Torotoro : sur les traces des dinosaures
Nos 2 jours à Torotoro, sur les traces des dinosaures.
Un jour, on est entrés dans Bouddha, au Myanmar. Maintenant on va entrer dans Jésus. Et puis on aime bien marcher à côté des dinosaures. Si vous trouvez que ces phrases n’ont aucun sens ni aucun lien, c’est normal.
Torotoro : le Jurassic Park bolivien
On a 8 heures de bus de La Paz à Cochabamba. Le petit plus en Bolivie, c’est que des commerciaux montent dans le bus pour faire des speechs afin de rendre indispensable un produit dont vous n’aviez pas besoin avant. Si on arrive à peu près à dormir pour le premier, c’est carrément impossible pendant le speech du second. Ça donne à peu près ça :
- Il faut nourrir vos enfants avec du soja et du quinoa dès leur plus jeune âge, car les Chinois et les Japonais ne mangent que ça et sont plus intelligents que nous. La preuve, ce sont eux qui construisent nos télés !
T’es bien sympa, Joe l’Arnaque, et merci d’être venu nous sauver, mais à notre humble avis t’as pas dû beaucoup voyager en Asie. Ils mangent beaucoup de soja certes, mais c’est surtout en sauce pour accompagner les animaux qu’ils font frire vivants.
Les gens du bus après son speech.
Cochabamba
Arrivés à Cochabamba, premières impressions :
- c’est sale,
- ça conduit mal,
- ça pue.
On est revenus en Inde ! Deux km nous séparent de notre hôtel, mais on est atteints par ce que l’on appelle communément « la flemme », alors on envisage de s’offrir un beau taxi. On sort du terminal des bus et on attend que 22 000 taxis au bas mot viennent nous harceler. Et là, rien ! Personne, nada, walou, zéro taxi ne nous regarde. OK les gars, le message est passé. On y va à pied ! Le temps de trouver un hôtel digne de ce nom, de se débarbouiller et on part pour manger.
Là, même constat qu’à La Paz : très peu de restaurants. Le quartier est truffé de salons de jeux vidéos et de photocopieuses. Apparemment les habitants de Cochabamba aiment photocopier des trucs. Il y en a au moins 10 par pâté de maisons. Chacun sa passion après tout, mais les photocopies ça ne nourrit pas son voyageur. On finit par trouver un restaurant où l’on mange pour quatre à deux pour rien. On n’en demandait pas tant !
El Cristo de la Concordia
Le lendemain, c’est le grand petit Jésus qu’on veut aller voir. Mais il doit patienter, car on doit d’abord récupérer notre pote Kaline, rencontrée à Bangkok en janvier. Elle vient d’arriver et ensemble on traverse la ville pour prendre le téléphérique qui monte sur la colline où se trouve la statue du Christ de 34 mètres de haut. Soit un mètre de plus que le Corcovado au Brésil (tiens, prends ça). On peut aussi grimper les 1 300 marches à pied, mais les 10,50 BOB (1,30 €) aller-retour nécessaires et la chaleur ne nous font pas hésiter longtemps.
Arriver là-haut, la statue en jette et la vue sur la ville est belle. C’est là qu’on se rend compte qu’on peut monter « dans Jésus » pour seulement 2 BOB chacun. 2 BOB, ça fait 0,25 € soit la visite la moins chère de notre périple. Quand on vous dit que Jésus n’est qu’amour ! À l’intérieur, on grimpe l’escalier en colimaçon et des trous ont été faits pour qu’on puisse voir la vue de chaque côté à chaque étage. Habile Bill !
On recommande cette visite, d’autant plus qu’il n’y a pas grand-chose d’autre à faire à Cochabamba. Après ça on reste quelques heures au parc derrière la statue à parler de bouffe (#lesFrançaisenvoyage) puis on va faire un tour au marché pour s’acheter de quoi faire une salade composée afin de contrer tout le mal que nous veulent les Boliviens avec leurs poulets frits. L’huile c’est MAL !
Torotoro
Le lendemain matin, on part tous les trois pour Torotoro. Le départ se fait sur l’Avenida Republica (Parada Torotoro sur Maps.me) d’où les mini bus partent dès qu’ils sont pleins. Il faut rouler pendant 4 à 5 heures sur l’unique chemin de terre qui y mène. On est encore secoués comme des pruniers et Gaëlle prend même un bain de papayes. Oui, la cholita (mama bolivienne) d’à côté vient de dévaliser un champ entier visiblement. On passe à travers la pampa bolivienne qui est relativement vide et ne semble pas comporter beaucoup d’âmes humaines, mais les paysages sont magnifiques. À la moitié du chemin, on peut distinguer des montagnes rouges derrière les écrans de poussière qui nous entourent, on est bien sur la route de Jurassic Park !
On arrive en début d’après-midi, on prend le premier hôtel qui nous tombe sous la main, l’hostal Eden qui est très bien, mais sachez qu’il y en a assez pour tout le monde dans tout le village. On passe notre fin de journée à se balader dans Torotoro et à contempler l’immense dinosaure sur la place, au centre. Chacun émet sa petite hypothèse scientifique sur la fin des dinosaures, la venue des extraterrestres sur terre et les possibles combinaisons de la grille du loto, mais on part se coucher sans réussir à avancer dans nos enquêtes.
Le parc national de Torotoro
Le lendemain, on part tôt pour chercher un petit déjeuner et acheter nos places pour le parc national de Torotoro. Il est découpé en 3 parties qui nécessitent deux jours au total. Deux d’entre elles vous emmènent faire de la spéléologie dans des grottes et on trouve ça bien, mais Gaëlle a peur que sa claustrophobie ne soit un frein… On opte pour la partie la plus courte qui se fait sur une matinée, à savoir les empreintes de dinosaures et le canyon jusqu’à la chute d’eau El Vergel à 4 km de Torotoro.
Le guide est obligatoire et peut être partagé pour le même prix jusqu’à 10 personnes pour El Vergel. C’est jusqu’à 6 personnes pour les autres parties du parc qui nécessitent également un supplément financier pour le transport et la location du matériel de spéléologie.
Reddy, notre guide à Torotoro
Quand on arrive au bureau, à 8 h 30, les groupes sont déjà formés et complets. On se privatise donc un guide pour nous trois, ce qui n’est pas plus mal. On part avec Reddy, notre guide en mode Jurassic Park. Il parle tout seul cache des figurines de dinosaures en plastique dans la banane accrochée à sa cuisse. On commence à déconner en lui faisant croire qu’on pense voir de vrais dinosaures. Mais ce gars est un boomerang. Si on le lance, il nous revient en pleine face.
Résultat, on lui pose des questions comme « Est-ce vraiment dangereux de caresser un T-Rex ? » ou « La viande de dinosaure servie au resto du coin est-elle fraîche ? » Au début on croit qu’il nous croit, mais rapidement on se demande s’il ne croit pas qu’on croit qu’il y croit vraiment. Rapidement, dans les deux camps, la suspicion s’accroît et de surcroit, chacun croit que l’autre y croit.
Attends. Tu veux dire. Qu’ils. Enfin. Que les dinos…
Ces traces se seraient fossilisées suite à des mélanges de boue et d’argile il y a des millions d’années. Bref, on a vu des traces, mais pas de dinosaures.
El Vergel
On descend ensuite jusqu’au canyon pour profiter de la vue et voir la chute d’El Vergel d’en haut. La baignade est tentante, mais en milieu de matinée l’eau de la cascade, restée à l’ombre, doit être vraiment fraîche. On repart en direction de Torotoro, le guide est obligatoire, mais pas nécessaire, sauf s’il a l’air de venir d’une autre planète comme le nôtre. Le parc en lui-même vaut plus le détour pour ses paysages que pour les traces de dinosaures, même si l’on n’en a fait qu’une petite partie.
On repart pour Cochabamba par le même procédé, dès que le mini bus est plein et c’est parti pour 4 heures de chemins de terre, ruisseaux et compagnie. Pour la fin du trajet, notre chauffeur semble viser un record du monde en tentant de doubler 7 véhicules sans aucune visibilité. Record qui échoue piteusement après 3 véhicules et avoir évité de justesse le semi-remorque qui fonçait droit sur nous. Ce qui provoque l’hilarité chez les locaux présents dans le bus, sauf nous 3.
Enfin sauf Kaline et Max, car Gaëlle arrive à dormir dans toute situation (on n’a pas encore testé pendant les tonneaux). On tente de lui expliquer qu’il est parfois préférable d’arriver un poil en retard qu’un poil… mort, ce à quoi il rétorque avec, semble-t-il, la plus grande compassion envers nous : « ¡ Està bien ! » Quelques minutes et un taxi plus tard, nous voilà dans l’immense gare de Cochabamba pour chercher un bus en direction de Santa Cruz, la plus grande ville de Bolivie.
Après Torotoro : Santa Cruz de la Sierra
On se permet de vous mettre le nom complet de la ville, car on a l’impression qu’une ville sur deux s’appelle Santa Cruz dans les pays à consonance espagnole. À la base, on voulait aller à Sucre. Mais comme Kaline a un avion dans deux jours à Santa Cruz pour aller au Brésil, on l’accompagne. On prend donc un bus de nuit pendant 11 heures direction Santa Cruz avec un chauffeur qui vient de la même auto-école que tous les autres apparemment.
On ne va pas vous faire un dessin, nos deux jours à Santa Cruz, ville qui ne reflète pas du tout la Bolivie, ont cruellement manqué d’action. Il n’y a pas grand-chose à y faire, on a surtout profité de sa modernité pour changer un peu notre quotidien en allant manger des sushis et se promener dans des centres commerciaux. Deux jours qui furent une redécouverte de la vie « à l’occidentale » avant que Kaline ne nous abandonne pour fuir lâchement au Brésil. Et oui, c’est triste, mais rien n’est éternel sauf Michel Drucker. Nous on se retrouve à deux pour partir en direction de Sucre, la capitale de la Bolivie.
Marchez sur nos pas !
1 € = 7,87 Bolivianos boliviens (BOB)
Dormir
- Hostal JEM, à Cochabamba : 160 BOB (20 €) la chambre double avec salle de bain privée. Bel hôtel, grande chambre propre, eau chaude, Wifi et petit déjeuner buffet. On recommande fortement !
- Hostal Eden, à Torotoro : 90 BOB (11,40 €) la chambre triple avec salle de bain commune. Pas de petit déjeuner ni de Wifi, bien pour une nuit.
- La Jara Backpackers, à Santa Cruz : 245 BOB (31 €) la chambre triple avec petit déjeuner, salle de bain commune, piscine et billard. Bon Wifi et bon petit déjeuner.
Manger à Santa Cruz
- Nikkei Sushi Bar : beau, propre et très bon. Le service est rapide et le prix pas trop douloureux. 🙂
Les visites
- El Cristo de la Concordia : 10,50 BOB/p. l’aller-retour en téléphérique ou 6 BOB pour un aller. 2 BOB pour visiter la statue.
- Le parc de Torotoro : 100 BOB/p. (12€) l’entrée valable 4 jours et 100 BOB/jour le guide à partager jusqu’à 6 ou 10 personnes selon les zones que vous voulez visiter.
Les transports
- La Paz – Cochabamba : 60 BOB/personne (7 €) avec Bolivar, 8 heures de route. Taxe au terminal de La Paz : 2,5 BOB/p.
- Cochabamba – Torotoro : 70 BOB/personne Aller-retour, 4/5 heures de route. Premier mini bus à partir de 6 heures du matin depuis l’Avenida Republica (Parada Torotoro sur Maps.me) puis on part dès qu’il est plein.
- Cochabamba – Santa Cruz : 100 BOB/p (12€) avec Urus, 11 heures de route. Taxe au terminal de Cochabamba : 2,5 BOB/p.
Comments (4)
Un petit coucou ! et un article top qui me remémore des tellement bons souvenirs en votre compagnie !!! pleins de bisous !
Oui, comment oublier les compagnons avec qui tu as vu de vrais dinosaures pour la première fois ahah
J’espère que tu vas bien, bisous 🙂
Merci de partager cette aventure, et votre humour. Bonne suite
Severin
Merci beaucoup 🙂