La frontière terrestre Myanmar/Thaïlande de Htee Khee/Phunamron est assez méconnue. Et pour cause, elle est ouverte depuis un an à peine et très peu d’informations circulent à son sujet. Dans cet article, on vous dit tout sur cette frontière terrestre.
Ces informations datent du 5 février 2017. Pensez à vérifier jusqu’à la veille de votre passage si vous pouvez passer une frontière terrestre ou non, ces informations peuvent changer du jour au lendemain. Tous les tarifs sont en fin d’article.
Note : Si vous ne trouvez pas Htee Khee ou Phunamron sur Google c’est normal. En revanche, les 2 postes sont sur Maps.me (la géniale application GPS hors ligne pour ceux qui ne connaissent pas).
Retrouvez notre bilan et notre vidéo de la Thaïlande ici.
Retrouvez notre bilan et notre vidéo du Myanmar ici.
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Frontière terrestre Myanmar/Thaïlande par Htee Khee/Phunamron
Dawei
C’est à Dawei qu’on se renseigne sur le moyen de transport qui conviendrait le mieux et surtout le plus approprié pour quatre personnes. On prend cher !
La frontière n’est ouverte que depuis un an à peine et les négociations, déjà compliquées avec les Birmans en général, sont encore plus dures à Dawei. On espérait prendre un taxi pour quatre avec Pauline et Robin, nos compagnons d’aventures birmanes. Mais c’est pas drôle quand c’est trop simple …
Donc pour passer la frontière, on a le choix entre 25000 MMK/p (17,30 €) en mini bus ou 110000 MMK (76,20 €) le taxi pour deux. Pour ceux qui n’ont pas le cours du Kyat en tête, ça veut dire qu’ils se font des c******* en or incrustées de rubis les mafiosi Birmans ! Finalement on arrive à négocier pour 19000 MMK/personne (13,16 €) au lieu de 20000 MMK (13,85 €) (affaire du siècle !) avec le patron de Focus, notre loueur de scooters. Le mini bus doit passer nous chercher à l’hôtel le lendemain.
Faute de mini bus c’est un pick up qui nous cueille au petit matin. Pour Maxime et Robin c’est le signe que l’aventure n’est pas tout à fait terminée, ils en profitent pour « jumper » à l’arrière.
On arrive au parking de départ où notre chauffeur (le sosie du rappeur Ja Rule) nous demande de ne pas enlever nos sacs de la remorque. On comprend qu’il n’y a pas de mini bus quand on le voit nettoyer ses radiateurs méticuleusement, apparemment il va y avoir du sport.
Tout autour d’autres voitures se préparent à partir pour la frontière, certains s’entassent à l’arrière des picks up et d’autres se serrent même à 4 dans un coffre ! On se rend compte qu’on paye cher mais qu’en plus on emmène tout le monde comme on peut, chaque centimètre est exploité !
« Aaah qu’est-ce qu’on est serrés … »
On va voir celui qui semble être le directeur du cirque qu’on a sous les yeux pour demander où est notre mini bus avec des sièges à 19000 MMK l’un et surtout lui dire que c’est trop cher pour une course en pick up. Mais bon, on n’est pas à la sncf là ! Le gars se marre et semble nous dire en birman que c’est pas grave (même s’il nous disait d’aller nous faire f***** on le saurait pas). Nos sacs sont attachés sur la ridelle avant du pick up, reposant sur un gros bloc de polystyrène rempli d’on ne sait quoi, Ja Rule rajoute des cartons de whisky (sans payer son canon, on retire toutes les éloges qu’on a fait sur la gentillesse des Birmans) à l’arrière avec une planche de bois par-dessus en guise de banquette pour Maxime et Robin et en avant Guingamp !
Le rallye du Myanmar
On part de Dawei tambour battant, à peine arrivés sur la nationale locale que Robin perd sa casquette au vol. Ja « Rule » comme un fou et on en prend plein la vue à l’arrière, mais on se demande déjà combien de caisses de whisky vont tenir jusqu’à Htee Khee.
On valdingue dans tous les sens quand la planche sur laquelle on est assis glisse de plus en plus sur un côté, on se met même à crier (surtout Robin, Maxime ne connaît pas la peur) quand la ridelle arrière à laquelle on se tient se dégonde pour rester dans nos mains au moment où la voiture fait une sortie de route, dans un virage, au bord d’une falaise. Là « Ja » s’arrête pour savoir si on veut rentrer mais on est pas si mal à l’arrière. On remet la barrière en place et c’est reparti.
On commence à prendre de la hauteur et la jungle devient plus épaisse, comme toujours en Birmanie le temps est parfait et on profite déjà de nos derniers instants dans ce magnifique pays (on vous l’a déjà dit mais allez y !) On se fait quelques frayeurs quand le Sébastien Loeb local attend des épingles pour doubler les camions, accélère dans les virages et fonce quand il voit un obstacle.
À la pause, après 2 heures de route, son sourire s’efface au moment de jeter un œil à l’arrière. Il montre les caisses de whisky en criant « NO OK ! NO OK! ». On se dit donc qu’on fera la suite à l’intérieur du pick up, très cosy.
Aux frontières du réel
La suite est moins glorieuse, on retrouve nos chemins de terre rouge arpentés en scooter pendant nos explorations côtières. Fini la belle route goudronnée, palace au sentier plein de cailloux au milieu de la jungle et quasiment toujours en première. C’est cool, il nous reste juste 90 km à faire ! 😀
On traverse parfois des ponts douteux mais on se dit que si d’autres l’ont fait c’est sans risque. Jusqu’à ce qu’on tombe sur un bouchon, au milieu de nulle part. Le pont a cédé et on doit attendre que le soudeur le répare …
On met 5 heures 30 au total pour faire les 148 km depuis Dawei et atteindre la frontière, on espérait voir des éléphants sauvages comme d’autres avant nous sur la route mais nous avons pas eu cette chance. On en verra dès demain au Ganesha Park de toute façon !
Htee Khee toi ?
A l’arrivée notre chauffeur ne sourit plus du tout, plusieurs caisses de whisky sont cassées. On apprend par l’odeur du sac de Pauline que dans le polystyrène il y avait en fait du poisson. Si un jour vous passez par là et que vous mangez du poisson, il aura déjà roulé pendant 5 heures par 40° au soleil sans glace et ce sera certainement votre dernier poisson.
Une fois arrivé on doit passer par l’immigration pour le tampon de sortie et présenter la lettre d’invitation imprimée à la réception du E-visa.
La zone est déserte en mode « Salaire de la peur » et le premier restaurant qu’on trouve n’a plus de riz… Là c’est vraiment pas de chance, un resto en Asie qui n’a plus de riz c’est comme si t’arrives pour acheter ta baguette et René le boulanger te dit « désolé, plus d’farine ! » Nous on livrait du whisky et du poisson, chacun ses priorités ! On trouve un resto qui a du riz (celui d’en face donc) puis on cherche un taxi pour aller jusqu’à la frontière thaï.
On demande un taxi, on nous montre un Birman allongé dans son hamac, il lève un seul œil (si, c’est possible) et fait « non » du doigt quand on s’approche. C’est l’heure de la sieste, y’a plus personne ! On en trouve un qui nous demande 4 fois le prix normal (comme s’il y avait des « prix normaux » dans ces zones-là) et qui ne veut pas négocier. Après 1h30 de recherches et négociations, on en trouve enfin un qui accepte de nous faire 100 THB de moins (2,70 €).
On ne fait pas les fines bouches, on charge le coffre et on monte dans la voiture quand Monsieur ne veut plus partir, il veut qu’on le paye d’abord. Ce à quoi Maxime répond : « Quand tu vas au resto tu payes avant de manger toi ? ». Le gars se lève et sort, il ne veut plus rien entendre. On est là bloqués et le ton commence à monter, les gars autour disent qu’ici on paye d’abord. On se méfie mais on est bien obligés alors on paye.
On t’a reconnu Samuel L. Jackson
On passe plusieurs postes frontière birmans à la cool, on va jusqu’à réveiller les gars en tongs et short/maillot de foot pour qu’ils vérifient nos passeports, le côté thaï est bien plus carré avec une route (goudronnée, merci Jésus) et des gars en uniforme. Bon c’est un peu à la cool quand même, ils sont en train de laver leur coq …
Toute une vraie épopée pour passer une frontière, mais pas de corruption à l’horizon. On en profite pour faire une photo souvenir avec nos compagnons de route. On leur dit au revoir mais pas pour longtemps car on se retrouvera normalement dans une semaine à Chiang Mai.
On précise que les Français bénéficient de 30 jours d’exemption de visa sur le territoire thaï et ont le droit de le faire 2 fois par année civile (de janvier à décembre) depuis le 1er janvier 2017. Attention, ces information ne sont valables que pour les entrées par voie terrestre !
Infos pratiques
1 € = 1462 Kyats (MMK)
1 € = 37 Bahts Thaïlandais (THB)
- Dawei – Htee Khee : 5h30 en pick up pour 19000MMK/p (13,16 €) (tarif de base 20000/p – 13,85 €).
- Htee Khee (côté birman) – Phu Nam Ron (côté Thaï) : 100 THB/p (2,70 €) pour 5 minutes et 4 km de trajet (négocié non sans mal à 300 THB – 8,10 € – pour 4).
- Taux de change : Nous avons échangé nos Kyats contre des Bahts côté birman chez un local et on est ressortis avec plus de Bahts que prévu alors n’hésitez pas !
Tarifs proposés :
- Htee Khee – Bangkok : En taxi pour 800 THB/p (21,70 €).
- Phu Nam Ron – Kanchanaburi : En taxi 1200 THB/p (32, 60 €).
Ces tarifs sont exorbitants et l’agent Thaï vous dira qu’il n’y a plus de bus pour vous envoyer son « complice », un chauffeur de taxi.
Tarifs réels :
- Phu Nam Ron – Kanchanaburi : Un bus par heure. Prix 50 THB/p (1,40 €). Durée : 1h. Le dernier bus part à 16h30. L’arrêt se trouve sur la gauche, 50m après le poste thaï.
- Kanchanaburi – Bangkok : Un bus par heure. Prix : 130 THB/p (3,50 €). Il n’y a pas de bus direct pour Bangkok depuis la frontière.
- Kanchanaburi – Chiang Mai : Un bus de nuit VIP, départ à 19h. Prix : 820 THB/p (22,30 €). Durée : 8h.
- Kanchanaburi – Thong Pha Phum : Un bus par heures. Prix : 80 THB/p (2,20 €). Durée : 2h30. Ça c’est le bus pour aller au Ganesha Park, car dès que vous aurez lu ce superbe article (oui, on aime se jeter des fleurs des fois) vous aurez envie d’y aller.
Retrouvez notre bilan et notre vidéo de la Thaïlande ici.
Retrouvez notre bilan et notre vidéo du Myanmar ici.
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Merci 🙂
Tu as ri à gorge déployée et trouvé des bons plans mais pas de photo de moi tout nu et tu veux que ça continue ?
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Comments (4)
Merci pour ces infos, de quelle façon étiez vous entré en Birmanie ?
Pour l’entrée en Birmanie, tout est expliqué ici : https://www.universlemonde.com/frontiere-terrestre-thailandemyanmar/ 🙂
Bonjour,
Merci pour toutes ces infos c’est top pour préparer son voyage !
Pour passer la frontière thaïlandaise avec l’exemption de visa de 30 jours, doit-on présenter un billet retour ou une preuve de sortie du territoire avant les 30 jours ?
Bonjour,
C’est toujours un plaisir de partager les infos pratiques ! 😉
En théorie, ils devraient le demander. Dans notre cas, on ne nous a rien demandé aux frontières terrestres.
On nous avait juste demandé comment et quand on repartait de Thaïlande, lors de notre arrivée par voie aérienne à Bangkok, mais sans demander de billet.
Ils le demandent parfois mais on a constaté en parlant avec d’autres gens que c’était plutôt rare.
On espère que cette réponse vous aidera et bonne continuation 🙂