Madurai : au pays de Gandhi

J’ai passé une semaine à Madurai, ville de l’état du Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde.

J’ai volé depuis la Thaïlande pour aller en Inde. La Thaïlande c’est sympa, mais l’Asie du Sud-Est, ça va bien cinq minutes. On se sent à la maison, tout est facile et on tombe même plus malade en mangeant. C’est quoi la prochaine étape ? L’eau potable au robinet ? Non merci ! Alors je file en Inde trois ans après mes premiers pas au pays où les vaches ont le droit de griller les feux rouges sans pression.

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Madurai : au pays de Gandhi

La première et dernière fois que j’ai vu l’Inde, il y a trois ans, on n’était pas devenus copains. De sombres histoires de démonétisation, de cyclone qui plonge des villes dans le chaos et d’Indiens qui veulent m’arnaquer. Mais l’Inde, tu adores la détester alors tu y retournes. Les gens sont bizarres, mais trop gentils. On essaye de t’arnaquer toutes les cinq secondes, mais si tu le découvres on te rend ton argent avec le sourire. Les déchets s’amoncellent autant que les odeurs de merde dans les rues, mais la bouffe est fantastique. Alors il faut y retourner ! Je pourrais parler avec la même passion de ses trucs dégueu comme merveilleux pendant des heures alors suis moi, on va à Madurai !

Une arrivée à l’indienne

Pour aller en Inde, à Chennai depuis Bangkok, on me demande un billet de sortie du territoire indien (que je n’ai pas) à la dernière minute. Mais comme j’aime bien suivre la volonté de mon feeling qui fait toujours comme il a envie, je loue une belle fausse réservation pour Katmandou sur un site de location de billets d’avion. Je donne l’adresse du site dans les informations en fin d’article.

Ni oui ni non

Arrivé à Chennai, en cette faste période de Coronavirus, Jean-Michel Psychose est de partout. Je retrouve en premier lieu la froideur indienne qui laisse place ensuite à de grands sourires. En général, il leur faut trois questions et après on devient super potes.

Le douanier me demande de remplir un questionnaire si j’ai été en Chine en janvier. Je n’étais pas en Chine en janvier, mais il me bloque quand j’essaye de passer. Je demande si je dois quand même remplir le questionnaire, il répond en hochant la tête. Le hochement de tête indien, il est tellement bizarre qu’on ne sait jamais s’il veut dire oui ou non. C’est comme quand tu tournes trois fois ta clé USB alors qu’il n’y a que deux sens possibles : tu comprends « oui », mais tu doutes donc tu pars sur un « non » alors qu’en fait c’était un « oui ». Bref, je remplis le questionnaire et passe la douane puis je vais à l’aéroport domestique pour mon vol en direction de Madurai.

Le hochement de tête indien.

Madurai

Madurai est la deuxième ville en termes de population et la capitale culturelle du Tamil Nadu. Dès la sortie de l’aéroport, je prends de plein fouet la fameuse odeur qui caractérise le pays des hindous. Odeur que je n’ai jamais su classer dans les bonnes ou les mauvaises tant son côté désagréable lutte avec son côté plaisant. Un coup de Joe le taxi indien plus tard et j’arrive en plein centre-ville. Là, il faut être préparé. Le bruit, les déchets, la poussière, la chaleur, les vaches, les gens plus ou moins pauvres, avec plus ou moins de dents et de membres, tout est présent. Rien n’a bougé ! L’Inde s’était gentiment mise en pause pendant mes trois années d’absence.

Madurai

Vous reprendrez bien un peu d’Inde ?

Dans ce joyeux bordel désorganisé que d’aucuns se surprennent à appeler « une ville », je prends tout de suite les marques sur lesquelles l’Inde et moi on s’était quittés. Le petit resto super bon où, épié par tous les clients, j’apprends grâce à deux Indiennes à manger sans couverts et uniquement de la main droite, la gauche étant réservée à « l’entretien » du corps. Ce même resto où le serveur « oublie » chaque jour de me rendre 100 roupies, mais me les donne avec un grand sourire quand je lui fais la remarque. Le groom de l’hôtel (personnel d’ascenseur) qui me propose d’acheter une bière dès qu’il me voit, même à 8 heures du matin. Je pense même à emprunter les escaliers après la 14e proposition de la journée (#MeToo) !

Ce petit stand de samossas/chaï (thé indien aux épices et au lait) du coin de la rue où tout le monde veut savoir d’où je viens. Ces chauffeurs de tuk tuk qui m’attendent à 12 à la sortie, chacun avec la ferme intention de crier le plus fort et d’insister le plus longtemps. « Tu vas au petit resto qu’on voit là-bas, à 50 mètres ? Eh ben ? Monte ! »

Cette sortie d’école où je me fais racketter mon appareil photo par un gang local et hyper dangereux. À la proposition de trouver un moyen pour leur envoyer, le leader me répond dans un parfait anglais : « No, no. It’s just for you ! »

Madurai

Madurai

Un concentré d’Inde exubérant, horripilant et insupportablement délicieux. Comment ça, cette phrase n’est pas logique ? Ça veut dire quoi logique ?

Les visites à Madurai

Le temple Sri Meenakshi

Le temple Sri Meenakshi Amman est le plus important temple hindou du sud de l’Inde. Impossible de le louper grâce à ses quatre immenses portes que l’on peut voir depuis chaque endroit de la ville, chacune à un point cardinal du temple.

Madurai Madurai

Même Red Charles sans carte pendant une partie de colin-maillard pourrait le trouver en sept minutes incluant les quatre passées au café du coin. Il est consacré à Mînâkshî, un avatar de la déesse hindoue Pârvatî, l’épouse de Shiva, ainsi qu’à Shiva lui-même sous sa forme Sundareshvara. Déjà qu’ils ont 300 millions de dieux, en plus ils prennent d’autres formes et ont des avatars. Tu te sens perdu dans cette purée d’hindouisme ? Ouais. Moi aussi !

Madurai

Madurai

Niveau hindouisme, j’en suis encore à essayer de savoir quel dieu a quelle fonction avec cette sempiternelle question : pourquoi ? Tout est grand et taillé de façon à pouvoir accueillir ses 15 000 fidèles chaque jour en file pas forcément indienne. J’ai devant moi 33 000 sculptures de dieux à analyser. Mais je n’ai pas toute la journée, j’ai masala dosa avec mes copines dans mon resto préféré à 19 heures !

Le masala dosa

C’est une crêpe au beurre fourrée d’un mélange de pommes de terre aux légumes. L’une des plus belles inventions de l’homme !

Après le fromage et l’appareil à raclette, bien entendu.

Il date de 2500 ans, mais tous les experts ne sont pas d’accord. À vue de nez, j’aurais dit le Néolithique moi. En tout cas, tout est beau. Certaines parties sont réservées aux hindous, mais j’y reste facilement deux heures à contempler les fresques sur la mythologie de cette incroyable religion.

Les shorts et les chaussures sont interdits, mais les téléphones et les appareils photo aussi, donc pour toi la visite s’arrête ici.

Une photo du somptueux bassin du Lotus d’or (source Wikipédia, je n’ai pas triché)

Le palais Nayak

Au palais Nayak, de la dynastie des Nayaks, j’ai droit au tarif indien (10 roupies contre 50 pour les étrangers – 0,12 € contre 0,60 €) malgré ma réponse négative à la question « êtes-vous Indien, monsieur ? »

C’était la résidence des nababs du 17e siècle. C’est un palais donc c’est grand et… C’est tout. Les meubles dispersés et le sol tapis sous un lit de poussières donnent l’impression qu’une fuite à la va-vite a été opérée deux semaines auparavant.

Seul le traditionnel bain de foule avec avalanche de sourires indiens est à mettre au crédit de cette visite.

Madurai

Madurai

Madurai

Gandhi Memorial Museum

Un séjour en Inde ne serait pas complet sans parler de l’inévitable vrai héros du peuple indien, juste devant Aladdin et Slumdog Millionaire : Mohandas Karamchand Gandhi plus connu sous le nom de Mahatma Gandhi (Mahatma signifie grande âme) ! Alors je vais visiter le Gandhi Memorial Museum de Madurai.

Gandhi, c’est le mec qui est devenu le guide du peuple indien en luttant contre la colonie anglaise tout en prônant la non-violence. Parce que les spécialistes de la non-gastronomie fourraient toujours leur nez partout et voulaient coloniser tous les pays sans en laisser aux copains ! Il y a deux musées principaux dédiés à la mémoire de Gandhi en Inde. Le premier est à Delhi, la capitale. Madurai a été choisie pour sa situation géographique au Centre-Sud du pays afin que les Indiens du Sud puissent le visiter sans passer 22 jours dans le train.

Rare photo de Gandhi et Archibald, son tyrannosaure, qui sort en douce alors qu’il est puni.

Madurai

La vie de Gandhi

On y apprend toute l’histoire de l’Inde depuis la colonisation jusqu’à l’indépendance sur 30 fresques. Ensuite une exposition sur toute la vie de Gandhi, ses études d’avocat en Angleterre, les tournois de ping-pong qu’il gagnait pendant les vacances au camping et sa grande passion pour les films avec Louis de Funès. Puis son retour en Inde et sa place au premier rang de l’indépendance indienne jusqu’à son assassinat par balles à Delhi, en 1948, par les nationalistes hindous qui l’accusaient de soutenir les musulmans pakistanais.

Une visite intéressante et indispensable pour comprendre comment fonctionne un pays comme l’Inde, aujourd’hui.

Ci-dessous, le pagne encore tâché de sang qu’il portait lors de son assassinat.

Madurai : au pays de Gandhi

Voilà pour mon retour en Inde. Il se passe toujours quelque chose au pays des fakirs et cette semaine n’a pas dérogé à la règle. Et encore, je ne te raconte pas tout sinon on est encore là demain. Madurai n’est pas une ville très grande, mais sa frénésie laisse très peu de repos à des yeux occidentaux qui se posent sur son poussiéreux sol pour la première fois. Sans casser trois pattes à un flamant, les visites sont à faire. Même si Madurai se vit plus qu’elle ne se visite. À l’instar du pays sans égal qu’est l’Inde.

Marche sur mes pas !

1 € = 77 Roupies indiennes (INR)

Dormir à Madurai

  • YMCA International Guesthouse : 800 INR(10,30 €) la chambre double avec petit déjeuner et salle de bain, mais sans Wifi. Après négociation, j’ai pu l’avoir à 600 INR (7,70 €) la nuit. La guesthouse est bien, mais j’ai moyen aimé le surbooking qui m’a obligé à changer d’établissement.
  • Sri Thirupathy Residency : 700 INR (9 €) la chambre double avec salle de bain, mais sans Wifi. Après négociation, j’ai pu l’avoir à 600 INR (7,70 €). Très bien et calme malgré la localisation en centre-ville.

Manger à Madurai

  • The Modern Restaurant : un restaurant bon marché avec un thali différent chaque jour. À volonté et servi sur feuilles de bananier.
  • Taj Restaurant : très bon et pas très cher.
  • Anantha : pour changer et manger de la viande dans une ville où presque tous les restaurants sont végétariens.
  • Surya Roof Top : restaurant végétarien situé sur le toit de l’hôtel Suprême. Un peu plus cher, mais la vue sur la ville se paye.
  • Sri Mee Akshi Coffee Bar : samossas, beignets, thé ou café à consommer debout dans la rue ou à emporter. Tout est bon et pas cher !

Les visites

  • Sri Meenakshi Amman : 50 INR/p (0,70 €) l’entrée. Chaussures, shorts, appareils photo et téléphones interdits. Ils demandent 5 INR/appareil (0,06 €) pour les déposer dans un coffre à l’entrée, le temps de la visite. Ouvert tous les jours de 5 h à 12 h 30 puis de 16 h à 21 h.
  • Thirumalai Nayak Palace : 50 INR/p (0,70 €) l’entrée, 25 INR (0,30 €) pour les enfants. Ils demandent 30 INR (0,40 €) pour avoir le droit de rentrer avec un téléphone et 100 INR (1,30 €) pour l’appareil photo. Mais on ne m’a pas demandé de payer pour les appareils et j’ai même eu droit au tarif indien de 10 INR (0,10 €). Ouvert tous les jours de 9 h à 17 h.
  • Gandhi Memorial Museum : Entrée gratuite. Ils demandent 50 INR (0,70 €) pour avoir le droit d’utiliser le téléphone et/ou l’appareil photo, mais il n’y avait personne à l’entrée. Ouvert tous les jours de 10 h à 13 h puis de 14 h à 17 h 45.

Les transports

  • Taxi depuis l’aéroport : 420 INR (5,40 €) pour se rendre en centre-ville, tarifs fixes. 20 minutes de trajet.
  • Ola Cabs : 70 INR (0,90 €) l’aller pour se rendre au mémorial de Gandhi depuis le centre-ville avec l’Uber indien. 10 minutes de trajet.

Louer un billet d’avion

  • En quelques minutes, sur le site OneWayFly, tu peux louer un billet d’avion pour 11 €.

Changer de l’argent à Madurai

  • Dass Win Forex au 61, Nethaji Road : un bureau de change qui prend moins de commissions que les autres. J’ai même gagné 6€ en changeant des bahts thaïlandais en roupies indiennes.

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Comments (4)

  • Anne Répondre

    Bonjour et bravo, plein d’humour et de véracité, vraiment je croyais y être encore car le tamil nadu est un de nos meilleurs souvenirs d’Inde de l’an passé

    31 mars 2020 à 8 h 54 min
    • Maxime Répondre

      Bonjour,

      J’ai aimé aussi le Tamil Nadu, une Inde un peu plus douce.

      Merci beaucoup pour votre commentaire 🙂

      31 mars 2020 à 11 h 32 min
  • Martin Répondre

    J ai pu revivre ces moments de bonheur que j ai vécu là bas à travers votre texte
    Merci?

    24 mars 2020 à 13 h 20 min
    • Maxime Répondre

      Tant mieux alors, c’est aussi le but de cet article.

      Merci pour votre commentaire 🙂

      24 mars 2020 à 17 h 41 min

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