Nous sommes allés visiter le Machu Picchu et c’était super bien.
Retrouvez notre bilan et notre vidéo du Pérou ici.
Le Machu quoi ?
Le site étant mondialement réputé, voire au-delà (allez savoir), on se doute qu’une poignée d’entre vous sait déjà de quoi on parle. Mais pour les autres, on se permet d’éclaircir votre lanterne. Car quand on dit « j’ai marché sur la Grande Muraille de Chine » ou « j’ai vu les pyramides d’Égypte », en se concentrant bien, on peut détecter quelques indices ergonomiques ou géographiques en quelques secondes. Mais la première fois qu’on entend « Machu Picchu », il est probable que l’un de vos deux sourcils se lève en signe de questionnement interne (ça marche aussi avec les deux pour ceux qui ne savent pas faire, comme nous par exemple, malgré un intense entraînement quotidien que l’on répète assidûment depuis des mois).
Le Macchu Picchu est le site des ruines d’une ancienne cité inca perdue dans les Andes entre la montagne du même nom (Machu Picchu signifie « vieille montagne » en quechua) et le Wayna Picchu (jeune montagne). Elle servait de résidence secondaire aux empereurs Incas, de sanctuaire religieux ou les deux, on ne sait toujours pas. Les conquistadors espagnols ne trouvèrent jamais la cité dont seuls les incas connaissaient le chemin, elle ne fut découverte qu’au 19ème siècle. Aujourd’hui, elle figure au classement des 7 nouvelles merveilles du monde et fait déplacer des gens du monde entier pour la visiter.
Visiter le Machu Picchu
Le Machu Picchu ça se mérite. À l’économie, la bagatelle représente 6 heures de mini bus en montagne avec 76 virages qui feraient pâlir les estomac les plus solides et 2 heures de marche le long des rails de chemin de fer à la clé. Soit Cusco -> Hydroelectrica -> Aguas Calientes. Il y a d’autres manières d’y aller, mais comme on n’a pas encore le statut officiel d’agence de voyage, on explique tout brièvement en fin d’article.
Il faut partir le plus tôt possible donc on arrive à 7h au terminal terrestre de Santiago de Cusco pour un départ à 7h30. Comme d’habitude on est sur nos gardes avec les transports car tout peut arriver. On est d’abord tous les deux tous seuls dans le mini bus, ce moment où tu prends tes aises et ton temps pour choisir la place la moins propice au combo vomito/tape-cul : Juste derrière le chauffeur. On passe chercher des gens en centre-ville et c’est là qu’on déchante, on nous demande de descendre du bus. Pour une fois qu’on a les meilleures places, on veut nous changer de bus. Ça sent pas bon du tout cette histoire, ça va encore finir entassés avec des coqs comme à Bangkok ou dans la remorque entre les cartons de poissons (plus) frais et les bouteilles de whisky en Birmanie cette histoire !
On suit donc cet homme, que nous appellerons Joe afin de préserver son anonymat, pour marcher à travers la ville, sans savoir pourquoi. On récupère deux femmes au passage qui attendaient là et il nous abandonne pour les emmener ailleurs. Là, Max lui explique dans un espagnol parfait, avec accent péruvien s’il vous plaît, que c’est gentil de nous faire visiter la ville, mais c’est déjà fait et c’est du bus qui part à 7h30 dont on a besoin. Joe nous demande d’attendre et passe des coups de fil dans tous les sens, stressé, pendant qu’une meute de chien décide d’élire son nouveau chef juste devant nous, en plein centre-ville. Là, un mini bus arrive et, ô bonheur, on a les places de devant, à côté du chauffeur. Le clou du spectacle arrive à la fin de la première pause, deux heures plus tard, quand on se rend compte que les gens du mini bus sont exactement les mêmes qui sont montés quand on nous a demandé de descendre.
En résumé : On nous a fait descendre d’un bus pour marcher et remonter dans le même bus cinq pâtés de maison plus loin et 30 minutes plus tard. Alors, loin de nous l’idée de critiquer les transports péruviens mais on pense simplement qu’il pourrait y avoir quelques efforts de faits en terme de logistique. La suite en détail : 4 heures et 76 virages puis 2 heures sur graviers au bord du précipice où parfois des voitures se font emporter par les cours d’eau soit la route la plus touristique du pays = 6 heures de bonheur extrême. On arrive à Aguas Calientes après la fameuse marche de deux heures le long des rails, en profitant déjà d’un superbe cadre avec la rivière Urubamba surplombée par de magnifiques montagnes pleines de verdure.
Machu, t’as intérêt à envoyer du lourd, on ne fait pas le déplacement pour rien !
Aguas Calientes
Le Machu Picchu se situe à 2400 mètres d’altitude, au cœur des montagnes andines. 400 mètres plus bas, on a construit la petite ville d‘Aguas Calientes (littéralement « les eaux chaudes »). On soupçonne fortement que la conception de cette ville ait été liée avec le fait que le Machu Picchu se trouve juste au-dessus. Soupçon quelque peu renforcé par le second nom donné au village : Machu Picchu Pueblo (pueblo = village).
La ville ressemble à une station de ski à la française. Elle est hyper touristique, ce qui signifie que les restaurants ont tous la même carte, les mêmes prix, qu’on y mange mal et cher, qu’on peut tout négocier et que personne ne sourit. On y reste deux nuits, pour profiter au maximum du site inca. Gaëlle est revenue à Cusco malade, c’est un peu la loterie des villes de ce genre.
Le Machu Picchu & le Wayna Picchu
Le jour J, le réveil sonne à 3h30. Branle-bas de combat, tout le monde sur le pont ! Ça pique mais il faut savoir ce qu’on veut et c’est un moment attendu depuis tellement longtemps. On mange nos gâteaux, fruits et jus de fruit avant de partir, tout excités. Autant vous le dire tout de suite, l’idée du réveil ultra matinal est piquée par tout le monde et ils sont déjà nombreux quand on arrive. À 5 heures, vérification des tickets avec passeport obligatoire et c’est partie pour la montée des 1700 marches à travers la jungle. Il y en a pour 45 minutes voire une heure en prenant son temps. Il y a l’alternative des bus mais à 19,40 euros l’aller/retour on s’est dit qu’un peu de sport ne nous ferait pas de mal. On refait un peu la queue devant l’entrée, puis le site est à nous juste après le lever du soleil. On se promène sur le Machu Picchu, un nouveau rêve se réalise. On prend quelques photos puis on file vers l’entrée du Wayna Picchu (ou Huayna Picchu), pour lequel on a dû réserver quelques mois à l’avance car les places sont limitées à 400 personnes/jour (200 à 7h puis 200 à 10h).
Le Wayna Picchu
La Wayna Picchu, c’est la montagne qu’on voit en arrière plan sur la photo la plus célèbre du Machu Picchu. Elle domine de 300 mètres le site et offre une vue imprenable sur les ruines et les montagnes environnantes. La montée vers le sommet se fait en 1 heure, sur 1 360 marches avec parfois le vide juste à côté et sans gardes-corps. Gaëlle est sujette au vertige mais elle a su gérer en ne regardant pas en bas et en allant doucement. Pendant la montée, on en prend plein la vue et on se demande comment les Incas ont fait pour venir construire leurs maisons et temples jusqu’ici. La vue depuis le sommet est un vrai bijou et mérite amplement l’effort.



Après le sommet, on laisse les autres gens redescendre et on part faire le tour de la montagne jusqu’au Temple de la Lune et la Gran Caverna. Si on était peu nombreux pour monter au sommet, là on se retrouve complètement seuls. La balade dure 3 heures et on se régale tellement que l’effort physique imposé par les marches devient un réel plaisir. Par moments, on est à flan de montagne entourés par la végétation avec le vide à côté de nous et la vallée à perte de vue, un vrai bonheur. On revient au départ à 11 heures, pour attaquer tranquillement notre visite du Machu Picchu.

Le Machu Picchu
Le Machu Picchu se visite dans un seul sens, tout est fléché et les gardes veillent au grain, sifflet au bec. On a essayé de couper pour revenir au début après la sortie du Wayna Picchu. L’arbitre était parfaitement bien placé pour voir la faute, coup de sifflet et avertissement avant le carton jaune, ça rigole pas. On doit ressortir pour revenir par l’entrée et commencer la visite dans le bon sens. Pour info, on peut rentrer 3 fois dans la même journée car il n’y a pas de toilettes à l’intérieur du site, elles sont situées avant l’entrée et coûtent 1 sol (0,25 €). On commence donc notre visite, on monte en direction de la Montaña et de la Porte du Soleil. De là, on a la vue sur tout le site surplombé par le Wayna Picchu en arrière plan.

On peut distinguer deux grandes zones : La zone Sud (à droite sur la photo) réservée à l’agriculture et la zone Nord réservée aux habitations avec au centre la résidence de l’empereur Inca et le Temple du Soleil. Les ruines ont su résister au temps et démontrent une fois de plus le savoir-faire des Incas en matière de construction. Il y a des lamas un peu partout sur le site, ce qui donne encore plus de charme mais malheureusement il y a beaucoup trop de monde. Il faut attendre le début d’après-midi pour pouvoir souffler un peu quand les gens commencent à quitter les ruines, petit à petit. On redescend à travers la jungle jusqu’à Aguas Calientes pour se reposer en milieu d’après-midi. On a fait le choix d’y rester deux nuits pour prendre notre temps et apprécier ce moment unique.
Juste après la sortie, sur la gauche, le tampon du Machu Picchu est à disposition pour un souvenir unique sur votre passeport ! 😉
Notre avis
Le Machu Picchu est vraiment un incontournable, mais le Wayna Picchu a donné un tournant inattendu à notre visite. On a eu le bonheur d’être seuls face à des paysages grandioses pendant près de 4 heures pour ensuite finir par les ruines au fur et à mesure que les gens redescendaient. La frénésie touristique qui entoure le lieu est bien réelle mais si on prend le temps et qu’on y ajoute le Wayna Picchu, cela devient un vrai bonheur.
Les gros points négatifs sont touristiques et financiers. Il y a énormément de monde, c’est le prix à payer des gros spots touristiques même si il existe de multiples manières de le faire. On a trouvé la notre en adéquation avec nos attentes. Le ticket d’entrée du site est très élevé et ne comprend aucun plan ni explications. Vu le prix, on est en droit d’attendre autre chose qu’une simple feuille blanche !
Conseils : Prévoyez un anti moustiques le long des rails et pour la montée dans la jungle, des vêtements de rechange et de l’eau car elle est hors de prix sur le site. Il y a également un restaurant à l’entrée, mais l’indécence des prix devrait vous décider à emmener votre propre sandwich. Attention, il est interdit de manger, courir et sauter sur le site.
Cette photo prouve que notre montée de 45 minutes dans la jungle pour atteindre le Machu Picchu n’était qu’une partie de plaisir
Le prix
Le prix global dépend de la manière de s’y rendre, avec ou sans agence, avec ou sans le Wayna Picchu ou la Montaña (la montagne du Machu Picchu).
Le ticket seul du Machu Picchu coûte 40 € mais depuis le 1er juillet 2017, le guide est obligatoire et la visite se fait en deux groupes : Un premier de 6h à 12h et un second de 12h à 17h30. Le site est limité 2500 visiteurs/jour, il faut donc prévoir à l’avance en haute saison (de mai à septembre).
Les accès à la montagne du Machu Picchu et le Wayna Picchu sont limités à 400 visiteurs/ jour : 200 à 7h et 200 à 10h. Pour l’une de ces deux montagnes, il faut ajouter 13 € au billet initial.
Les Péruviens payent moitié prix par rapport aux étrangers, les enfants de moins de 8 ans ne paient pas et ceux âgés entre 8 et 17 ans payent moitié prix. Il y a une réduction de 50% sur l’entrée pour les étudiants avec la Carte Internationale Etudiante.
Vous pouvez réserver vos places et payer sur le site officiel machupicchu.gob.pe. La réservation n’est valable que 6 heures et le paiement se fait obligatoirement par carte Visa. Pour éviter les frais de Visa, vous pouvez passer par une agence agréée ou directement à l’Instituto Nacional de Cultura situé à Cusco, près de la Plaza de Armas (attention aux vendeurs de faux billets). Vous pouvez également aller au Machu Picchu Cultural Center, à Aguas Calientes, pour acheter un billet mais uniquement en soles péruviens. Dans ces cas-là, pensez à vérifier les quotas.
Les billets pour les étudiants et les mineurs ne peuvent être achetés en ligne.
Horaires du site archéologique : Tous les jours de 6 heures à 17 heures. Le ticket comprend 3 entrées dans la même journée/personne, ce qui veut dire que vous pouvez ressortir deux fois pour aller aux toilettes. Entrée possible jusqu’à 16 heures.
Les transports
Le lendemain, on part aux alentours de 10 heures du matin pour arriver à Hydroelectrica vers 12h. On avait pris le retour avec l’aller pour 60 soles/personne (16 €) le tout mais le mieux est de ne prendre que l’aller depuis Cusco à 30 soles et le retour directement sur place pour deux raisons :
- On a vu des gens négocier à 25 voire 20 soles (contre 30 pour nous) leur place retour.
- Lorsque l’on a déjà son billet retour, il faut attendre que les premiers mini bus partent, ensuite viennent les agences qui appellent tout le monde en même temps dans un joyeux bordel désorganisé, alors qu’il suffirait d’une simple pancarte avec le nom de la compagnie … La logistique on vous dit ! Résultat, on a mis 30 minutes à trouver le nôtre et on est arrivés à 22 heures à Cusco.
Si l’on n’avait pas pris le billet retour à Cusco, on aurait payé moins cher et on serait rentrés plus tôt.
Pour se rendre à Aguas Calientes en train, vous pouvez partir depuis Cusco ou Ollantaytambo (l’un des sites incas de la vallée sacrée). Les seuls compagnies à proposer le trajet sont IncaRail, PeruRail (compagnie qui gère l’orient express) et Machu Picchu Train. L’aller-retour depuis Cusco coûte ente 120 et 150$/personne. Il y a même un tarif aux alentours de 48 US$ l’aller (42,5 €), qu’ils appellent « backpacker » (ahahah).
On l’a dit plus haut, le seul transport existant pour se rendre à Aguas Calientes est le train. Mais on peut également se rendre à Hydroelectrica, le village précédent, en bus depuis Cusco, Ollantaytambo, Santa Maria ou Santa Theresa. Depuis Hydroelectrica un choix cornélien s’offre à vous : Prendre le train le plus cher du monde, soit 30 US$/personne (26,50 €) pour parcourir les 11 km qui vous séparent d’Aguas Calientes ou marcher le long des rails.
Depuis Aguas Calientes, des bus montent et descendent toute la journée de 5h30 à 17h45 pour 72 soles l’aller retour (19, 40 €) ou vous pouvez également suivre les 1700 marches qui montent à travers la jungle jusqu’à l’entrée du site.
Les treks
Il existe également quelques treks pour s’y rendre comme le célèbre Inca Trail qui part de Cusco pour atteindre la porte du soleil en 4 jours de marches. Mais les places sont limitées, le guide obligatoire et les meilleurs prix débutent à 400 US$/personne (355 €). Il y a également le trek de Salkantay, réputé très physique, le Jungle Trail qui mêle marche et vélo ou encore le trek de 9 jours en autonomie qui passe par l’autre site Inca de Choquequirao que les blogueurs de Novo-monde décrivent à merveille ici. On leur tire notre chapeau, on rêverait de pouvoir faire ça mais pour l’instant on n’a pas le niveau !
Acheter son billet ou faire un trek
Vous voulez acheter un billet, grimper au sommet du Huayna Picchu, de la Montaña ou atteindre le Machu Picchu en point d’orgue d’un trek de plusieurs jours au milieu de la légendaire cordillère des Andes ? Le site francophone MachuPicchu.fr propose d’éclairer votre lanterne n vous guidant sur les chemins escarpés des Incas.
Cliquez sur le lien pour acheter votre billet et partir visiter le Machu Picchu.
Retrouvez notre bilan et notre vidéo du Pérou ici.
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Merci 🙂
Tu as ri à gorge déployée et trouvé des bons plans mais pas de photo de moi tout nu et tu veux que ça continue ?
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Comments (6)
Visiter le Machu Picchu est un de mes plus grands rêves. Depuis que je l’ai vu dans le jeu télévisé Pékin Express, je meurs d’envie d’y aller. J’espère de tout cœur pouvoir réaliser ce souhait un jour…
On te le souhaite aussi, car c’est un super souvenir pour nous ! 😉
Bonjour et merci pour votre récit. Combien vous le guide vous a t il coûté ? Vous l’avez pris à l’entrée? Merci pour votre retour 🙂
On n’a pas pris de guide. On ne connaît pas les prix mais depuis le 1er juillet il est obligatoire, on y était en juin. Bon voyage !
Quel plaisir !
Vous avez choisi la bonne façon de visiter ce site magique.
Mais l’évolution du style de visite en 6 ans ma laisse perplexe : guide, parcours fléché…
Comment trouve-t-on le temps et l’endroit pour rêver et profiter de cet endroit incroyable ?
C’est vrai que tous ces paramètres gâchent un peu le plaisir et on est vraiment contents d’avoir pu s’évader pendant 4 heures sur le Wayna Picchu. Sans ça on aurait surement été déçus de notre visite par tout ce monde et toutes ces règles !