J’ai visité Mahdia pendant cinq jours en octobre 2022 avec Yoann, Blandine, Romain, Flora, Patou, Maria et Engel. On est huit, mais on a choisi de s’appeler les Chauds Sept, car les Chauds Huit ça ne veut rien dire.

Depuis quelque temps, telle une araignée sur un moucheron à qui le G.P.S. promettait d’éviter les bouchons en rentrant du bureau, la Tunisie tisse sa toile sur les touristes européens. Et nous, sous prétexte de découvrir de belles plages, un climat bien élevé toute l’année et une gastronomie bienveillante envers nos kilos en trop, on tombe dans le panneau. Voici cinq raisons de ne jamais mettre les pieds à Mahdia !

Attention : cet article peut contenir des traces d’humour et de mauvaise foi. Toute l’équipe d’Universlemonde te présente ses excuses pour la gêne occasionnée.

Les Mahdois, des gens insupportablement sympas

Je sais, exposé comme ça, ça fait froid dans le dos. C’est pourtant la vérité. Un touriste dans un nouveau pays, c’est une crevette prête à être décortiquée. Au retour en France, on est tout content d’expliquer aux copains comment on a échappé à une arnaque et quand on s’est grimé en négociateur du RAID pour ressortir d’une boutique avec trois magnets pour le prix de deux.

Du coup, on attend les locaux au tournant pour relever chaque infraction à la déontologie touristique internationale. Arborant fièrement mon Bac +2 Négociations en milieu indien, j’étais même prêt à monter au front à tout moment. Malheureusement, on n’a rien eu de tout ça. Les prix sont affichés et ce sont les mêmes pour tous. Ils ont même le toupet de nous donner des tickets de caisse !!!

En cinq jours, pas une escroquerie à se mettre sous la dent ni une personne de qui se méfier. La seule anecdote qui me vient en tête, c’est Mohammed et son stand d’épices au marché depuis 1970 qui nous offre à chacun un sachet de sa harissa maison pour l’anniversaire de Maria. T’es gentil Momo, mais on n’était pas là pour prendre du plaisir à la base !

La banale eau turquoise des plages de Mahdia

À Mahdia, les plages sont de sable fin et les eaux translucides reflètent un ciel exagérément bleu. Ici, le climat, c’est ton meilleur pote toute l’année, même s’il fait très chaud en été. On est en octobre et aucune partie de mon corps ne se plaint de rentrer dans l’eau, je crois qu’il n’est pas au courant d’être immergé. La plage est propre et vide, privatisée sans qu’on demande quoi que ce soit.

Il y a bien quelques déchets, donc on voit que des efforts sont faits, mais ce n’est clairement pas assez. Je trouve ça révoltant de s’acharner à ressembler aux plus belles plages du monde alors qu’on est à seulement deux heures de vol de Lyon !

La gastronomie tunisienne

En tant que Français, de surcroît doté des papilles gustatives les plus aiguisées du monde, je fais toujours très attention où je laisse traîner ma fourchette. J’ai tenté plusieurs couscous différents, à la viande, au poisson, avec une semoule au curcuma, une semoule aux herbes… Manque de bol, c’était toujours délicieux. Côté portions, on ressent trois fois la gravité terrestre en fin de repas.

Quand j’ai vu arriver la mloukhia, surnommée le pétrole tunisien, avec sa couleur caca d’oie et sa tête de dernière de la classe, j’ai entrevu l’espoir de trouver enfin quelque chose à redire. Raté, c’était tellement bon que j’en ai mangé deux assiettes et ramené des épices pour la cuisiner en France. Romain en a même cassé sa chaise en plastique ! Bref, j’ai mangé comme un roi, tout était bon, pas cher, copieux, nianiania…

Pour que tu puisses subir le même sort, si jamais t’as toujours pas compris qu’il ne faut jamais aller visiter cette ville de l’enfer, je laisse mes adresses en fin d’article.

La dure vie de pas chat

J’ai personnellement compté cent vingt-sept chats à mon arrivée, puis j’ai recensé les autres rues. Mahdia, quand t’es un chat, c’est le bonheur absolu. Ici les arbres à chat sont des arbres, tu croises des mecs qui te caressent, des gars qui te filent à bouffer et des gens qui font les trois (ouais, ils te prennent en photo aussi). Genre Blandine, tu lui dis qu’elle va finir seule avec des chats, elle te répond : « OK, mais combien de chats ? » Bon, après elle, elle parle à ses chats… On s’était bien marrés quand j’avais dit ça à mes chiens !

En revanche, si t’es pas chat, à Mahdia, tu n’existes pas. Ils ont clairement pris le contrôle de la ville. Pour se faire réélire, le maire de Mahdia leur aurait même promis un plus grand pouvoir d’à chat. Là, on en rigole, mais on fera moins les malins quand on ira voir « La Planète des Chats – d’après une histoire vraie » au cinéma !

L’amphithéâtre d’El Jem, ce Colisée du pauvre

Dans l’antiquité, les gens allaient aux jeux du cirque comme on va au ciné. Les deux principales différences sont que le popcorn a remplacé le pain et qu’au lieu de dire « il est mort dans le film », on disait « il est mort dans d’atroces souffrances, déchiré par des lions. » On nous a ratiboisé les oreilles (ce qui n’est jamais très agréable) avec ce Colisée. Il est inscrit à l’UNESCO depuis plus longtemps que celui de Rome, il est mieux conservé, ils faisaient des shampoings aux lions tous les mardis, etc. Un poil surcoté quand on sait que le Colisée de Rome accueillait 50 000 spectateurs contre seulement 30 000 à El Jem !

Pour briller en société devant tout un parterre d’invités, tu peux dire que c’est le seul amphithéâtre romain du monde entièrement construit en pierre de taille. À réciter d’une traite en fumant la pipe avec l’accent de Levallois-Perret.

Mahdia : 5 raisons de ne jamais la visiter

Pas besoin de lire entre les lignes ni de chercher de messages subliminaux, Mahdia est une ville hostile au malheur et à toute déception touristique. Les visiteurs repartent tout heureux et conquis de leur séjour à Mahdia, mais ça ne semble poser aucun problème à l’office du tourisme local… Moi, en tout cas, j’ai fait mon boulot !

Marche sur mes pas !

1 € = 3,19 Dinars tunisiens (TND)

Dormir à Mahdia

• Dar Evelyne : 23 TND/p. (6, 70 €) la nuit avec salle de bain, Wifi et petit déjeuner. Une superbe petite maison à étages avec un toit-terrasse et très proche de la mer. Un accueil chaleureux et des gens adorables.

Manger à Mahdia

• Chez Mondher : couscous végé, viande ou poisson et mloukhia à commander 24 h avant. Une tuerie qui n’est pas sur les cartes (Coordonnés GPS : 35°30’15.37″N 11°04’11.95″E).
• Borj Erras : petit resto face à la mer. Couscous, poissons grillés, méchouia… Tout est délicieux !
• Café El Medina : superbe petit déjeuner, idéal pour un thé à la menthe ou un café. Personnel très sympa !
• Espace Malibu : on a pris juste un dessert, restaurant plus cher que la moyenne.
• Le Lido : pas terrible en plus d’être cher, à éviter.

Les visites

• L’amphithéâtre d’El Jem : 12 TND/p. (3,75 €) l’entrée. Ouvert chaque jour de 8 h à 18 h 30 (17 h 30 d’octobre à avril).
• Faire de la plongée : 100 TND/p.  (31 €) pour environ 45 minutes de plongée.
• Sortie en bateau : 62,5 TND/p. (19,5 €) pour 4 heures de sortie en mer.
• Hammam El Medina : 4 TND/p. (1,25 €) l’entrée. Ouvert à certains moments pour les hommes et d’autres pour les femmes, renseignements sur place.

Les transports

• Navette aéroport (proposée par nos hôtes) : 20 TND/p. (6,25 €) pour l’aller, 1 heure.
• Taxi pour le centre touristique de Mahdia : 20 TND (6,25 €) pour 4, 10 minutes.
• Louage Mahdia – El Jem : 58 TND (18 €) l’aller-retour pour 8, 45 minutes.