’échec de son ascension

Vous venez de découvrir mes six astuces pour échouer à coup sûr votre ascension du mont Tanaraki. Mais sachez qu’au-delà de mes conseils, la clé de la réussite vient du cœur que l’on y met. Heureusement pour nous, il y avait beaucoup de vent, sans ça, on arrivait au sommet sans encombre. Car ce n’est pas donné à tout le monde de rater avec brio le sommet du mont Taranaki à 100 mètres près !

Marchez sur mes pas !

Dormir au mont Taranaki

  • Dawson Falls Carpark : situé à 15 minutes de Stratford. Un parking gratuit avec toilettes réservé aux véhicules Self-Contained.

Rendez-vous sur le site du DOC pour connaître les temps de marches, dénivelés et toute autre information relative aux treks environnants.

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Comments (6)

  • Natchou Répondre

    J’ai rarement lu un article du début à la fin ! Celui-ci m’a tenue ! ça donne envie d’échouer tiens !

    9 décembre 2019 à 22 h 12 min
    • Maxime Répondre

      J’espère que ton échec sera aussi beau que le mien. N’hésites pas à venir le débriefer ici !

      Merci pour ton commentaire et bon Taranaki 🙂

      12 décembre 2019 à 16 h 10 min
  • Nico Répondre

    Votre article est magnifique! J’ai ri de bout en bout ! Bravo 😀
    on l’a fait il y a 3 ans cette ascension, et on en a chié … et malheureusement on a réussi. Vous avez, vous, réussi dans votre échec. Malgré ma jalousie j’ai savouré chaque phrase de votre périple. Bien à vous. Et que l’échec soit votre moteur pour toujours.
    Signé L (comme Loser… bien entendu)

    9 décembre 2019 à 13 h 35 min
    • Maxime Répondre

      On a visé l’échec et on en a eu pour notre peine ! Merci pour ce beau commentaire plein de pessimisme qui donne vraiment envie d’aller échouer partout ailleurs.

      A bientôt ! 🙂

      12 décembre 2019 à 16 h 12 min
  • Souriresdumonde Répondre

    Excellent ?? .. j’adore l’écriture.

    9 décembre 2019 à 11 h 04 min
    • Maxime Répondre

      Excellent commentaire, merci beaucoup ! 🙂

      12 décembre 2019 à 16 h 13 min

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