Frontière Sumatra Malaisie

Frontière Sumatra Malaisie en bateau

Cet article contient le récit et toutes les informations concernant mon passage de frontière entre Sumatra et la Malaisie, en bateau.

Un passage de frontière en Asie, c’est toujours excitant et toujours les mêmes interrogations. Combien de temps ça va prendre ? De combien va-t-on tenter de me plumer ? Est-ce que Tom Hanks sera là pour m’accueillir ? En général, c’est long. Il faut être vigilant sur les tarifs des transports et des visas et la dernière fois qu’on a vu Tom Hanks en Asie, il se faisait canarder par des Vietnamiens très méchants dans Forrest Gump. Après, on s’étonne qu’il n’ait plus envie de venir !

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Frontière Indonésie Malaisie, depuis Sumatra en bateau

En attendant de savoir si Forrest court vers son destin quelque part entre l’Indonésie et la Malaisie, je quitte Balige. Mes amis indonésiens de Balige pensent que je dois aller en bus à Pematang Siantar. Là-bas, il y a peut-être des bus qui vont à Dumai. Ensuite, je pourrai certainement prendre un ferry vers Port Dickson, de l’autre côté du détroit de Malacca, en Malaisie. Mais rien de sûr.

Balige – Siantar

En Indonésie, on appelle gare routière la rue dans laquelle attendent les bus pour partir. Je trouve mon bus en cinq minutes et à peine quatre heures et 90 km plus tard, me voilà arrivé à Siantar. Le vrai nom est Pematang Siantar, mais tout le monde dit Siantar. Alors, ne te casse pas la tête à demander Pematang, Pematang Siantar ou Pornic, dis simplement « Siantar ! »

Fin de notre collaboration franco-germano-indonésienne.

Siantar – Dumai

Le bus arrive à peine au début de la « rue/gare routière », qu’un gars monte dedans, prend mon sac à dos et me demande où je vais. Mais je n’ai pas le temps de lui répondre que « je vais à Dumai-et-lâche-mon-sac-stp » qu’il a déjà sauté du bus avec ma vie sur les épaules. Je me lance à sa poursuite pour lui expliquer que ce n’est pas gentil ni très chevaleresque d’agir comme un voleur de grand chemin. Il s’arrête pour me fixer avec l’absence de réaction de Donald Trump face à un Mexicain en proie à une mort imminente et reprend sa marche, sans rien répondre.

Hé mec, il est où mon sac ?

Quand j’arrive à son bureau, il marque « Max » sur un ticket, me montre une cage à poules en tôle équipée de roues qu’il semble prendre pour un bus et me demande 270 000 IDR (17,50 €). Cet homme est très sympa et souriant – quoiqu’un peu trop avenant avec les affaires d’autrui – ce n’est pas la question ! Mais pour douze heures de nuit, c’est dans un vrai bus que je veux voyager. Pas dans la caisse d’entrainement d’une contorsionniste japonaise de vingt-sept kilos !!

On tombe d’accord pour un vrai bus et au même prix. Puis il m’amène à quinze heures dans un bus censé partir à dix-sept heures qui partira finalement à dix-neuf heures, ponctualité asiatique oblige ! Je te fais un rapide topo de ma nuit :

  • climatisation réglée sur douze degrés avec musique,
  • mastications et chauffeur à fond les ballons,
  • des oiseaux qui piaillent un truc du style « libérez-nous » (oiseau LV3 au collège les gars !) depuis leur carton situé au-dessus de ma tête.

Bus de nuit en Indonésie – Starter Pack !

Frontière Sumatra Malaisie

La frontière Sumatra Malaisie depuis Dumai

Au petit matin, j’ai tellement bien dormi que je sais plus si j’ai passé la nuit dans un bus ou dans un lit king size avec oreillers en soie et couette rembourrée en plumes d’oie au Novotel du coin !

Une petite négociation de tuk tuk plus tard (celles que je préfère, sans parler, juste avec les doigts) et me voici dans le bureau pour acheter mon ticket de ferry, qui part pour la Malaisie quatre heures plus tard. La navette pour aller du bureau au port est comprise dans le prix du ticket. Mais le chauffeur du tuk tuk me dit que c’est compris dans son prix à lui aussi sauf qu’avec lui, j’ai pas besoin d’attendre le bus. Jean-Michel Bonté, je me souviendrai de toi toute ma vie et même après. Je penserai encore à toi depuis l’enfer !

L’aide au cousin germain

Je suis assis sur un fauteuil dans la salle d’attente, à moitié en train de finir ma nuit, à moitié en train de commencer la suivante, quand Lasse, un Allemand, me réveille. Il me dit qu’il n’a pas bien compté les jours avec ses doigts, donc il doit un million de roupies (64 €) aux douaniers pour sortir du pays. C’est l’addition plutôt salée qu’on doit payer quotidiennement quand on dépasse les trente jours d’exemption de visa (incluant ceux d’arrivée et de départ) accordés aux Français et aux Allemands par le gouvernement indonésien.

Après quoi me vient naturellement la question suivante : « Diantre ! Quelle corrélation cette anicroche peut-elle bien avoir avec ma personne ? » qui ressemble plus à un « qu’est-ce que ça peut me foutre ? » libéré de ma bouche avec l’entrain d’un koala sous valium. Le nœud de cette poignante histoire vient du fait que Lasse a perdu sa carte bleue. Je me réveille (employant tout de même quelques claquements de joue brutaux, mais cordiaux) et je pars à l’assaut du distributeur le plus proche afin d’aider mon prochain, un cousin germain de surcroît !

Frontière Sumatra Malaisie

Frontière Sumatra Malaisie

La meilleure défense, c’est la taxe !

Après m’avoir offert un copieux petit déjeuner en remerciements et une preuve de virement de sa banque, je vais passer la douane pour sortir du territoire. Là, surprise ! On me demande une taxe de sortie de 50 000 IDR (3,30 €). La taxe a l’air officielle et la tête du policier armé qui me fixe en fronçant les sourcils en atteste. Ma légendaire perspicacité me conseille de payer sans broncher ni négocier. Je quitte Sumatra en bateau sans bisou d’adieu ni pot de départ.

Franchir la frontière Sumatra Malaisie en bateau

Quatre heures plus tard, je foule sans encombre le sol malaisien pour la deuxième fois de ma carrière de voyageur. C’est un long périple et le prix en avion est quasiment le même. Mais le passage est relativement facile (la gratuité du séjour en Malaisie aidant) et puis quand on peut éviter de voler, ce n’est pas plus mal. Je n’ai pas croisé Tom, et c’est vraiment dommage, mais comme disait lui-même dans son rôle de grand benêt attachant : « C’est tout ce que j’ai à dire à propos de ça ! »

Marche sur mes pas !

1 € = 15 500 roupies indonésiennes (IDR)

Les transports

  • Bus Balige – Siantar : 50 000 IDR (3,30 €), 4 heures.
  • Bus Siantar – Dumai : 270 000 IDR (17,70 €), 12 heures de nuit.
  • Tuk tuk pour le bureau puis le port : 20 000 IDR (1,30 €), 15 minutes.
  • Ferry Dumai – Port Dikson : 370 000 IDR (24,30 €), 3 h 30 de trajet. Un départ/jour, tous les jours à 11 h.
  • Ferry Dumai – Malacca : 370 000 IDR (24,30 €), 2 h de trajet. Un départ/jour, tous les jours à 9 h.

Le ticket de ferry inclut la navette pour aller du bureau au port. Le bureau ouvre à 7 h tous les jours.

Taxe de sortie du territoire : 50 000 IDR/p. (3,30 €).

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Comments (10)

  • Nathan Répondre

    Hey Maxime! Tout d’abord super le post.
    Sais tu si les ferrys accepte les motos ?
    Sais tu aussi si il y a un ferry entre Java et Kalimantan?
    Merci Bien !

    22 janvier 2023 à 14 h 00 min
    • Max Répondre

      Salut Nathan,
      Désolé, mais je n’ai aucune info concernant tes deux questions, je ne peux donc pas t’aider.
      Merci pour ton commentaire 😉
      Bon voyage !

      22 janvier 2023 à 20 h 35 min
  • Chris Répondre

    Salut, on est à Malacca et j ai une question, tu sais si on peut avoir un visa a l arriver a Sumatra depuis Malacca en arrivant en bateau? Merci!!

    24 novembre 2022 à 13 h 28 min
    • Max Répondre

      Salut, normalement oui, mais tu peux demander au moment de prendre ton billet pour la traversée pour confirmer 😉

      Bon voyage à Sumatra !

      24 novembre 2022 à 13 h 52 min
  • Jean Marie Répondre

    Bien meilleur que les épinards que je n’aime guère.
    Des infos récentes sur les bateaux entre Dumaï et Port Dickson (ou Melaka) me plaisent davantage.
    Je suis en cours de préparation d’un éventuel voyage à partir de décembre 2021, selon les bonnes dispositions de monsieur COVID, en vélo entre Bali et Bangkok ou Saigon.
    Le bateau est en général beaucoup plus simple que l’avion lorsque l’on a un vélo dans ses bagages.
    Par contre ce n’est pas très rapide et je compte passer une vingtaine de jours pour faire le trajet entre Bakauheni et Dumaï.
    Si ce voyage se concrétise je demanderai un visa indonésien de 60 jours au consulat d’Indonésie à Paris avant de partir.
    Merci pour ce récit détaillé et très utile.

    22 janvier 2021 à 21 h 49 min
    • Max Répondre

      Moi j’aime bien les épinards, mais pas ceux de la cantoche !

      C’est effectivement plus long et il y a plus de transports à prendre (en plus c’est à peine moins cher haha) mais ça vaut le coup pour l’aventure et ça évite de prendre l’avion.

      Pour le visa, vous pouvez aussi faire la demande d’un prolongation à l’arrivée. Il faut le faire avant le tampon d’entrée, sinon après c’est trop tard, il faudra obligatoirement ressortir du pays pour revenir.

      Dans ce cas, les 30 premiers jours deviennent payants et il faudra prendre rendez-vous pour la prolongation qui sera aussi payante, du coup.

      C’est certainement plus simple à faire à Paris.

      Merci pour commentaire et j’espère que ce voyage se concrétisera.

      A bientôt 😉

      23 janvier 2021 à 11 h 11 min
  • Alizée M. Répondre

    Clairement je me garde cette info sous le coude précieusement car les passages de frontières sans avion… C’est un peu LE point qui me fait flipper pour mon tour d’Asie sans avion :(((((((

    10 mars 2020 à 21 h 53 min
    • Maxime Répondre

      Si tu tapes « frontières » dans la barre de recherche du blog, tu trouveras d’autres articles sur les passages frontières en Asie 😉

      Merci pour ton commentaire et bon voyage 😉

      11 mars 2020 à 16 h 38 min
  • Odile93800 Répondre

    Oui, c’est meilleur que les épinards à la cantoche !

    29 janvier 2020 à 10 h 14 min
    • Maxime Répondre

      C’est une très bonne nouvelle !

      Merci beaucoup Odile ! 🙂

      29 janvier 2020 à 11 h 31 min

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