Pékin : dans les griffes du Mandarin
Lorsqu’on arrive à Pékin, on fait deux bonds dans le temps. Un dans le futur, plutôt rassurant. Un dans le passé, plutôt inquiétant. Car ici tout se mélange : les grosses berlines et les vieux tuk tuks rafistolés avec du scotch et des cartons et les SDF qui font les poubelles avec un smartphone à la main. Les rues qui ressemblent à des bidonvilles sont à deux pas des grands monuments et des beaux quartiers. Du désarroi à l’émerveillement, ici, il n’y a qu’un pas.
Pékin : il est mort le Soleil ?
La première chose qui nous frappe à Pékin, c’est cet épais nuage gris qui recouvre toute la ville. Quand on ne sait plus s’il fait beau ou mauvais, jour ou nuit, il faut s’alarmer, non ?
Luc Besson « le visionnaire » aurait presque pu tourner le 5ᵉ élément ici sans trop d’effets spéciaux.
Mais bon, une culture complètement différente de la nôtre s’offre à nous, profitons-en ! D’abord qu’est-ce que ça veut dire tous ces petits dessins qu’on ne peut pas lire là ? Autant nous parler en chinois. Ah, c’est du chinois. D’accord. On apprend les principaux rudiments « bonjour, merci, au revoir ». Pour le reste, on tentera un mélange d’anglais, de Google traduction et de pseudolangage des signes. Ça marche un coup sur trois. Car ils ne parlent pas trop anglais les Chinois. Ils ne font pas trop d’efforts de ce côté-là.
En Chine, un enfant peut faire caca dans le métro dans l’indifférence générale, mais les gens feront un détour pour venir observer des Européens de près.
Direct dans le bain à Pékin
Et ils ne semblent pas avoir beaucoup de pudeur non plus. Ils contribuent à salir un peu plus une ville déjà très polluée avec leurs crachats à répétition. Certains enfants ont les pantalons coupés à l’entrejambe pour être propres plus tôt. L’idée n’est pas forcément mauvaise, mais encore faudrait-il les guider vers des endroits appropriés au lieu de les laisser faire n’importe où. Déjà que les adultes doivent se frayer un chemin sur des trottoirs noirs de poussière, de véhicules, de fruits et légumes, au pied des gratte-ciel pour pouvoir accéder aux toilettes publiques. En revanche, niveau sécurité, on est au top. Des flics, l’armée et des caméras de partout, les sacs sont scannés systématiquement dans les gares et stations de métro. Bienvenue à Pékin, ville à mi-chemin entre New York et Bab El Oued.
Alors, oui. On vous comprend. Après avoir lu ça, vous n’avez plus vraiment envie d’y aller. Mais cette ville renferme quelques lieux incontournables. On pense qu’on peut vous faire changer d’avis. On parie ?
Temples des Lamas et de Confucius
Le temple des Lamas est une ancienne lamasserie tibétaine du 17ᵉ siècle. Une boite de bâtons d’encens nous est offerte à l’entrée. Nous la donnons à une jeune bouddhiste tout heureuse d’aller prier avec. Une succession de temples et de moulins à prières tibétains s’offrent à nous, dans un style très coloré. Puis vient la merveille du coin : une statue de Bouddha de douze mètres de haut en bois doré. Il aurait été fait avec un seul et même arbre et chaque doigt fait la taille d’un coussin. Enfin, d’après la guide que l’on suivait du coin de l’oreille… 😉
Dans la rue d’en face se trouve le temple de Confucius. Mort il y a plus de 2000 ans, il est considéré comme le plus grand philosophe chinois. Plusieurs temples lui sont consacrés en Chine.
On finit cette belle journée par une balade dans les Hutongs, où se trouve notre hôtel. Ce sont les vieux quartiers formés de petites ruelles à Pékin. Il y a tout type de commerce dans ces rues vivantes et colorées avec beaucoup de charme, et surtout des petits restaurants. Misez plutôt sur les « bouibouis » où l’on mange très bien et pour pas cher. Les belles devantures nous ont toujours déçus.
Place Tian’anmen & Cité Interdite
La 4ᵉ plus grande place du monde est certainement la plus surveillée. Il y a l’armée et des policiers un peu partout et nos sacs sont passés au scanner. Mais le moment est historique. Nous traversons la route qui longe la place Tian’anmen. Celle où un étudiant s’était opposé aux chars en 1989. Un peu partout autour de la place, des mégaphones et des haut-parleurs hurlent les mêmes choses en boucle et en chinois. Ambiance début des années 40, sympa…
Nous reviendrons plus tard, au coucher du soleil, c’est-à-dire vers dix-sept heures trente. Les jeunes soldats viennent baisser le drapeau à l’entrée de la place, dans un rituel observé par des milliers de Chinois, et nous… Ils feront l’inverse à l’aube.
Le temps de saluer le portrait de Mao Zedong, l’ancien dictat… Dirigeant communiste chinois, et nous franchissons la porte de la Paix Céleste. Nous passons d’immenses portes rouges ornées de grosses boules dorées que tous les Chinois touchent en passant. Nous sommes dans la Cité interdite.
Pendant 500 ans, elle était interdite au peuple. Personne n’avait le droit de s’en approcher ou même de la regarder sous peine d’avoir la tête coupée. Enfin, ça, c’était avant.
Le Palais d’été
Il remplace l’ancien palais d’été qui fut pillé et incendié par les Britanniques en 1900. Quelques années plus tard, Cixi l’impératrice le fit reconstruire.
Au bout des jardins de l’harmonie préservée se trouve le bateau en marbre de la clarté et du confort. Une balade très apaisante qui nous permet de confirmer que l’harmonie y est bien préservée.
Une vue imprenable sur toute la ville s’offre à nous au sommet de la colline de la longévité. Puis nous redescendons le long des temples et des habitations qui composent le palais d’été.
Nous avons fait le circuit inverse en rentrant par la porte est et en sortant par la porte nord, ce qui permet de découvrir en dernier la vue magnifique sur le palais depuis le bas de la colline.
Cet endroit restera notre coup de cœur de Pékin !
Marchez sur nos pas !
1 € = 7,6 Yuans chinois (¥)
Dormir à Pékin
- Beijing Xinzichen Hôtel : 214 ¥ (28 €), près de l’aéroport avec navette gratuite.
- Hanting Hôtel Jinsong : 295 ¥ (40 €) la chambre double sans petit déjeuner. (offert par Agoda suite à nos mésaventures du début)
- The Classic Courtyard : 235 ¥ (30 €) la chambre double sans petit déjeuner.
Les visites
- Temple des Lamas : 25 ¥/p. (3,40 €).
- Temple de Confucius : 30 ¥/p. (4 €).
- Cité interdite : 60 ¥/p. (8 €).
- Palais d’été : 30 ¥/p. (4 €).