Zhangjiajie : le parc national entre ciel et terre
Zoom sur nos 4 jours dans le parc national de Zhangjiajie, véritable trésor chinois méconnu des Occidentaux.
Vous aimez le cinéma ? Nous, on adore ! Surtout Gaëlle. Elle a fait tout un cinéma pour qu’on aille voir le parc national de Zhangjiajie, en Chine. Il a suffi de quelques photos sur le net et nous n’avions plus que ce parc à l’esprit. Mais quand on y est, c’est comme un rêve que l’on fait. La tête dans les nuages alors que nos pieds sont en forêt. Tout ça grâce au cinéma. On vous emmène sur Pandora, la planète d’Avatar.
Zhangjiajie : merci James
Décidément. James Cameron, « petit » génie du 7e art, vendeur de rêve en format numérique, aime se faire remarquer. Après l’horrifique Alien, le retour, le flegmatique Terminator et le poignant Titanic, il ne manquait que le grandiose Avatar. Mais s’il a bien puisé ses principales ressources dans les technologies modernes pour créer son monde paradisiaque, c’est bien sur Terre qu’il s’est inspiré. Principalement en Chine. Dans le parc naturel forestier de Zhangjiajie.
Autrefois noyé sous l’océan, ce parc était quasiment inconnu en Chine avant les années 70. Sa renommée est née grâce à un peintre qui reproduisait ses incroyables paysages que l’on ne peut voir nulle part ailleurs.
La machine à flouze
Le gouvernement s’est tout de suite emparé du filon pour en faire une machine à pognon que chacun puisse venir s’émerveiller du nouveau cadeau fait par dame nature. Pour nous, occidentaux, il aura fallu attendre la visite d’un photographe envoyé par le réalisateur américain pour extirper Hallelujah Mountaindu parc et la présenter au reste du monde. Elle s’appelait Southtern Sky Column mais depuis ils l’ont rebaptisée Hallelujah, cette montagne. On ne sait pas trop pourquoi.
Peut-être que c’est le cri qu’a poussé J.C (on reste biblique) en recevant le montant des recettes du film. Ou alors c’est venu naturellement en contemplant cette colonne de pierre droite et vertigineuse semblant descendre tout droit du ciel. Nous, on n’a pas crié. On avait trop le souffle coupé. Quand on sait que sans lui on ne l’aurait peut-être pas connu, on ne pouvait que murmurer dans un coin de nos têtes : « Merci James.»
Le parc national de Zhangjiajie
Excités à l’idée de découvrir ce lieu hautement prisé des Chinois, nous partons le pied conquérant. Et c’est peu dire, car 22 000 hectares de nature nous attendent.
Cette immense étendue de nature à moitié sauvage renferme certainement l’un des décors les plus impensables de la planète. Nous avons devant nous des milliers de pics karstiques qui s’élèvent, droits comme des I, tels des soldats semblant défier la gravité pour aller caresser le ciel. Un spectacle grandiose qui se sublime après l’ascension des 3 878 marches qui nous séparent du sommet du mont Tianzi, littéralement « la montagne du fils du ciel » dont le sommet culmine à 1 250 mètres avec vue sur Hallelujah Moutain.
La tête dans les nuages
Là, figées par le temps, ces colonnes de pierre majestueuses se suivent autour du chemin tracé par le ruisseau en contrebas et sont embrassées par la brume. On ne peut les compter tant il y en a et on se surprend à s’imaginer en Na’vi tel Jake Sully chevauchant son fidèle Toruk au milieu de cette forêt de pierres volantes. À peine le temps de faire le tour des sommets en arpentant les balcons prévus à cet effet que la fin d’après-midi arrive.
Nous n’avons pas le temps de redescendre à pieds, nous prenons l’ascenseur le plus haut du monde qui avalera en moins d’une minute les 330 mètres que nous avons mis 1 heure 30 à grimper. Un spectacle impressionnant qui pourrait laisser les plus sensibles de marbre tant la sensation de vertige est accentuée par la montagne située à quelques mètres seulement de la vitre, dernier rempart entre nous et le vide.
Encore des singeries
Une faune et une flore uniques nous accompagnent dans tout le parc. Surtout les macaques Rhésus, ces petits singes au cri strident, lors des montées vers les sommets. Le parc abrite également l’ours du Tibet et la panthère nébuleuse. L’idée d’apercevoir l’un de ces 2 animaux magnifiques nous fait tressaillir au plus haut point, dont une grosse part est due à la peur.
Des palanquins avec porteur attendent, ici et là sur le côté, que la fatigue vous fasse oublier les 200 à 300 ¥ (26,5-39 €) requis pour profiter de la montée (ou de la descente) sans verser la moindre goutte de sueur.
Faute de temps nous ne faisons pas le mont Tianmen dont la montée est réputée moins belle. Nous nous contentons de la balade le long des rails du mini train. Des femmes tentent de nous vendre des tickets « moins chers » à 150 ¥ (19,9 €) l’aller-retour pour 2 au lieu des 168 ¥ (22 €) du guichet officiel. Nous allons à pieds. Les 20 minutes de marche qui nous attendent (donc à peu près 2 minutes 30 de train) nous donnent raison. Une promenade de santé qui nous offre une superbe vue des pics depuis le bas cette fois.
Au sommet de Zhanghjiajie
Notre seconde ascension est celle qui mène à Huangshi Village avec de nouveau la compagnie de nos petits amis poilus, encore plus nombreux, tantôt curieux, tantôt méfiants. Une montée vertigineuse d’une heure avec des escaliers très pentus par moments, La Grande Muraille de Chine n’était que l’entraînement. Nos cuisses et nos mollets tentent de raisonner notre cerveau qui ne voit que le sommet. Il gagne haut la main, nous rappelant que là-haut se cachent de nouveaux cadeaux laissés par le temps. Au fur et à mesure que nous nous rapprochons du but, nous arrivons au niveau de la brume et l’humidité ambiante nous enrobe d’un fin voile gris quelque peu horrifique.
Dans ce monde irréel se dessinent des formes creusées sur la pierre de grès par l’érosion et les années. Comme « l’empereur assis » ou « les 5 doigts » que nous distinguons à peine, la brume étant trop épaisse. Cette fois la descente se fera en téléphérique, le plus long du monde, lui aussi. Un survol du parc rendu intense par cette sensation de flotter entre les montagnes, nous invitant à tendre le bras comme si l’on pouvait les toucher. Ce sont nos derniers instants. C’est un brin nostalgiques que nous repartons de ce lieu qui restera notre réel coup de cœur en Chine.
À la mesure du talent de chacun dépend de savoir chevaucher avec le vent et les nuages. Proverbe chinois
Zhangjiajie : nous n’avons pas aimé
On n’a pas tout aimé en Chine jusqu’à présent. Voilà de quoi compléter notre liste.
Le guide chinois
Ad’un micro et d’un haut-parleur, sa mission consiste à crier plus fort que les autres guides qui essayent de crier plus fort que lui qui essaye de crier … Bref, vous êtes au milieu.
Les touristes chinois
Ils aiment hurler, cracher, pousser les gens pour faire un selfie en mode « moi à côté d’une branche », se balader en talons aiguilles (pour les femmes), mettre des coups de coude pour monter dans le bus avant vous (même les femmes), nourrir les animaux sauvages alors que c’est interdit et jeter leurs déchets dans la nature. On en retrouve partout dans le parc. Une aberration alors que l’on voit des poubelles tous les 200 mètres.
Nous n’avons été gênés par les touristes qu’une fois au sommet. Lors des montées nous étions quasiment tout le temps seuls. Sans compter les petits singes qui courent un peu partout.
Les pièges
Une fois dans le parc l’ascenseur et les téléphériques sont payants et si, comme nous, vous prenez (un peu trop ?) votre temps, vous serez obligé de les prendre. On ne regrette pas, mais le principe de payer 72 ¥ (9,5€) pour prendre l’ascenseur, ça pique un peu.
Le Monkey Garden
Situé au bout des rails du mini train, c’est en réalité une immense cage de béton avec 3 singes dedans qui jouent autour d’un ridicule petit arbre. Comme jardin on a vu mieux non ?
Le plan du parc de Zhangjiajie
Disponible à l’entrée et à peu près dans chaque hôtel des villages environnants pour 5 ¥ (0, 60 €). Aucun ne se ressemble et les reliefs ne sont pas mentionnés. Pire, certaines routes n’existent plus.
Gaëlle a été malade
Nous n’avons profité du parc de Zhangjiajie que 3 jours sur 4 au final. Il faut 4 jours entiers pour bien le visiter. Nous, on y serait même bien restés une semaine.
Marchez sur nos pas !
1 € = 7,6 Yuans chinois (¥)
Le parc de Zhangjiajie
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L’entrée : 248 ¥/p. (33 €), valable 4 jours.
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Le lan : 5 ¥/p., indispensable vu la taille du parc.
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L’ascenseur : 72 ¥/p. (9,50 €) la descente.
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Le téléphérique de Yellowstone : 65 ¥/p (8,60 €) la descente.
(Nous n’avons pris que les descentes, les prix des montées peuvent être différents)
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Le mini train : 168 ¥/p (22 €) l’aller-retour.
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Le palanquin : Entre 200 et 300 ¥/p (26,5-39 €) l’heure selon la partie du parc où vous souhaitez monter ou descendre.
Tous les bus à l’intérieur du parc sont gratuits, mais il y a ceux d’en bas et ceux d’en haut. Une fois au sommet, on ne peut redescendre qu’à pieds, en ascenseur ou téléphérique selon où vous êtes, ou palanquin si vous avez le budget.
Les hébergements
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Zhangjiaie City : c’est l’option la moins chère, mais vous devrez faire 2 heures de bus aller-retour chaque jour pour rejoindre le parc. Vous pouvez aussi y prendre le téléphérique direct pour le mont Tianmen.
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Zhangjiajie Village : c’est la 1re entrée du parc. Pratique pour y aller dès l’ouverture à pieds, mais peu de commerces aux alentours.
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Wulingyuan : seconde entrée du parc. Depuis la rue des hôtels, comptez 15 à 20 minutes pour rejoindre l’entrée à pieds où 5 minutes en bus. Beaucoup de commerces et restaurants.
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Dans le parc : c’est l’option la plus chère, mais clairement la plus profitable. Pour un lever de soleil depuis les sommets avant l’arrivée des touristes. Vous devrez cependant manger dans les restaurants du parc qui sont assez chers (et leur cuisine très épicée).
Comment choisir ?
Nous avons choisi de loger à Wulingyuan. Au Zhongtian Wulinguyan International Youth Hostel, la nuit en chambre double coûte pour 138¥ (18 €). Afin d’éviter les prix exorbitants des restaurants du parc, nous faisions des courses le soir pour le lendemain. À noter que l’auberge dispose également de chambres à l’intérieur du parc et propose d’y livrer votre sac pendant votre 1re journée dans le parc.
Victor, le gérant, est très serviable. Il a demandé à un ami de nous conduire dans un restaurant, car nous étions arrivés tard et il est venu manger avec nous le lendemain quand nous avons demandé où nous pouvions déjeuner. Il nous a fait un rabais sur la dernière nuit pour un problème avec les toilettes. Nous avons aussi mangé à l’auberge, très bien et pour pas cher. Nous la recommandons !
Se rendre à Zhangjiajie
Des trains et des avions rejoignent Zhangjiajie depuis à peu près toutes les grandes villes du pays. Nous avons pris le train depuis Chengdu avec une nuit de repos à Yichang.
Depuis la gare de Zhangjiajie, rendez-vous à la gare routière située sur la gauche après l’office du tourisme.
- Bus Zhangjiajie – Wulingyuan : 14 ¥/p. (1,80 €) – 1 heure.
- Taxi en moyenne à Wulingyuan : 10 ¥/p. (1,30 €).
Comments (4)
Han génial ! S’il y a bien un endroit que je regrette de ne pas avoir vu en Chine, c’est celui-ci ! Je voulais m’y rendre mon dernier week-end là-bas, mais 3 faux mdp à la banque m’ont privée de ma CB et donc.. De ce super lieu
Après l’avoir visité, on n’imagine pas un seul instant une tuile pareille … Peut-être qu’un jour tu auras la chance d’y retourner, on te le souhaite en tout cas ! 😉
Ouaouuuuu 😮
Époustouflé par ces belles photos !
Très beau texte qui m’ a permise de vivre dans mon esprit quelques instants magique avec vous, merci.
Rien de plus beau que de le vivre réellement..
J espère que Gaëlle va mieux?
Pour les touristes malpropres, j’ai eu la même Sensation de quand l’armée attaque la tribu dans » Avatar »
Triste, rageant, impuissant!
Bonne route la famille 😘😘
Merci beaucoup cousine ! ça nous fait super plaisir. C’est vraiment un endroit incroyable que l’on voulait partagé car c’est notre coup de coeur. 😉 Sinon je vais beaucoup mieux sous le soleil vietnamien 🙂 gros bisous les cousins