Nous avons passé une semaine à Cusco, la capitale de l’empire Inca.
Départ d’Ica, on prend cher : 16 heures de bus nous attendent pour aller à Cusco. Un ticket super bien vendu par la compagnie SuperCiva qui a des super bus avec des super prises électriques, un super wifi, des super sièges du futur et surtout un super pipo car il n’y a rien du tout à part un siège, ce qui est déjà un bon point quand on part en bus, voyons le positif. Le seul point véridique dans leurs super promesses, c’est qu’il s’agit bien d’un bus (et les repas inclus sont plutôt bons). Pour finir, on part super en retard et le trajet dure finalement 18 heures. Super !
Retrouvez notre bilan et notre vidéo du Pérou ici.
El soroche
L’arrivée à Cusco est assez mouvementée en négociations, Max sort les crocs avec la tête du réveil (un Gremlins passé au mixer a l’air plus sympathique) et plus on marche dans la rue, donc qu’on se rapproche de notre hôtel, plus les prix des taxis augmentent. Un principe qu’on ne connaissait pas encore. L’hôtel qu’on a repéré la veille n’est qu’à 2,5 km, on laisse donc ces messieurs, qui ne voient en nous que des pigeons, pour partir à pieds. On commence à marcher et c’est là qu’il intervient, el soroche (à prononcer « èl solotché » en cambrant le dos, en tapant fort du talon et des mains) ! C’est le mal des montagnes qui frappe tout d’un coup, par derrière et sans crier gare. Cusco est à 3400 m d’altitude, on prévoyait de s’habituer en passant par Arequipa, la ville du Sud à 2400m, mais gestion de calendrier surchargé oblige (vis ma vie de tourdumondiste) on décide de commencer par Cusco. Encore une belle idée de notre part, quoi.
Essoufflement et maux de tête ont raison de nous, on se résigne à prendre un taxi pour le dernier km. On a vraiment mal, même le Lance Armstrong de la belle époque qui pissait bleu et se baladait l’air de rien avec des seringues dans les cuisses aurait craqué ! Le moindre effort nous essouffle, il faut au moins deux jours pour s’adapter. Pour l’anecdote, l’altitude a fait sauter les billes de nos déos en mode bouchon de champagne. Alors faites attention, ça peut vite devenir dangereux ces machins-là !
Feuilles de coca, Coca-Cola & cocaïne
Pour lutter contre le soroche, les péruviens mâchent des feuilles de coca. C’est avec les extraits de cette feuille que l’on fait la cocaïne et le Coca-Cola. Alors non ! Elles ne sont pas vendues par les dealers du coin et non ! Elles ne donnent pas d’hallucinations ou de sensations de planer, elles vous aideront surtout à vous habituer à l’altitude. On a plutôt opté pour les bonbons à la coca qui ont un goût plus doux que les feuilles. Les hôtels avec petit déjeuner proposent également du thé à la coca.
Cusco
Cusco signifie « nombril du monde » en quechua. C’était la capitale de l’empire des adorateurs du soleil qui est aujourd’hui un parfait mélange entre civilisations incas et espagnoles. On peut admirer la fameuse pierre aux 12 angles, dont la rue entière démontre le savoir-faire des Incas en terme de constructions anti-sismiques. Leurs édifices étaient construits sans ciment, les pierres s’imbriquant les unes dans les autres et rien n’a bougé malgré le temps. Pas mal, non ?

La ville est très touristique, en mode « regardez mon agneau-déguisé-en-faux-bébé-lama comme il est beau, 5 soles la photo ! », mais on s’y sent bien. Il y a beaucoup d’animations et de fêtes dans les rues avec des danses en habits traditionnels. Une semaine, ça donne le temps de bien explorer la ville, mais surtout de prendre le temps. On teste pas mal de restaurants (liste en fin d’article) et on en profite pour revoir nos amis Kaline & Ronny qu’on avait rencontrés à Bangkok 6 mois plus tôt.
Le centre historique de Cuzco regorge de musées et d’églises. Un free walking tour démarre depuis la Plaza Regocijo à 11h50 chaque jour sauf le dimanche. Cuzco est également le point de départ idéal pour visiter la vallée sacrée, pour cela vous avez le choix entre le billet tout inclus (tous les musées, églises et sites incas) à 130 soles/p (35 €) valables 10 jours ou le billet partiel à 70 soles/p (19 €) incluant soit tous les musées, soit les 4 principaux sites incas (Ollantaytambo, Pisaq, Moray et Chinchero), valable deux jours. Il n’est malheureusement pas possible d’acheter les billets séparément, c’est pourquoi nous nous sommes concentrés sur les trois sites qu’on avait vraiment envie de voir : Le Machu Picchu, Winicunca alias la montagne arc-en-ciel et les Salinas de Maras.

Prendre des couleurs à Winicunca
La veille on cherchait un moyen pour aller admirer Winicunca presque seuls, mais comme c’est beau tout le monde veut y aller (#pasdepersonnalité). Les agences proposent toutes le même package, le transport aller-retour depuis Cusco (3 heures de route aller), le guide, le petit déjeuner et le repas de midi inclus. On s’était un peu résignés à partir main dans la main en troupeau d’humains quand on a trouvé la solution : Demander à ne payer que le transport pour partir directement pendant que les autres déjeunent pour arriver les premiers au sommet. Le petit déjeuner se prend à 20 minutes de route du départ du trek mais de là bas on peut rejoindre le chemin principal. On remercie Les Charlex, du blog Charlexs-world, au passage pour leur idée qui nous a mis en joie pour la journée, excités du tête-à-tête qui nous attend avec la fameuse. Un plan parfait, non ? Encore faut-il qu’il se déroule sans accroc …
Aujourd’hui, on va voir la montagne multicolore. Pour cela il faut se lever tôt, très tôt à 2h30 du matin. Bon, on n’est plus à ça près. Surtout pour aller voir encore une merveille de notre planète bleue qui va encore vous rendre verts de jalousie et encore vous donner envie de courir vers l’aéroport le plus proche (pensées aux habitants de l’Aveyron). Pour voir Winicunca (oui, elle a un nom), on n’a pas eu besoin de trop forcer. On était tellement excités qu’à 2h27 et 24 secondes (environ) on était déjà en alerte rouge, les yeux grands ouverts.
Le temps de se débarbouiller et d’aller rejoindre le hall de l’hôtel, on est déjà attendus par le guide de notre agence prêt à donner le feu vert. En lieu et place de l’encéphalo-rectomie (littéralement, la tête dans le c**) habituelle, on voit la vie en rose. À 2h50 on prend place dans notre mini bus, et c’est parti pour la tournée des hôtels et chercher nos 10 acolytes. C’est là que le plan prend une tournure différente. Des gens arrivent après 15 minutes d’attente, blancs comme neige, d’autres ne se réveillent même pas, on fait 6 fois le tour de Cusco pour chercher des hôtels qui n’existent pas et on traverse toute la ville pour changer de guide. On part finalement à 4H30 avec plus d’une heure de retard. On commence à broyer du noir mais on se dit qu’on tentera de marcher vite pour rejoindre les premiers des autres agences et éviter d’être lanterne rouge. Mais ça c’était avant. Avant de crever un pneu mesdames et messieurs. Avant que notre chauffeur demande à Max de mettre des pierres pour caler le camion et de pousser pour l’empêcher de glisser sur le côté. On n’a pas fait d’études dans le domaine, mais changer une roue en pente ça ressemble pas à l’idée du siècle … C’était aussi avant d’arriver au petit déjeuner et que notre guide nous avoue de but en blanc que le chemin est trop long et dangereux pour y aller seuls. On en voit des vertes et des pas mûres depuis le début, on insiste un peu mais au lieu de se fâcher tout rouge, on part avec le troupeau comme c’était pas prévu …

On se dit qu’on est quand même chanceux d’aller voir cette montagne. Avant, pour pouvoir la voir, il fallait faire le trek du Mont Ausangate (6384m) mais comme elle est désormais connue comme le loup blanc, un chemin a été créé exprès pour aller la voir directement. On commence à marcher au milieu des alpagas et si vous ne savez pas ce qu’est un alpaga, c’est comme un lama mais en plus mignon et plus petit. Regardez chez vous, dans vos affaires, vous en avez peut-être sous forme de gants ou de bonnet. La laine hein, pas l’alpaga malheureux !!! On démarre à l’heure bleue, de 4300m pour arriver à 5200m d’altitude en 2h15 environ. Le lieu est noir de monde et il fait gris mais on arrive à savourer cet instant. Cette montagne dont les couleurs sont nuancées par des couches de zinc pour le jaune, l’oxyde de fer pour le rouge ou encore le sulfate de cuivre pour le vert, est une vraie beauté à contempler. On poursuit l’ascension jusqu’au second petit sommet pour jouir d’une vue imprenable sur Winicunca et toute la vallée. Le retour au départ dure environ 45 minutes mais il ne faut pas baisser sa garde car descendre en altitude peut faire mal à la tête.
Au final, l’ascension en elle-même n’est pas très difficile malgré un dénivelé positif de 900 mètres. C’est surtout de l’altitude dont il faut se méfier. On s’essouffle assez vite à cette hauteur, il faut surtout beaucoup boire, faire des pauses et prendre soit des feuilles soit des bonbons à la coca. Le changement de pression atmosphérique rend l’oxygène rare et fait ralentir qui fait ralentir nos globules rouges. Notre sang est donc moins irrigué, nos muscles deviennent douloureux et les maux de tête apparaissent. C’est pour ça qu’il est préférable de s’habituer quelques temps avant d’aller gambader dans les vertes prairies situées à 4000 mètres, voire plus. Les guides des agences emmènent des bouteilles d’oxygène avec eux, au cas où.
On sait, c’est mieux quand c’est Jamy qui raconte, mais lui il a des maquettes !
La route retour se passe sans encombres, sauf quand notre chauffeur nettoie son mini bus à grands coups de seaux d’eau pendant 30 minutes. Ou lorsqu’il s’arrête au bord de la route pour acheter et boire des jus pendant 10 minutes depuis sa fenêtre. Bref, on met 4 heures à rentrer à Cusco au lieu de 3, bien fatigués. Une belle journée à marquer d’une pierre blanche !
Les salinas de Maras
Cours d’espagnol du jour, salinas = salines. Voilà, pour le reste il n’y pas Mastercard. Il y a Anna, une Franco-Espagnole de Valencia rencontrée au moment de la négociation avec le taxi qui nous emmène jusqu’à l’entrée des salines. On a une traductrice pour la journée et on négocie le taxi pour 3 au prix de 2, ça c’est une journée qui commence bien ! Les salinas de Maras sont situées à flan de montagne, comme on en voit nulle part ailleurs. C’est vrai que des marais salants tout plats en bord de mer, c’est un peu surfait et on n’aurait peut-être pas pris la peine d’aller les voir. Le lieu est sublime et vraiment impressionnant, on demande au chauffeur un stop pour les photographier depuis la route d’en face, un point de vue vertigineux.
Elles sont composées de 3600 bassins avec des montagnes autour et au milieu coule une rivière. Aucun rapport avec le film du même nom, juste une rivière de sel guidée par des goulots en argiles et exploitée sous forme de coopérative par près de 700 familles de Maras. L’occasion de voir certains d’entre eux en plein travail et de se rappeler comment notre vie à nous est très compliquée.
On peut soit rester devant et les prendre en photo, ce qui est déjà bien, soit les traverser pour rapidement se retrouver seuls, ce qui est encore mieux. Une superbe balade de 45 minutes jusqu’à Tunupa, village arrêté à l’époque des westerns visiblement. De là-bas, on peut prendre un des collectivos qui passent régulièrement pour la gare routière d’Urubamba où l’on prend un autre collectivo pour rentrer sur Cusco.
Cusco est une super ville très animée et très touristique mais on a su l’apprécier. On en a pris plein les yeux avec la montagne multicolore et les salinas de Maras mais ce n’est que le début puisque notre prochaine visite s’appelle Machu Picchu.
Marchez sur nos pas !
1 € = 3,65 Soles péruviens (PEN)
Où dormir :
- Umiña Cusco : 50 PEN (13,50 €) la chambre double avec salle de bain commune, petit déjeuner inclus. Situé sur les hauteurs du quartier San Blas, très froid et il n’y avait pas d’eau quand on est arrivés après 18 heures de bus. Pas terrible du tout, on a changé après 2 nuits.
- Hostal Goya Andina : 73 PEN (19,50 €) la chambre double avec salle de bain, petit déjeuner inclus. Le top, à 5 minutes à pieds de la Plaza de Armas donc de tout, petit déjeuner complet, chambre propre et ils ont gardé nos affaires pendant nos deux nuits au Machu Picchu. Un mot spécial pour Luis, le gérant, qui nous a traité comme des rois pendant tout le séjour et nous a même laissé la chambre toute la journée sans supplément avant notre bus de nuit en disant simplement « mi casa es su casa ».
Où manger :
- Kusi : Très bon et pas cher. Le menu du midi est à 10 PEN (2,70 €).
- Quinua pour manger de l’alpaga, un régal.
- Casona Del Carmen : Resto classe avec plein de gens bien habillés … et nous. Menu à 10 PEN (2,70 €).
- La Caverne del Oriente : Salade lyonnaise, plateau de charcuterie etc, un rêve éveillé. Mention spéciale au bourguignon d’alpaga, on en salive encore.
- Los Apus : Très bon, pas cher et rapide.
Tarifs des visites :
- Montagne multicolore de Winicunca : On a pris une agence au hasard dans la rue, qui s’appelle Puma Expeditions. 40 PEN/p (10,70 €) pour le transports AR et guide ou 60 PEN/p(16 €) avec petit déjeuner et repas inclus. Entrée sur le site non incluse : 10 PEN/p (2,70 €).
- Salinas de Maras : Des collectivos partent régulièrement de Calle Pavito (Maps.me) pour Urubamba à 6 PEN/p (1,60 €). Demandez au chauffeur de vous arrêtez au croisement de Maras et de là prenez un taxi jusqu’aux Salinas. Normalement il coûte 10 PEN/p (2,70 €) mais on l’a négocié à 20 PEN (5,40 €) pour 3. Pour rentrer sur Cusco : Soit le chemin inverse au même prix, soit vous descendez à pieds jusqu’à Tunupa (45 min.). De là, prenez un collectivo pour Urubamba à 1 PEN/p 0,25 €) puis un collectivo pour Cusco à 6 PEN/p (1,60 €).
Tarifs des transports :
- Bus de nuit Ica – Cusco : 80 PEN/p (21,50 €) avec la compagnie Superciva. Du retard et pas tous les équipements annoncés mais confortable quand même et sécurisé.
- Taxi depuis le terminal terrestre de Santiago de Cusco au quartier San Blas (ou inversement) : 4 ou 5 PEN.
Retrouvez notre bilan et notre vidéo du Pérou ici.
Si tu trouves que cet article est meilleur que les épinards de la cantoche, dis-le en commentaire et partage-le sur les réseaux sociaux !
Soutiens Universlemonde en aimant la page Facebook et en me suivant sur Instagram !
Merci 🙂
Tu as ri à gorge déployée et trouvé des bons plans mais pas de photo de moi tout nu et tu veux que ça continue ?
Abonne-toi à ma newsletter en inscrivant ton adresse email ci-dessous :
Comments (6)
Tout ce que je retiens c’est que :
1) Vous êtes des lyonnais qui ont trop pris l’habitude de vivre sur le plat
2) Vous avez osé manger de l’alpaga tout mignon et molletonné ! :O
P.S : Bon .. j’ai peut être moi-même testé cette viande rouge super méga tendre et fondante qu’on appelle kangourou …
1) C’est toi le plat pays.
2) C’est toi t’es molletonnée.
PS : L’alpaga c’est trop bon ! 😀
Bel article et magnifiques photos. Il y a bien une raréfaction de l’oxygène dans l’air dûe à la diminution de la pression athmosphérique. Les globules rouges sont les transporteurs de cet oxygène qui, comme il est plus rare, doivent » travailler » plus …..d’où les douleurs. Et cet oxygène qui manque tant lors des efforts peut être amené artificiellement par les bouteilles.
On a modifié du coup, merci pour ton commentaires ! 😉
Je viens de découvrir votre blog sur Hellocoton par cet article ! Je sens que j’y suis pour la matinée à lire les autres récits de vos voyages. Ces paysages sont vraiment dingues ! Merci pour le dépaysement qui fait du bien le vendredi matin 🙂
Merci et bienvenue ! Bonne lecture alors 😉