Ipoh

À fleur d’Ipoh en Malaisie

J’ai visité la petite ville d’Ipoh pendant trois jours.

Quand on la regarde de loin avec des jumelles, Ipoh n’est pas particulièrement attirante. À part être une ville dont le nom se prête à maints hypothétiques jeux de mots, elle ne fait pas vraiment d’effort touristique. Ipoh campe sur ces positions pendant que les flux d’humains courent à Penang, aux Cameron Highlands ou à Malacca. Alors, je vais la voir, sans a priori.

Voici mon avis, en espérant ne pas donner une image d’Ipoh ternie.

À fleur d’Ipoh

Art de rue

Tel un félin jaloux des caresses reçues par un congénère au pelage plus soyeux, Ipoh envie depuis trop longtemps Penang et son street art. Aujourd’hui, Ipoh griffe et graphe ses murs de dessins pour attirer l’œil humain toujours plus expert et demandeur de qualité.

Ipoh

J’ai vu trois fois et demie du street art dans ma vie et j’ai déjà eu un 12/20 en arts plastiques. Ce qui m’élève automatiquement au rang de juge semi-professionnel en matière d’art de rue. J’ai été autant touché émotionnellement par les petits dessins d’Ipoh qu’une huître à un concert de triangle à piston. Il y en a quand même quelques-uns qui méritent d’être regardés plus de quatre secondes de face, mais si t’es fan de street art, tu seras potentiellement déçu.

Ipoh

Depuis de nombreuses secondes, une amitié indéfectible et un sens de l’humour commun me lient à Bruce.

Ipoh

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Je finis par la rue parallèle à Jalan Masjid (old Hume Street). Elle est très calme et permet de compléter le tour du street art ipohlien. Ipohlais. Ipohlite. Enfin à Ipoh quoi !

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Concubine Lane

Pour terminer cette première inspection de la ville, je plonge dans Concubine Lane. Une ruelle pour deux ambiances : l’effervescence chinoise d’un côté et son contraire de l’autre. Je finis par m’immiscer dans l’un des nombreux bouibouis où l’on me demande encore (et sérieusement cette fois) si je suis Mo Salah, le joueur de foot égyptien.

Ipoh

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« Oui, je suis bien Mo Salah. Mais dis-le à personne stp ! »

Kellie’s castle, le château hanté

Kellie, de son vrai nom William Kellie Smith, a fait construire son château à l’époque où l’Empire britannique tentait de convertir la terre entière au pudding et à la gelée à la menthe. Bienheureusement pour l’humanité, les Anglais sont vite rentrés chez leurs mères et on peut continuer à expliquer que la gastronomie française est la meilleure de l’univers jusqu’à l’infini et au-delà.

Kellie aimait bien son château parce qu’en Malaisie, ce n’est pas cher à chauffer. Du coup, même après avoir perdu à chifoumi contre une pneumonie en 1926, il a voulu rester. De nos jours, il joue chaque soir au tarot avec Robert le jardinier et il se montre de temps en temps pour rappeler que le château est hanté.

Normale activité

La visite est sympa, mais le château n’est pas du tout hanté. J’ai parlé avec un gars qui vit là-bas depuis 160 ans, il n’a jamais vu de fantôme ! Les enquêteurs paranormaux l’ont classé parmi les cinq endroits les plus effrayants de Malaisie.

Des enquêteurs paranormaux normaux.

Des enquêteurs paranormaux français.

Kek Lok Thong & Sam Poh Tong

Ce sont deux temples chinois construits dans une grotte qui ont la particularité d’être très sales et colorés. Je dois tomber pendant les congés de la femme de ménage de Jean-Michel Bouddha. Mais c’est avec plaisir que je retrouve cette ambiance feutrée d’encens et de sérénité bouddhiste.

J’enlève mes chaussures. Je demande à Josiane, la dame de l’accueil, si je peux prendre des photos. 36 minutes plus tard, je n’ai plus qu’à observer le silence. Grâce à la paix générée par ces temples et leur absence de touristes.

J’ai vu tellement de temples en Asie qu’il en faudrait un en lévitation pour m’impressionner aujourd’hui. Mais des temples vides de bruit et d’Homo sapiens méritent leur petit détour juste pour ces deux caractéristiques. Même s’ils sont moins beaux et moins propres que les autres.

La journée se termine par un pouce en l’air au bord d’une route qui me permet de rencontrer Louis, un Malaisien. Le stop marche très bien en Malaisie.

À fleur d’Ipoh

Sur le tourisme, Ipoh glisse et mise tout sur un mélange de street art et d’authenticité avec les quartiers de Chinatown et Little India. Ce n’était pas la folie, mais ça peut évoluer très vite. Peut-être que demain, on trouvera un musée sympa, des œuvres de street art vraiment originales et même, qui sait, l’eau d’Ipoh potable.

Marche sur mes pas !

1 € = 4,50 Ringgits malaisiens (MYR)

Où dormir à Ipoh :

  • EDM Space : 15 MYR (3,30 €) la nuit dans un dortoir où il n’y a qu’un seul lit. Bien situé et très calme.

Où manger à Ipoh :

  • Sri Ananda Bahwan : un indien bon et pas cher dans Little India.
  • Les bouibouis chinois de Concubine Lane.

Les visites

  • Kellie’s Castle : 10 MYR/p. (2,20 €) l’entrée, ouvert chaque jour de 9 h à 18 h.
  • La carte des œuvres de street art se trouve à l’office du tourisme de la ville.
  • L’accès aux temples chinois est gratuit.

Les transports

  • Bus Kuala Lumpur – Ipoh : 21,60 MYR/p. (4,80 €), 3 heures. Billet à prendre au Terminal Bersepadu Selatan (TBS), arrêt de métro Bandar Tasik Selatan.
  • Gare routière Amanjaya – Ipoh centre : 14 MYR (3 €) en Grab taxi.
  • Ipoh Centre – Kellie’s Castle : 30 MYR (6,60 €) en Grab taxi.
  • Le stop marche très bien en Malaisie.

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