Frontière terrestre

La frontière Myanmar Thaïlande par Htee Khee/Phunamron

La frontière terrestre Myanmar/Thaïlande de Htee Khee/Phunamron est assez méconnue. Et pour cause, elle est ouverte depuis un an à peine et très peu d’informations circulent à son sujet. Dans cet article, on vous dit tout sur cette frontière terrestre.

Pensez à vérifier jusqu’à la veille de votre passage si vous pouvez passer une frontière terrestre ou non, ces informations peuvent changer du jour au lendemain. Tous les tarifs sont en fin d’article.

Note : si vous ne trouvez pas Htee Khee ou Phunamron sur Google, c’est normal. En revanche, les deux postes sont sur Maps.me (la géniale application GPS hors ligne pour ceux qui ne connaissent pas).

Découvrez sur Visamundi toutes les infos concernant le visa birman et son obtention.

La frontière Myanmar Thaïlande par Htee Khee/Phunamron

Frontière Myanmar Thaïlande : à Dawei

C’est à Dawei qu’on se renseigne sur le moyen de transport qui conviendrait le mieux. Et surtout le plus approprié pour quatre personnes. On prend cher !

La frontière n’est ouverte que depuis un an à peine. Les négociations, déjà compliquées avec les Birmans en général, sont encore plus dures à Dawei. On espérait prendre un taxi pour quatre avec Pauline et Robin, nos compagnons d’aventures birmanes. Mais ce n’est pas drôle quand c’est trop simple…

Donc pour passer la frontière, on a le choix entre 25 000 MMK/p. (17,30 €) en minibus ou 110000 MMK (76,20 €) le taxi pour deux. Pour ceux qui n’ont pas le cours du Kyat en tête, ça veut dire qu’ils se font des c******* en or incrustées de rubis les mafiosi birmans ! Finalement, on arrive à négocier pour 19 000 MMK/personne (13,16 €) au lieu de 20 000 MMK (13,85 €) (affaire du siècle !) avec le patron de Focus, notre loueur de scooters. Le minibus doit passer nous chercher à l’hôtel le lendemain.

Ja Rule et le pick up

Faute de minibus, c’est un pick up qui nous cueille au petit matin. Pour Maxime et Robin, c’est le signe que l’aventure n’est pas tout à fait terminée, ils en profitent pour « jumper » à l’arrière.

On arrive au parking de départ où notre chauffeur (le sosie du rappeur Ja Rule) nous demande de ne pas enlever nos sacs de la remorque. On comprend qu’il n’y a pas de minibus quand on le voit nettoyer ses radiateurs méticuleusement, apparemment, il va y avoir du sport.

Tout autour, d’autres voitures se préparent à partir pour la frontière. Certains s’entassent à l’arrière des pick up et d’autres se serrent même à quatre dans un coffre ! On se rend compte qu’on paye cher, mais qu’en plus, on emmène tout le monde comme on peut, chaque centimètre est exploité !

Frontière Myanmar Thaïlande

« Aaah qu’est-ce qu’on est serrés… »

Scotch on the rocks !

On va voir celui qui semble être le directeur du cirque qu’on a sous les yeux. On lui demande où est notre minibus avec des sièges à 19 000 MMK l’un et on lui dit surtout que c’est trop cher pour une course en pick up. Mais bon, on n’est pas à la SNCF là ! Le gars se marre et semble nous dire en birman que ce n’est pas grave (même s’il nous disait d’aller nous faire f*****, on ne le saurait pas). Nos sacs sont attachés sur la ridelle avant du pick up, reposant sur un gros bloc de polystyrène rempli d’on ne sait quoi. Ja Rule rajoute des cartons de whisky à l’arrière avec une planche de bois par-dessus en guise de banquette pour Maxime et Robin et en avant Guingamp !

Frontière Myanmar Thaïlande Frontière terrestre

Le rallye du Myanmar

On part de Dawei tambour battant, à peine arrivés sur la nationale locale que Robin perd sa casquette au vol. Ja roule comme un fou. On en prend plein la vue à l’arrière, mais on se demande déjà combien de caisses de whisky vont tenir jusqu’à Htee Khee.

Frontière Myanmar Thaïlande

Ça valdingue dans tous les sens et la planche sur laquelle on est assis glisse de plus en plus sur un côté. On se met même à crier quand la ridelle arrière à laquelle on se tient se dégonde pour rester dans nos mains au moment où la voiture fait une sortie de route, dans un virage, au bord d’une falaise. Là, Ja s’arrête pour savoir si on veut rentrer, mais on n’est pas si mal à l’arrière. On remet la barrière en place et c’est reparti.

La voiture commence à prendre de la hauteur et la jungle devient plus épaisse, comme toujours au Myanmar, le temps est parfait. On profite déjà de nos derniers instants dans ce magnifique pays (on vous l’a déjà dit, mais allez-y !) On se fait quelques frayeurs quand le Sébastien Loeb local attend des épingles pour doubler les camions, accélère dans les virages et fonce quand il voit un obstacle.

Frontière Myanmar Thaïlande

Frontière terrestre

À la pause, après deux heures de route, son sourire s’efface au moment de jeter un œil à l’arrière. Il montre les caisses de whisky en criant « NO OK ! NO OK ! ». On se dit donc qu’on fera la suite à l’intérieur du pick up, vraiment cosy.

Aux frontières du réel

La suite est moins glorieuse, on retrouve nos chemins de terre rouge arpentés en scooter pendant nos explorations côtières. Fini la belle route goudronnée, palace au sentier plein de cailloux au milieu de la jungle et quasiment toujours en première. C’est cool, il nous reste juste 90 km à faire !

Frontière terrestre

Frontière terrestre

On traverse parfois des ponts douteux, mais on se dit que si d’autres l’ont fait, c’est sans risque. Jusqu’à ce qu’on tombe sur un bouchon, au milieu de nulle part. Le pont a cédé et on doit attendre que le soudeur le répare…
Frontière terrestre

Frontière terrestre

On met 5 heures 30 au total pour faire les 148 km depuis Dawei et atteindre la frontière, on espérait voir des éléphants sauvages comme d’autres avant nous sur la route, mais nous n’avons pas eu cette chance.

Frontière Myanmar Thaïlande : Htee Khee toi ?

À l’arrivée, notre chauffeur ne sourit plus du tout, plusieurs caisses de whisky sont cassées. On apprend par l’odeur du sac de Pauline que dans le polystyrène, il y avait en fait du poisson. Si un jour, vous passez par là et que vous mangez du poisson, il aura déjà roulé pendant cinq heures par 40 °C au soleil sans glace et ce sera certainement votre dernier poisson.

Une fois arrivés, on doit passer par l’immigration pour le tampon de sortie et présenter la lettre d’invitation imprimée à la réception du E-visa.

Le salaire de la peur

La zone est déserte en mode Le salaire de la peur et le premier restaurant qu’on trouve n’a plus de riz… Là, ce n’est vraiment pas de chance, un resto en Asie qui n’a plus de riz c’est comme si t’arrives pour acheter ta baguette et René le boulanger te dit « désolé, plus de farine ! » Nous, on livrait du whisky et du poisson, chacun ses priorités ! On trouve un resto qui a du riz (celui d’en face donc) puis on cherche un taxi pour aller jusqu’à la frontière thaïe.

Frontière Myanmar Thaïlande

Frontière Myanmar Thaïlande

Les rois de la négo

On demande un taxi, on nous montre un Birman allongé dans son hamac, il lève un seul œil (si c’est possible) et fait « non » du doigt quand on s’approche. C’est l’heure de la sieste, il n’y a plus personne ! On en trouve un qui nous demande quatre fois le prix normal (comme s’il y avait des « prix normaux » dans ces zones-là) et qui ne veut pas négocier. Après 1 h 30 de recherches et de négociations, on en trouve enfin un qui accepte de nous faire 100 THB de moins (2,70 €).

On ne fait pas les fines bouches, on charge le coffre et on monte dans la voiture quand Monsieur ne veut plus partir, il veut qu’on le paye d’abord. Ce à quoi Max répond : « Quand tu vas au resto, tu payes avant de manger toi ? ». Le gars se lève et sort, il ne veut plus rien entendre. On est là, bloqués et le ton commence à monter, les gars autour disent qu’ici, on paye d’abord. La méfiance règne, mais on est bien obligés, alors, on paye.

Frontière Myanmar Thaïlande

On t’a reconnu Samuel L. Jackson !

Frontière Myanmar Thaïlande : the end

On passe plusieurs postes-frontière birmans à la cool. On va jusqu’à réveiller les gars en tongs et short/maillot de foot pour qu’ils vérifient nos passeports. Le côté thaï est bien plus carré avec une route (goudronnée, merci Jésus) et des gars en uniforme. Bon c’est un peu à la cool quand même, ils sont en train de laver leur coq de combat…

Toute une vraie épopée pour passer une frontière, mais pas de corruption à l’horizon. On en profite pour faire une photo souvenir avec nos compagnons de route. C’est un au revoir, mais pas pour longtemps, car on se retrouvera normalement dans une semaine à Chiang Mai.

Frontière terrestre

On précise que les Français bénéficient de 30 jours d’exemption de visa sur le territoire thaï et ont le droit de le faire 2 fois par année civile (de janvier à décembre). Attention, ces informations ne sont valables que pour les entrées par voie terrestre !

Frontière Myanmar Thaïlande : les infos pratiques

1 € = 1 462 Kyats birmans (MMK)

1 € = 37 Bahts thaïlandais (THB)

  • Dawei – Htee Khee : 5 h 30 en pick up pour 19 000MMK/p. (13,16 €) (tarif de base 20000/p. – 13,85 €).
  • Htee Khee (côté birman) – Phu Nam Ron (côté Thaï) : 100 THB/p. (2,70 €) pour 5 minutes et 4 km de trajet (négocié non sans mal à 300 THB – 8,10 € – pour 4).
  • Taux de change : nous avons échangé nos Kyats contre des bahts côté birman chez un local et on est ressortis avec plus de bahts que prévu alors n’hésitez pas !

Tarifs proposés

  • Htee Khee – Bangkok : en taxi pour 800 THB/p. (21,70 €).
  • Phu Nam Ron – Kanchanaburi : en taxi 1200 THB/p. (32, 60 €).

Ces tarifs sont exorbitants. L’agent thaï vous dira qu’il n’y a plus de bus pour vous envoyer son « complice », un chauffeur de taxi.

Tarifs réels

  • Phu Nam Ron – Kanchanaburi : un bus par heure. Prix 50 THB/p. (1,40 €), 1 heure. Le dernier bus part à 16 h 30. L’arrêt se trouve sur la gauche, 50 m après le poste thaï.
  • Kanchanaburi – Bangkok : un bus par heure. Prix : 130 THB/p. (3,50 €). Il n’y a pas de bus direct pour Bangkok depuis la frontière.
  • Kanchanaburi – Chiang Mai : un bus de nuit VIP, départ à 19 h. Prix : 820 THB/p. (22,30 €), 8 heures.

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Comments (4)

  • Marc-Olivier Répondre

    Merci pour ces infos, de quelle façon étiez vous entré en Birmanie ?

    30 mai 2018 à 16 h 15 min
  • Clem Répondre

    Bonjour,
    Merci pour toutes ces infos c’est top pour préparer son voyage !
    Pour passer la frontière thaïlandaise avec l’exemption de visa de 30 jours, doit-on présenter un billet retour ou une preuve de sortie du territoire avant les 30 jours ?

    31 mars 2018 à 14 h 30 min
    • Gaëlle & Maxime Répondre

      Bonjour,

      C’est toujours un plaisir de partager les infos pratiques ! 😉

      En théorie, ils devraient le demander. Dans notre cas, on ne nous a rien demandé aux frontières terrestres.

      On nous avait juste demandé comment et quand on repartait de Thaïlande, lors de notre arrivée par voie aérienne à Bangkok, mais sans demander de billet.

      Ils le demandent parfois mais on a constaté en parlant avec d’autres gens que c’était plutôt rare.

      On espère que cette réponse vous aidera et bonne continuation 🙂

      31 mars 2018 à 17 h 01 min

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