Hanoï : la ville sur deux-roues

Récit de notre découverte de Hanoï. Le Vietnam, on ne pensait pas le voir si tôt. On aurait même dû troquer le short et les claquettes contre une bonne paire de gants et un foulard et prendre la direction de l’Himalaya. Mais nous voilà dans le sud de la Chine, soumis au gré des fluctuations financières du marché aérien. Le billet d’avion pour Katmandou est moitié moins cher depuis Hô Chi Minh-Ville dans deux semaines que depuis Canton aujourd’hui. Bon, ben… et si on allait à Hanoï ?!

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Good Morning Vietnam

 Ça y est, on change de pays. Le passage de la frontière terrestre entre la Chine et le Vietnam marque une nouvelle étape. Nous prenons le bus pour Hanoï et voyons se dessiner un paysage totalement différent de ceux vus en Chine. Dehors, une jungle de bananiers à perte de vue.

Un paysage qui s’assimilerait automatiquement au paradis s’il ne nous renvoyait pas aux films sur la fameuse et terrible, guerre du Vietnam. À cette jungle luxuriante s’entremêlent les images de Rambo titillant la sulfateuse ou De Niro jouant à la roulette russe dans la mangrove*.

On se rappelle tout d’un coup du poids historique qui pèse sur le Vietnam. Cette contrée sans cesse torturée tantôt par le colon français, tantôt par l’Américain tout-puissant puis par le Vietnamien indépendant. Aujourd’hui, la faucille et le marteau flottent de partout dans le pays, et les haut-parleurs installés à chaque carrefour semblent capter l’attention des autochtones à heures fixes. Mais les sourires sont présents et l’accueil chaleureux. Juste ce dont nous avons besoin.

* Voyage au bout de l’enfer, 1978

Hanoï, la folie des scooters

Nous avons repéré Hoan Kiem, le vieux quartier, comme point de chute et l’arrêt prévu n’est qu’à un quart d’heure à pied, parfait. Mais le bus nous dépose à un autre endroit, dans une rue sans arrêt de bus. Nous sommes à plus de 3 km de notre hôtel et nous sommes lâchement abandonnés au milieu des fauves. On n’est pas encore descendus du bus que déjà devant la porte une dizaine de taxis et motos-taxis nous attendent.

On en a trop entendu sur les compteurs trafiqués et les motos-taxis qui boivent en attendant le client donc nous allons à pied.

  • Taxi ? Hôtel ? Je vous emmène par cher.
  • Merci, mais nous allons à pied.
  • Moto-taxi ? Hôtel ?
  • Merci, mais nous allons à pied.
  • Drogue ? Filles ?
  • ?? … Nous allons à pied.

Un chauffeur de taxi revient à la charge, se met à notre niveau et nous klaxonne.

  • Merci, mais nous allons à pied.

Un policier nous dit que nous sommes trop loin, sans savoir où nous allons, et nous conseille de prendre un taxi.

  • Bien aimable, mais nous allons à pied.

À première vue, les pieds ne sont pas beaucoup utilisés dans cette ville, les scooters par contre, c’est la folie. Mécanicien ou loueur de deux-roues est une profession en vogue dans le coin. Allez, on traverse. Comment ? Ben comme en Chine, un pied devant l’autre et on ne s’arrête pas…

On trouve sans trop de peine notre hôtel et partons à la conquête d’un barbecue découvert au détour d’une rue, parfait !

Hanoï : une ville « petites personnes friendly »

Sur cette photo, nous pouvons constater qu’il règne une discrimination sans équivoque envers les personnes de grandes tailles sur les terrasses des restaurants. Un bonheur que vit pleinement Gaëlle du haut de son mètre 56.

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Le lendemain, nous partons explorer la ville, toujours à pied. Outre les quelques euros économisés, marcher permet de vraiment découvrir une nouvelle ville. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous voyons des choses qui nous plaisent. Des noms de restaurants écrits en lettres déjà. C’est bête à dire, mais quand on vient de Chine, voir des lettres ça réconforte. Et du pain. Oui, du PAIN ! La petite larme n’est plus très loin. On voit des lieux et des paysages incroyables depuis un mois et nous voilà émerveillés à la vue d’un simple bout de pain…

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0,30 € l’ananas fraîchement découpé, qui dit mieux ?

Les trente-six guildes d’Hanoï

Le vieux quartier est aussi connu pour ses « trente-six guildes ». Les commerçants de l’époque qui venaient monter leurs boutiques s’installaient directement à côté des concurrents du même domaine. Il y a donc la rue des serruriers, la rue du bricolage, la rue du textile, la rue des boutons, etc. Trente-six rues pour trente-six métiers différents.

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The North Fake, une marque très répandue à Hanoï.

Ici non plus, le piéton n’a pas sa place. Il faut slalomer entre le petit morceau de rue laissé ici par les véhicules et la microparcelle de trottoir prêtée là par les commerçants pour qui c’est le prolongement de leur habitation. C’est un peu leur salon-salle à manger/cuisine. Quand ce ne sont pas des parkings à scooters.

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Ici, on peut même se faire klaxonner dans un magasin !

Vietnam Drip

On vous conseille le Café Pho Co, au 11 Hang Gai, Hang Trong, un roof top très abordable qui donne sur le lac Hoan Kiem.

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Dans beaucoup de boutiques et restaurants, on peut faire des offrandes. Des fruits, de la nourriture, de l’eau, de la vodka, des cigarettes. Un peu de tout quoi !

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Un coq mal nourrit visiblement.

Se balader dans ce vieux quartier et parler en anglais avec des gens souriants est une vraie bouffée d’air frais après nos aventures chinoises. Tout a l’air bancal, mais nous avons apprécié nous perdre dans ce joyeux bordel organisé. Au total, nous sommes restés quatre jours à Hanoï avec la croisière sur la baie d’Along au milieu.

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Hoà Lò – La maison centrale d’Hanoï

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La visite de la maison centrale Hoà Lò semble inévitable à Hanoï. Elle fut construite en 1896 par le gentil colon français pour calmer le méchant vietnamien qui se croyait trop chez lui.

Une visite très poignante qui nous remet un peu à notre place en tant que Français et certainement les Occidentaux en général. Tortures, sévices, guillotine, nourriture avariée et la liste est très longue ! Fermée en 1954, elle fut utilisée durant la guerre du Vietnam pour incarcérer les pilotes américains qui l’appelaient alors « Hanoï Hilton ».

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Une polémique existe concernant les traitements des pilotes en question. Ils auraient été victimes de tortures tandis que nous les voyons jouer aux cartes ou au pingpong et rires à gorge déployée sur les photos d’époque exposées.

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Être bien traité en prison ne donne pas forcément envie d’immortaliser le bonheur suprême que procure une partie endiablée de pingpong. On est aussi en droit de se demander pourquoi les Américains bénéficieraient d’un séjour paisible et ludique quand on sait qu’à l’époque, ils essayaient par tous les moyens de brûler au napalm chaque petite parcelle de terre vietnamienne.

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Cautionner de tels actes est impossible, mais quand on connaît l’histoire, on ne peut s’empêcher de penser dans un coin de nos têtes que c’est un juste retour des choses. Même si ce n’est pas bien ! La prison est devenue un musée depuis 1990, pour ne jamais oublier.

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Marchez sur nos pas !

1 € = 24 475 Dongs vietnamiens (VND)

Dormir à Hanoï

  • Zesty Hostel : 350 000 VND (14,30 €) la chambre double sans petit déjeuner.
  • Hanoï Asia Guesthouse : 335 000 VND (13,70 €) la chambre double sans petit déjeuner – Gardiennage de nos affaires gratuit pendant la croisière sur la baie d’Along.

Visite de la Maison centrale Hoà Lò : 30 000 VND/personne (1,20 €).

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Comments (2)

  • LBSF18 Répondre

    Hello vous deux, pouvez vous me dire par quel passage avez vous franchi la frontière Chine-Vietnam? Et pour quel prix en bus?

    Merciiii a bientôt

    9 décembre 2016 à 11 h 13 min
    • Gaëlle & Maxime Répondre

      Salut les amis!
      On est partis de Nanning, il y a 2 options : Le train de nuit direct pour Hanoi (environ 10 heures) à 215 Yuans/p où le bus (environ 8 heures) à 170 Yuans/p depuis le Tourisme Distribution Center à 2 pas de la gare (la gare des trains normaux pas la gare des TGV, attention !)
      On voulait prendre le train pour économiser une nuit d’hôtel mais le Leatherman de Maxime enfoui dans un sachet qui était dans un sac qui était au fond de son gros sac à dos nous a été refusé. Du coup on a pris le bus. Voilà voilà, n’hésitez pas si vous avez d’autres questions. 😉

      10 décembre 2016 à 13 h 48 min

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