Bilan de l’Argentine
Bilan de l’Argentine, où nous avons passé deux mois.
Notre voyage s’est terminé par deux mois en Argentine et on peut vous dire que c’était vraiment, vraiment (mais alors vraiment) une sacrée bonne idée. On est comme ça nous, quand on a des idées on va jusqu’au bout, on n’a peur de rien, des vrais déglingos ! On a adoré l’Argentine et on pourrait en parler pendant des heures, mais comme on n’a pas vraiment le temps (l’envie ?) d’aller en parler à chacun de vous, on vous a concocté un petit bilan à peine sorti du four. Servez-vous tant que c’est chaud !
Bilan de l’Argentine : notre itinéraire
Humahuaca (3j) – Tilcara (1j) – Purmamarca (1j) – Salta (6j) – Mendoza (3j) – Passage au Chili – San Carlos de Bariloche (4j) – El Calafate (3j) – El Chaltén (5j) – Passage à Torres del Paine (Chili) – Ushuaïa (6j) – Puerto Madryn (6j) – Villa Gesell (3j) – Chutes d’Iguazú (3j) – Buenos Aires (7j).
Pour l’Argentine, on s’est pris deux mois tranquillou. Et ça tombe bien vu la tronche de la carte du pays et comme la nature a sagement éparpillé aux quatre coins ses plus beaux atouts. On a commencé au nord où ce n’était pas folichon (Gaëlle se demandait même si ces deux mois n’allaient pas paraître un poil longs) pour longer la cordillère des Andes en bus à cheval (l’expression, pas l’animal) sur les 5 000 km de frontière commune entre le Chili et l’Argentine, aller jusqu’à Ushuaïa, alias le bout du monde, et remonter jusqu’à Buenos Aires par la côte Atlantique. En passant on a été voir des baleines à Puerto Madryn et les chutes d’Iguazú à la frontière brésilienne.
Les baleines des Puerto Madryn.
La Patagonie en hiver nous était déconseillée par bon nombre de personnes croisées en cours de route. Parce que soi-disant il fait froid… blablabla routes fermées… blablabla, résultat on était seuls et c’était bien moins cher qu’en haute saison. En plus de voir des paysages uniques au monde, comme le mont Fitz Roy ou le glacier Perito Moreno, ils étaient recouverts de neige ! Alors on vous conseille d’y aller sans écouter les conseils de ceux qui déconseillent d’y aller en hiver. Bref, allez-y quand vous voulez, mais surtout en hiver.
Le glacier Perito Moreno.
L’Argentine
Les Argentins
On vous l’a dit, le nord, c’était pas la joie. Entre les villages trop touristiques, les échecs en stop et les Argentins, en mode sans gêne, qui te piquent ta place/ton lit/ta prise ou même ton BARBECUE dès que t’as le dos tourné, on s’est demandé si on ne s’était pas trompés de pays. Ensuite on a découvert Salta, la Patagonie et le reste du pays où les gens sont incroyablement accueillants. On a été invités à manger, dormir ou les deux chez des gens qui ne nous connaissaient même pas, on a été pris en stop un nombre incalculable de fois, des gens venaient nous aider ou demander de quoi on avait besoin juste par bonté. On ne s’attendait pas à autant de générosité. Oubliez le début du paragraphe. Ce sont des êtres de lumière et on les aime, c’est tout !
Un accent pas jojo
Quand on arrive en Argentine, le premier truc qui nous frappe c’est l’accent argentin, le rioplatense. Le « y » se prononce « j », les doubles « l » et « r » se prononcent « ch », on dit « vos » à la place de « tu » et on utilise « ustedes » à la place de « vosotros » (vous). Ça donne des jo me chamo au lieu de Yo me llamo (je m’appelle). Les expressions espagnoles sont aussi complètement différentes, donc si vous débarquez ici avec en mémoire le dernier cours d’espagnol de Mme Lopez (il y en aurait une dans chaque collège de France), vous pouvez potentiellement saigner des oreilles. Après deux mois de pratique, on a hâte d’aller parler le rioplatense en Espagne, juste pour rigoler.
La Patagonie
La Patagonie était encore synonyme de rêve (de gosse) pour nous il y a à peine deux mois. Elle représente 28 % du territoire argentin et deux fois la France pour 2 millions d’habitants, soit la 3e zone habitée la moins peuplée du monde, nous l’avons explorée pendant 1 mois. Des lacs de Bariloche, au glacier Perito Moreno, en passant par le mont Fitz Roy puis le bout du monde à Ushuaïa ou encore les baleines de Puerto Madryn, la Patagonie renferme des trésors inestimables. Les parcs nationaux sont très bien conservés et les prix sont dérisoires ou inexistants comparé au Chili voisin. La nature est intacte et toute l’eau de Patagonie, glaciers et cours d’eau compris, est totalement potable.
Le mont Fitz Roy à El Chaltén.
Le reste ? C’est plein de vide à perte de vue, tellement vide que le gouvernement argentin a mis en place une prime pour les gens qui travaillent en Patagonie. Pour garder le moral quoi !
La Patagonie
Bilan de l’Argentine : les hébergements
Dormir en Argentine, ça peut coûter un bras, voire les deux si on ne fait pas attention. On a donc privilégié les dortoirs ou couchsurfing, sauf lorsque l’on trouvait des chambres doubles abordables, ce qui peut arriver lorsque vous partez, comme nous, en Patagonie en basse saison par exemple … Le niveau de vie du pays s’approchant du nôtre, on était bien au-dessus du charme de toilettes publiques birmanes à ciel ouvert un jour de pluie. Si vous voyagez à 3 ou plus, Airbnb représente une très bonne alternative. Bref, à part un Wifi catastrophique en Patagonie, pas grand-chose à déclarer.
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Bilan de l’Argentine : les transports
Les transports, parlons-en ! Car il va falloir la jouer fine si vous ne voulez pas retrouver votre compte en banque en PLS au bout de deux petites semaines. Les transports sont très chers, très longs et les prix ont l’air d’être fixés aléatoirement. On peut trouver 50 € d’écart entre deux trajets similaires en fonction d’où l’on se trouve dans le pays. La bonne nouvelle, c’est que le stop marche plutôt bien, car les Argentins s’y prêtent facilement. On a donc jonglé entre bus et stop ce qui nous a permis de rester dans le budget.
Quand tu te fais refouler pendant 5 heures au bord d’une route.
Dans le nord, les employés des terminaux de bus demandent systématiquement une propiña (pourboire) au moment de charger et décharger les sacs dans la soute du bus. Comme on n’avait pas trop dans l’optique de se faire plumer à chaque voyage, on refusait et on chargeait ou déchargeait nous même nos sacs.
Les transports en commun
Chaque ville a sa propre carte de transport, elle est obligatoire pour prendre le bus ou le métro. Sauf pour Buenos Aires, Ushuaïa et Bariloche où les transports fonctionnent avec la même carte. La carte est payante et fonctionne en recharges, mais si vous restez peu de temps dans une ville, il est possible de demander aux gens de biper leur carte contre du liquide. Il est possible d’utiliser la carte pour 1, 2, 3 personnes ou plus.
Bilan Argentine : nos trajets et compagnies
- La Quiaca – Humahuaca : 3 heures avec Balut.
- Purmamarca – Jujuy : 1 heure avec Balut.
- Jujuy – Salta : 2 heures avec Balut.
- Salta – Mendoza : 19 heures avec Andesmar.
- Junin de los Andes – Bariloche : 3 heures avec Via Bariloche.
- Bariloche – Perito Moreno : 12 heures avec Taqsa Marga.
- Perito Moreno – Caleta Olivia : 5 heures avec Sportman.
- Caleta Olivia – Rio Gallegos : 10 heures avec Andesmar.
- Rio Gallegos – El Calafate : 4 heures avec Taqsa Marga.
- El Calafate – El Chalten : 5 heures l’aller-retour avec Cal Tur.
- El Calafate – Puerto Natales (Chili) : 5 heures avec Cootra.
- Ushuaïa – Rio Gallegos : 11 heures avec Taqsa Marga.
- Rio Gallegos – Caleta Olivia : 9 heures avec Taqsa Marga.
- Caleta Olivia – Comodoro Rivadavia : 1 h 30 avec La Union.
- Puerto Madryn – Mar del Plata : 17 heures avec Don Otto.
- Mar del Plata – Villa Gesell : 1 h 30 avec Rapido del Sud.
- Villa Gesell – Buenos Aires : 5 heures avec Plusmar.
À noter : le South Pass Argentina qui permettait d’acheter plusieurs billets en même temps et à moindres frais n’existe plus depuis janvier 2017. Demandez toujours le prix du trajet par carte et en liquide. Il est parfois moins cher en liquide.
Bilan de l’Argentine : la cuisine
S’il y a des végans dans la salle, bouchez-vous les oreilles, fermez les yeux ou allez vous pendre passez au paragraphe suivant. L’Argentine est synonyme de viande. À tel point qu’il y a de jolis barbecues plein partout sous ton nez et qu’une partie très tendre du bœuf est réservée aux enfants pour les habituer à la viande dès le plus jeune âge. Les bœufs et les moutons vivent comme des coqs en pâte dans les immenses plaines patagones et ça se ressent dans l’assiette avec de la viande toujours très tendre. Si on s’est régalés sur tous les plans, on a pas mal scruté les hébergements avec cuisine pour faire nos courses afin d’alléger la note.
Côté sucré, on a adoré le dulce de leche (sorte de confiture de lait), leur Nutella à eux et les alfajores, des biscuits au dulce de leche. Presque tous les Argentins se baladent constamment avec un maté (tasse traditionnelle) et un thermos pour boire le maté, un mélange d’herbe à infuser hérité des indigènes.
En Argentine, ils ont de très bonnes bouteilles d’eau et le vin est potable dans tout le pays.
Ou l’inverse, on ne sait plus.
Une saucisse et du pan (pain) c’est le choripan !
L’asado, traditionnel barbecue argentin.
Le cordero, le mouton argentin de Patagonie.
La parilla pour deux, le barbecue à partager.
Dulce de leche.
Le fameux maté.
Un alfajor artisanal.
Bilan de l’Argentine : insolite
Comme les voisins chiliens, les Argentins prennent soin des chiens errants. Petits pulls amoureusement tricotés, magasins dédiés aux animaux, campagnes de vaccination et pubs pour les croquettes à la radio, une belle vie de chien.
Dans sa jeunesse, le Pape François était videur de boîte de nuit à Córdoba. Entre rassembler les fidèles à l’église et mettre des roustes aux types bourrés, il n’y a qu’un pas !
T’es pas en soutane, tu rentres pas !
L’Argentine est connue pour avoir été une terre d’asile pour les nazis du temps où les adorateurs du petit moustachu énervé n’étaient plus très bien vus en Europe.
Dans les bus en Patagonie, il est interdit d’enlever ses chaussures. Ben oui, si t’es en Patagonie, c’est pour marcher. Et si tu marches, tu pues des pieds. Alors merci de respecter tes voisins et le personnel de bord ! Non, mais…
Le point Pagny : 8. C’est le nombre de fois où on nous a demandé si on avait vu Florent Pagny. On a cherché, fouiné, débusqué sans relâche le roi de l’évasion fiscale, n’ayant plus que ce but en tête pendant un mois, mais on ne l’a pas trouvé, désolés !
F. Pagny : 1 – Universlemonde : 0
Bilan de l’Argentine : les chiffres
Pendant nos 12 466 km parcourus en Argentine (on vous a dit que c’était grand ?), nous avons :
- embarqué dans 2 avions (A/R Iguazú),
- adopté 1 chien, Rocky, à Ushuaïa,
- grimpé (dormi pour Gaëlle) dans 33 bus différents,
- discuté avec environ 27 baleines (on est quasi bilingues en baleines argentines maintenant),
- été pris 9 fois en stop,
- utilisé 1 bouteille de 500 ml d’huile d’olive pour cuisiner,
- pris 5 taxis dont 1 Uber,
- franchi 12 fois la frontière argentine dont 8 fois pour entrer ou sortir du Chili,
- vogué sur 3 bateaux dont 1 dans les chutes d’Iguazú,
- dormi dans 15 hébergements différents dont 3 Airbnb, 1 chambre à trois, 1 couchsurfing, 2 invitations chez l’habitant, 6 dortoirs, 2 Maisons d’hôtes et 1 studio.
Pour nos 58 jours en Argentine, nous avions prévu de dépenser 40 €/jour/p. Sur les 4640 € prévus pour 2, nous avons dépensé 4 200 €, soit un total de 36 €/jour/p. Pendant nos 29 jours passés en Patagonie, nous avons dépensé 2 220 € pour deux soit 38 €/jour/p. On rappelle que nous y étions en hiver, donc en basse saison.
Les transports
Poste de dépense numéro 1, les transports sont très chers en Argentine. Prix d’un aller Salta – Mendoza : 90 €/personne pour 18 heures. Heureusement, le stop est venu alléger la note.
La nourriture
Les restaurants ne sont pas spécialement très chers, mais pour rester dans le budget on a quand même beaucoup cuisiné. Prix moyen d’un restaurant pour deux : entre 20 et 25 €.
Les hébergements
Là encore, couchsurfing est une bonne alternative, mais en cherchant bien on peut trouver des prix raisonnables, surtout en basse saison. Prix moyen d’un lit en dortoir mixte : 12 €. Prix moyen d’une chambre double : 30 €.
Les visites
Les visites en général ne sont pas très chères. Certains des parcs nationaux sont gratuits en hiver.
Le visa
Il n’y a pas besoin de visa en tant que Français pour séjourner jusqu’à 90 jours en Argentine. De plus, les passages de frontières sont très faciles tout autour du pays.
Les frais bancaires
C’est là le gros point faible du pays selon nous. Toutes les banques prennent des frais à chaque retrait (105 pesos – 5 €) et chaque retrait est limité à 2000 pesos (97 €). Pour les parcs nationaux payants et la plupart des visites, il n’est jamais possible de payer par carte ou sur internet, beaucoup d’établissements incitent à payer en liquide en prétextant que le boîtier ne marche pas et les compagnies de bus proposent un meilleur prix en liquide que par carte. Bien sûr, il serait complètement malvenu de penser que tout ceci est volontairement et savamment orchestré par le gouvernement dans l’unique but de nous soutirer un peu plus d’argent.
Attention : le dollar bleu qui permettait de changer le double d’argent dans la rue n’est plus intéressant, vous aurez les mêmes taux de change au distributeur à présent. En 2015, 1 € valait 10 pesos argentins alors que c’est le double en septembre 2017.
Si vous voyez Rocky à Ushuaïa, il adore les saucisses !
Bilan de l’Argentine
N’ayons pas peur d’y aller par quatre chemins sans tortiller en cherchant midi à 14 heures : on a eu un énorme coup de cœur pour l’Argentine. Même si le nord nous avait un peu laissés de marbre (à part Salta), on a ensuite été émerveillés par chaque jour passé en Patagonie. On a vu les somptueux lacs au pied des montagnes enneigées de Bariloche, le mystérieux mont Fitz Roy, le gigantisme du glacier Perito Moreno.
Nous avons ensuite réalisé le rêve d’atteindre le bout du monde à Ushuaïa, avant d’aller rencontrer le plus grand mammifère du monde à Puerto Madryn, ville des baleines et de tant d’autres animaux hors du commun. On est passés prendre une énorme dernière claque aux chutes d’Iguazú avant de finir par Buenos Aires l’Occidentale. Concernant les Argentins, dans presque tout le pays, ils débordent de générosité et de gentillesse, on a été littéralement bluffés. On a aimé, on a kiffé et on n’a qu’une envie c’est d’y retourner.
Comments (7)
Bonjour,
Nous envisageons la Patagonie et notamment el calafate et el chalten fin septembre début octobre et effectivement j’ai plein de personnes qui me disent que ça sert à rien … vos photos me rassurent ! Vous y étiez bien mi septembre ?
Bonjour Hélène,
Tout le monde nous disait à l’époque ne jamais y aller en hiver. Depuis je conseille à tout le monde d’y aller en hiver ! 😉
J’ai passé deux mois en Argentine et trois semaines au Chili, à cheval sur juillet, août et septembre ! 🙂
Bon voyage.
Merci ☺️
Super étonnée que le nord ouest argentin vous ai laissé un tel souvenir!
Je vis en Argentine et les provinces de Salta, Jujuy et Tucuman sont incontestablement mes préférées pour leurs paysages, la cuisine, la culture et les gens…
Après c’est vrai que chaque expérience est différente.
Je vous passe le blog de mon agence de voyages ou je rédige des article sur l’argentine et le chili : https://latam.beyondba.com/fr/blog-2/
🙂 !
On était également très étonnés au vu des super rencontres faites par la suite dans tout le pays. Mais ça n’a pas empêché d’apprécié le pays à sa juste valeur. La Patagonie était le véritable coup de cœur pour nous.
Merci pour votre commentaire et quelques futurs lectures 🙂
Max
Je suis étonnée que le Nord vous ai laissés de marbre … pour ma part j’ai vraiment adoré cette région (plus qu’Iguaçu en fait!)
Vous pouvez voir mon périple sur mon blog : Voyage en Argentine
J’espère faire un jour la Patagonie ! (j’ai déjà un glacier mais la Patagonie a quelque chose de spécial!)
On n’a pas vraiment aimé car les paysages du Nord nous ont beaucoup fait pensé à ceux qu’on avait déjà vus au Pérou et en Bolivie et en plus touristique. Et on a trouvé les gens bien moins chaleureux que dans le reste du pays. Les argentins nous expliquaient que c’est dû à la proximité avec la Bolivie et au mélange de cultures.
Pour la Patagonie on te le souhaite vraiment ! 🙂