Mawlamyine : celle dont on ne prononce pas le nom
Nous avons passé une journée à Mawlamyine, ancienne capitale birmane, dont on ne prononce pas le nom.
Pourquoi on ne le prononce pas ? Ben parce qu’on n’y arrive pas. Il fut un temps où elle s’appelait Moulmein, mais comme toutes les villes ont changé de nom au Myanmar, il fallait bien qu’elle se mette au diapason. Du coup, ils ont opté pour Mawlamyine, on aurait préféré autre chose.
On n’irait pas jusqu’à demander Saint-Germain-des-Prés (ou Lyon parce que c’est beau) (objectivement), mais au moins un truc qui ne t’arrache pas la mâchoire quand t’essayes de le dire. Un Birman nous a dit « MOLAMIANE » un jour. Le lendemain, on a dit « MOLAMIANE » et vu la tête qu’ont fait les gens, on ne parlait certainement pas d’une ville. Bref, on n’arrive pas à la prononcer, mais la visiter, ça on sait le faire, alors en avant toute !
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Horrora guesthouse
Jeu de mots facile et téléphoné, mais diablement efficace pour décrire l’Aurora guesthouse. Le patron, un petit vieux, s’excuse dès notre arrivée (à 20 heures), car la chambre qu’on a réservée a été relouée à quelqu’un d’autre. Le gars nous raconte qu’il préparait le Nouvel An chinois. Pendant ce temps-là, son remplaçant n’avait pas vu notre nom sur le tableau (soit comment faire du surbooking et noyer le poisson en même temps).
Il nous propose une alternative : une chambre triple pour nous deux avec salle de bain commune (sans eau chaude, mais avec cafards sinon ce n’est pas drôle) à un très bon prix. En guise de chambre, on nous met dans une cloison dans un coin de la pièce de réception. Elle n’est pas très propre et la télé du patron est collée à la cloison. Résultat, on a droit à des séries birmanes en dolby stéréo toute la nuit. Puis, on est réveillés vers 6 heures du matin par un ami (qui ne nous veut pas du bien) du patron qui a pour plus grande passion de parler très fort. À notre réveil, on change de chambre pour une double avec salle de bain ET eau chaude, pour une nuit ça ira.
Le Bouddha couché de Mawlamyine
À Mawlamyine, il y a le plus grand Bouddha couché du monde (oui, encore lui). On demande au petit jeune de la réception s’il connait les prix du taxi pour y aller, il répond « Myanmar, no Bouddha ». Quand on lui montre la photo, il dit que ce n’est pas là. Bouddha, ça ne doit pas être trop son truc ou alors, il n’est jamais sorti de chez lui. On demande à Charlotte, une Française qui habite en Chine (la pauvre) rencontrée dans le bus la veille, de voir avec son hôtel. On nous propose un taxi à la journée pour aller voir le Bouddha et les paysages aux alentours.
Vingt kilomètres plus tard, on longe 400 statues de moines bordant la route, avant d’arriver devant Win Sein Taw Ya, le fameux Bouddha. Ses 180 mètres de long sont très impressionnants, on peut même rentrer par la tête pour le visiter. À l’intérieur (c’est là que ça devient intéressant), on peut voir de nombreuses sculptures et scènes qui représentent la vie de Bouddha. On a dû louper quelques épisodes, car on y voit des scènes de meurtre et de torture assez glauques.
Bouddha Inside
Dans Bouddha (c’est bizarre à dire), il y a plusieurs niveaux qui ne sont pas tout à fait accessibles, car pas tout à fait terminés. En fait, c’est le Bouddha lui-même qui n’est pas terminé, on peut même faire un don à l’entrée pour aider à le finir : 10 000 kyats (7 €) pour une remorque de gravats, 1000 pour un œil (0,70 €), etc. Mais ça, ce n’est pas grave puisqu’ils ont commencé la construction d’un Bouddha couché encore plus grand de 350 mètres juste en face.
Notre chauffeur nous emmène ensuite au pied d’une petite montagne. Il faut enlever ses chaussures en bas, car, comme toujours au Myanmar, il y a des pagodes au sommet. Au sommet, deux choix s’offrent à nous :
- Les pagodes de gauche réservées aux hommes,
- celles de droites accessibles à tous.
La montée dure 10 minutes et on y découvre une vue imprenable sur les alentours, on aperçoit même les deux Bouddhas couchés l’un en face de l’autre.
Tiens ! Celui-là, on ne l’avait pas vu !
La colline aux pagodes
On rentre ensuite pour manger et se reposer. En fin d’après-midi, on se dirige vers la colline aux pagodes. Comme son nom l’indique, c’est une colline avec des pagodes. Là, on n’est pas très inspirés, alors on fait appel à votre imagination. On va dans le sens de la montée de la colline. Du sud au nord, pour les vrais, pour voir le coucher de soleil depuis le sommet. La balade est sympa, mais après 62 000 pagodes au Myanmar, difficile de toutes les apprécier, même si la dernière pagode est très belle. On en profite pour installer un débat sympa avec Charlotte (qui habite en Chine, rappelons-le) : les Chinois, pour ou contre ? Un vrai phénomène de société qui atterrira certainement un jour au bac de philo.
Le plus grand Bouddha en bambou du monde : le Bambouddha !
La journée se termine tranquillement à manger des brochettes au barbecue (enfin autre chose que du riz et des légumes !) au night market au bord du fleuve, qu’on vous conseille vivement.
L’île au shampoing (sérieux)
Pour notre dernier jour à Mawlamyine, on décide d’aller sur l’île au Shampoing. C’est vraiment le nom de l’île, car elle était réservée aux shampoings de la reine à l’époque de jadis (désolés, on n’a pas trouvé beaucoup d’infos là-dessus) à l’occasion d’une cérémonie particulière. Pour y aller, il faut se diriger vers le pont au nord et passer dessous, à cinq minutes à pied du centre-ville. On a demandé aux pêcheurs près de l’embarcadère.
Le comité d’accueil.
T’es sur l’île au Shampoing, mais t’as pas de cheveux, non, mais allô quoi !!
L’île est toute petite et très proche. La traversée dure cinq minutes et la visite vingt en prenant son temps. La vue depuis le bateau est sympa, mais une fois dessus, il n’y a rien d’exceptionnel. Le petit tour de l’île est quand même paisible et calme, on aime s’y promener et on n’a plus d’arguments pour vous inciter à y aller alors, on va s’arrêter là.
Certains ont séché les cours de géo apparemment !
On a fini avec Mawlamyine, ville sympathique, mais sans grand intérêt si ce n’est pour son immense Bouddha couché. On attend notre bus de nuit pour aller à Dawei, notre ultime étape du Myanmar. Là-bas, on partira dans la jungle à la recherche de plages paradisiaques.
Marchez sur nos pas !
1 € = 1 462 Kyats birmans (MMK)
Presque dormir à Mawlamyine
- Aurora Guesthouse : 18 900 MMK (13 € au lieu de 20 €) la chambre triple pour deux avec salle de bain commune. Puis, 27 000 MMK (18 €) la chambre double avec salle de bain. Pas de petit déjeuner. Pas top ni très propre, mais vu les avis, il vaut mieux mettre le prix à Mawlamyine pour avoir un truc décent.
Manger à Mawlamyine
- Au night market, le long du fleuve à l’ouest de la ville. Le choix du roi pour un prix défiant toute concurrence.
- Bone Gyi : très bon restaurant. La carte est variée et les prix aussi. On y retrouve les classiques du Myanmar (riz et légumes frits) au même prix que dans les bouibouis.
- Cinderella Hotel : le petit déjeuner est plus cher qu’ailleurs (7 000 MMK – 4,80 €), mais vraiment excellent et copieux (demandez le petit déjeuner occidental qui est très complet, pour les autres, vous aurez juste un plat)
Les transports
- Bus Yangon – Mawlamyine : 10 300 MMK/p. (7,10 €), 6 heures.
- Taxi à la journée : 18 000 MMK (12,40 €).
- Bateau pour l’île au Shampoing : 2 000 MMK/p. (1,40 €).
Les visites
- Les visites du Bouddha couché, de la colline aux pagodes et de l’île au Shampoing sont gratuites.
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