Chine : premiers pas à l’ouest dans l’Empire du Milieu

Récit de notre arrivée en Chine. Un début de voyage, on l’imagine beau et euphorique. On s’imagine surtout arrivant en conquérant tel Christophe Collomb ou Magellan pour venir défier l’inconnu et essayer d’apprivoiser un pays, une langue et une culture aux antipodes des nôtres. Notre voyage devait débuter comme ça, mais l’excitation est retombée brutalement comme un soufflet à la descente de l’avion à Pékin. Pourquoi ? Le détail qui tue !

欢迎在中国*

*Bienvenue en Chine

Nous y sommes ! L’avion a atterri, on ne peut pas en sortir. On se demande pourquoi. Malgré une oreille très attentive, nous n’avons pas bien saisi les explications tantôt en arabe, tantôt en chinois de l’hôtesse d’Emirates.

Mais ce n’est pas grave, on est en Chine !

Le temps de remplir le formulaire pour la douane qui nous traite d’« alien » au début de chaque phrase (ça veut dire étranger en anglais, mais la première fois ça surprend) et nous voilà en train de fouler le sol chinois. Vingt-trois heures, heure locale, il nous reste peu de temps pour trouver notre navette et aller à l’hôtel dont l’accueil ferme à minuit.

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Comme un poisson dans l’eau en Chine, ou presque…

Arrivée en Chine : l’aéroport de Pékin

On demande à un point d’information. En anglais. Un blanc s’installe… On montre la réservation qui, merci Booking, est également écrite en chinois. On en profite pour acheter une carte SIM chinoise au cas où. Booking nous avait avertis que l’hôtel ne prend que du cash, mais au moment de retirer un second blanc s’installe… Nous avons retiré les 300 yuans (40 €) du compte Revolut et nos cartes Boursorama ne veulent rien savoir, elles ressortent à chaque tentative. On appelle l’hôtel pour expliquer qu’on n’a pas de cash et que la dernière navette est partie à force d’essayer de retirer. Dans un anglais très approximatif, la femme semble nous expliquer que « quelqu’un qui ne parle que chinois » va venir nous chercher…

Quelques minutes plus tard, un jeune Chinois débarque de nulle part et nous fait comprendre qu’il est venu nous chercher. Il semble autant perdu que nous, mais nous le suivons. On descend de deux étages, puis il demande son chemin et on redescend d’un étage. Là, il redemande son chemin et avec un sourire gêné en coin nous dit qu’il faut remonter. Il demande son chemin à des femmes de ménage puis nous remontons d’un étage…

Nous voilà perdus avec notre guide dans l’aéroport de Pékin. Nous marchons, avec nos gros sacs sur le dos, nos « petits » sacs devant et notre moral qui s’approche de plus en plus de nos chaussettes, tout ça après 20 heures de voyage. Enfin, nous arrivons à un parking sous-terrain où la navette en question nous attend. Il est une heure du matin. On espère juste pouvoir vite se reposer. 15 minutes plus tard, on arrive à l’hôtel, qui prend finalement la carte…

La SIM bloquée

Enfin, nous y sommes. Nous sommes rassurés, mais pas encore sereins concernant les cartes. On tente de se connecter sur internet afin d’en savoir plus. Nous savions que la censure chinoise n’avait pas beaucoup de limites concernant internet. Facebook, Twitter et les réseaux sociaux en général ou encore Google n’ont pas leur place au pays du Dragon. C’est pourquoi nous avions prévu un réseau privé virtuel bien réputé. Pas suffisant pour contourner cette censure de plus en plus coriace au fil des années (problème réglé depuis).

Nous nous contentons de Yahoo pour nos recherches et WeChat pour les communications, puisque les Chinois en ont décidé ainsi. Enfin, nous découvrons le détail qui tue : Nous avions tout simplement oublié d’activer nos nouvelles cartes SIM Free pour l’international… Or, pour effectuer un premier paiement ou retrait à l’étranger, Boursorama nous envoie un code de sécurité par SMS afin de vérifier que c’est bien nous qui payons. Nous payons sur le site de Free mobile les 10 € nécessaires pour le déblocage international, mais là encore un problème survient : nous sommes à l’étranger et nous avons besoin de recevoir un SMS de notre opérateur pour pouvoir recevoir des SMS à l’étranger… Rageant ! Alors que notre carte était passée sans code pour payer l’hôtel quelques minutes plus tôt.

Heureusement que nos parents sont là pour voler à notre secours depuis la France. Grâce à eux, nous pouvons enfin débloquer nos téléphones à l’étranger. Et puis non. Rien. Pas de SMS ni de barre de réseau. Juste un message qui nous dit que l’on peut utiliser le service d’urgence uniquement. Bref, il est 3 heures du matin, il faut déjà penser à demain. Heureusement que nos 2 prochaines nuits dans notre prochain hôtel en centre-ville sont déjà payées.

No foreigners !

Nous sommes d’attaque pour cette première journée en Chine. On avait dû changer d’hôtel un jour plus tôt, par mail pendant l’escale à Dubaï. Tout était réservé et payé sur Agoda, le Booking asiatique, mais l’hôtel en question s’est subitement rappelé qu’il n’accepte pas les étrangers. Agoda nous propose de choisir entre 2 hôtels et de nous surclasser sans frais.

Très bonne nouvelle finalement, n’est-ce pas ? Nous partons à la recherche de l’hôtel en question vers 13 heures avec nos gros sacs et la ferme intention de les déposer dans notre chambre pour partir à la conquête de Pékin. Nous demandons notre arrêt de métro à une dame puis descendons, l’hôtel est censé être là, mais rien. Seulement des arrêts de bus bondés de chinois qui nous fixent, des taxis et cet épais brouillard de pollution autour de nous. Nous demandons à une autre chinoise qui nous dit que l’hôtel est à une demi-heure de marche. Elle arrête 4 taxis et leur demande gentiment de nous emmener, ils refusent tous les uns après les autres. Elle s’en va, navrée pour nous.

Chine : l’Empire du milieu hostile

Rien à faire, les étrangers, on n’en veut pas plus dans les taxis que dans les hôtels. Nous ne savons pas où est notre hôtel et encore moins lire le chinois inscrit sur les arrêts de bus. Nous nous réfugions dans un McDonald’s pour capter le wifi et rechercher notre hôtel. En même temps, nous essayons de régler le problème de Free qui nous empêche d’avoir de l’argent. Nous sommes en communication avec nos proches qui sont eux-mêmes en communication avec Free. Après quelques tours de passe-passe et de recherches de réseaux, nos téléphones sont enfin débloqués.

Alors que les adresses chinoises sont un casse-tête sans nom, nous pensons enfin avoir trouvé notre hôtel sur la carte. Nous nous y rendons en constatant que la demi-heure de marche s’était transformée en 1 heure. Il est 18 heures et il fait nuit. La tant désirée Cité interdite est un rêve bien oublié à présent. Nous soufflons de soulagement en imaginant enfin une bonne douche salvatrice et une vraie nuit de repos. Lorsque la dame à qui nous donnons nos passeports nous dit qu’elle ne voit pas notre réservation. Nous lui disons que nous avons déjà payé, ce à quoi elle répond que l’hôtel n’accepte pas les étrangers. Elle nous demande ensuite si nous avons un nom chinois. À ce moment précis, en nous, se mélangent l’idée de chercher la caméra cachée et l’envie d’étrangler cette charmante demoiselle.

Chine

Nos pauvres sacs au loin, fatigués d’être trimbalés dans toute la ville !

Agoda, le retour

Décidément ! Ces coutumes locales sont bien étranges… Nous lui expliquons qu’il fait déjà nuit et que nous avons marché tout l’après-midi avec nos gros sacs, mais rien n’y fait. Nous sommes rejetés par toute la ville apparemment.

Après avoir appelé le site Agoda, il semblerait que ce soit normal et qu’ils n’aient pas pris le temps de vérifier si l’hôtel accepte ou non des étrangers. Un Français nous rappelle (alléluia) et nous propose soit de nous rembourser plus une compensation financière, soit de nous trouver un autre hôtel dans la demi-heure. Fatigués de marcher, nous prenons la 2ᵉ solution et attendons sur le canapé du hall de l’hôtel. Il nous rappelle en nous disant qu’il a trouvé un hôtel à 100 mètres d’où nous sommes et que les petits déjeuners seront remboursés. Nous acceptons avec plaisir et partons d’un pas décidé. Mais lorsque nous regardons sur la carte, les 100 mètres se sont transformés en 5 km plus 2 arrêts de métro. Il est 20 heures et nous n’avons pas le temps de nous apitoyer, go !

La Chine by night

Nous arrivons à l’entrée d’un petit parc qui n’est pas mentionné sur la carte. Nous faisons donc la 75ᵉ « pause carte » de la journée lorsqu’un vieux monsieur nous aborde et nous propose de nous aider (alléluia bis). Il nous dit de le suivre, qu’il faut traverser le parc et prendre un bus. Il nous accompagne même jusqu’au bus et l’attend avec nous. Ce monsieur est parti comme il est venu sans demander quoi que ce soit.

La délivrance

Nous l’avons tellement remercié qu’il a dû se demander si on avait déjà pris un bus dans notre vie. Nous montons dedans et donnons notre arrêt au chauffeur. Il nous demande 4 yuans. Il s’énerve et se met à souffler lorsqu’on lui tend un billet de 5. Nous n’avons toujours pas compris pourquoi, mais il ne le prend pas et nous fait signe d’aller nous asseoir. Il ratera notre arrêt de bus et s’arrêtera 2 km plus loin. Peut-être que payer avec un billet de 5 est une insulte ici… Un dernier coup bas avant d’arriver à notre hôtel, enfin. Il semblerait que nous ayons pris nos marques par la suite.

Chine

Notre hôtel (le bon)

Cette arrivée en Chine fût périlleuse et difficile, mais le bonheur d’être ensemble en voyage a pris le dessus et jamais, nous n’avons perdu le sourire. Nous avons commencé à l’ouest, mais nous comptons bien visiter cet immense pays en long, en large et en travers.

*Bienvenue en Chine

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Comments (16)

  • Chloé L Répondre

    Effectivement pas mal comme arrivée ! Je suis contente qu’il ne me sois pas arrivée tout ça pour mon 1er jour, j’ai déjà flippé car personne ne répondait à la porte de mon auberge-appartement et qu’ils n’étaient pas réglo avec la police, ça m’a suffit. J’espère que cette arrivée au Vietnam s’est bien mieux passée !

    31 octobre 2016 à 17 h 12 min
    • Gaëlle & Maxime Répondre

      Cette arrivée était parfaite et les vietnamiens sont super accueillants, ça change ! En plus on fait des rencontres sympas. 😉

      1 novembre 2016 à 17 h 26 min
  • Muriel Répondre

    Quel début d’aventure sur des chapeaux de roue!
    Pour notre première nuit au Guatemala on a dû se contenter de gâteaux secs avec de l’eau en guise de dîner car nos cb ne marchaient pas, avec un retrait frauduleux en prime puisque l’atm avait été trafiqué!!
    Belle continuation et profitez à fond ?

    8 octobre 2016 à 19 h 27 min
    • Gaëlle & Maxime Répondre

      C’est ce qui fait la beauté des voyages au long cours, on peut se rattraper après et bien ! Merci à vous aussi 😉

      9 octobre 2016 à 16 h 58 min
  • m.celine Répondre

    Bravo pour votre bonne humeur ..heureusement les jours suivant c est que du bonheur..continuez comme ça les amoureux et n oubliez pas on vous suis jusqu au bout du monde?

    8 octobre 2016 à 7 h 36 min
    • Gaëlle & Maxime Répondre

      Et oui, ensemble on est toujours contents ! 😉 Merci gros bisous

      8 octobre 2016 à 11 h 45 min
  • Vagaborders Répondre

    Quelles aventures! Ça en fait des souvenirs à raconter d’entrée de jeu 😀
    Nous c’était beaucoup plus fluide. Faut dire qu’on avait déjà passé une journée à Pékin en 2014 et on avait eu notre dose de mésaventures pour la vie, on connaissait presque la ville en débarquant pour le TDM 😀
    Petit conseil pour le logement: oubliez les hotels, prenez des hostels ou guesthouses. Ce sont les meilleures options en Asie, des lawais (vous connaissez ce mot ou pas encore?) y passent souvent et on y parle souvent anglais. En plus de l’ambiance voyageur quasi partout 🙂 nous avons laissé nos adresses avec les prix dans nos articles, si vous passez par les mêmes spots, infos fraîches 🙂

    8 octobre 2016 à 2 h 39 min
    • Gaëlle & Maxime Répondre

      Et oui belle entrée en matière ! Pour l’instant les hostels et guesthouses on n’en a pas fait, les prix sont les mêmes que les hôtels à Pékin (15/20€ la nuit) à Datong c’est moins cher, on y va demain. Les lawais on ne connait pas c’est quoi ? De toute façon dès que ce sera moins cher on ira en hostel. 😉

      8 octobre 2016 à 11 h 44 min
  • Corinne Répondre

    J espère que cette magnifique muraille de Chine a compensé toutes vos déboires c est mon plus grand souhait

    7 octobre 2016 à 20 h 12 min
    • Gaëlle & Maxime Répondre

      Sur la Grande Muraille on ne peut penser à rien d’autre qu’à l’instant présent, surtout lorsqu’on y est seuls. Le vrai premier moment magique de notre tour du monde gravé en nous. 🙂

      8 octobre 2016 à 2 h 10 min
  • Denis /Vero Répondre

    Bravo les amoureux pour votre ténacité, l empire du milieu semble assez compliqué a apprivoiser mais a deux les ennuis deviennent des joies que vous nous raconterez avec le sourir et des étoiles plein les yeux , alors merci de ne rien oublier de vos péripéties et de nous les remonter dans chacun de vos articles que je suis deja impatient de lire la suite de vos aventures Gros bisous Tonton et Tata

    7 octobre 2016 à 19 h 15 min
    • Gaëlle & Maxime Répondre

      Oh oui c’est assez compliqué mais c’est vrai qu’à 2 tout est différent. Et c’est pour ça qu’on le fait ensemble. 😉 Bisous tonton et tata

      8 octobre 2016 à 2 h 08 min
  • Adeline Répondre

    Super premier article !!!
    Enfin premier article du tour du monde ! Bravo!!!

    7 octobre 2016 à 18 h 06 min
  • Stéfanie Répondre

    OoOh coquin de sort !! Comme j’aurai paniqué à votre place !! Bon courage pour la suite.

    7 octobre 2016 à 17 h 22 min
    • Gaëlle & Maxime Répondre

      Et oui, c’est la loi des séries. Mais on a su garder notre calme et une fois qu’on a réglé les problèmes c’est que du bonheur 😉

      8 octobre 2016 à 2 h 05 min

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