Phnom Penh

Phnom Penh : la capitale du passé

Nous avons passé nos deux derniers jours au Cambodge à Phnom Penh, la capitale.

On part de Kampot dans un beau bus climatisé et avec de la place pour les jambes, le pied ! Sauf que c’est trop beau pour être vrai. On s’arrête au bout de cinq minutes face à une autre station de bus où une femme monte pour crier : « QUE TOUT LE MONDE DESCENDE !!! » Et pourquoi pas « LES MAINS EN L’AIR ! » pendant qu’on y est, ça ne va pas de crier sur les gens comme ça ?! Surtout qu’après la cure d’apaisement et de tranquillité qu’on vient de passer à Kampot, faut pas trop nous brusquer. Bref, on change de bus pour un minibus. Il est plein à craquer et la température avoisine les 60 °C. C’est parti pour trois heures de liquéfaction jusqu’à Phnom Penh, enjoy !

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Phnom Penh

Et la récompense de la ville la moins sexy d’Asie visitée par Universlemonde est *roulement de tambour* : PHNOM PENH ! Toutes nos félicitations. Sérieusement, même Yangon et ses trottoirs défoncés était plus belle. Là, elle est dans un état pas très glorieux, mais en plus, il n’y a pas grand-chose pour manger ou boire. Bon en même temps la guerre n’est pas si loin, donc on ne peut pas trop leur en vouloir. Phnom Penh ne se visite pas comme les autres villes. Les Khmers rouges ont presque tout détruit. Ça ne laisse pas beaucoup d’options dans les activités. Et puis on veut surtout se concentrer sur les Killing Fields et la prison S-21 qui sont un passage obligatoire au Cambodge au même titre que les temples d’Angkor, mais pas pour les mêmes raisons.

Pol Pot et les Khmers rouges à Phnom Penh

Pol Pot et les Khmers rouges ont marché sur Phnom Penh le 17 avril 1975 afin de renverser le pouvoir cambodgien. Ils vidèrent entièrement la ville de ses habitants, pour les repousser vers les campagnes. Le but de Pol Pot était d’instaurer le communisme au Cambodge et de détruire le capitalisme en supprimant les classes. Pendant quatre ans, les religions furent interdites. Les intellectuels et les artistes étaient enfermés puis exécutés. La quasi-totalité du patrimoine culturel cambodgien (excepté les temples d’Angkor, témoins de la supériorité khmer) fut détruite. Plus de 3 millions de Cambodgiens sur 8 trouvèrent la mort.

Suite à cette période, le conflit cambodgien éclate pour durer jusqu’en 1999. On sent un pays encore marqué par la guerre, tous les adultes en ont subi les conséquences directes. Beaucoup d’autres sont morts durant cette guerre, si bien que la population n’était pas loin de disparaître totalement et qu’aujourd’hui 40 % de la population a moins de 16 ans.

Tuol Sleng (S-21) et les Killing Fields (Choeung Ek)

Ancienne école, le S-21 était un centre de détention ultra-secret. De 1976 à 1979, les Khmers rouges de Pol Pot utilisaient un réseau national de deux cents prisons. On compte 12 000 à 20 000 personnes emprisonnées au S-21 pour seulement 12 survivants.

Il faut parfois s’accrocher et on apprend beaucoup d’histoires qui font froid dans le dos. Si tu n’étais pas d’accord ou un peu trop intelligent, c’était direction la torture. Elle prenait fin lorsqu’ils passaient aux aveux, qu’ils soient vrais ou faux.

Tuol Sleng, le S-21

Les anciennes salles de classe de la prison servaient de lieu de torture. Les prisonniers étaient torturés jusqu’à trois fois par jour. Ils étaient nourris une fois par jour et avaient droit à une douche commune au jet une fois par mois avant de retourner dans leur cellule de 2 m².

Phnom Penh

Une fois qu’ils avaient avoué pour la pomme volée 10 ans plus tôt ou que tata Simone faisait partie de la CIA, ils étaient envoyés à Choeung Ek dans le plus grand secret pour y être exécutés. Un stupa où les milliers de crânes des victimes sont exposés a été construit en leur mémoire au milieu du camp.

Phnom Penh

Phnom Penh

Les Killing Fields

Dans les Killing Fields, ou champs de la mort, les soldats chantaient pour couvrir les cris des gens exécutés. On battait les prisonniers à mort pour économiser des balles. Les soldats devaient ensuite les jeter dans des fosses disséminées dans le parc, dépouillés de leur dignité pour des raisons que même leurs bourreaux ignoraient.

L’endroit est poignant et les atrocités endurées par les prisonniers (jusqu’aux nourrissons) témoignent des horreurs que l’homme est capable de faire. La pluie fait parfois remonter à la surface des vêtements en lambeaux ou des ossements à certains endroits du parc.

Phnom Penh

Les soldats de Pol Pot prenaient les nourrissons par les pieds pour les tuer en les balançant contre l’arbre de la mort.

Pour en savoir plus et regarder des vidéos et des documents de l’époque, rendez-vous au Bophana Center près du centre-ville. L’histoire de Bophana, une femme victime des Khmers rouges, est également incroyable et mérite qu’on s’y attarde.

Phsar Thmei & Aeon Mall

Pour notre dernier jour, on part au centre commercial Aeon Mall pour quelques emplettes puis au Phsar Thmei, le marché central de Phnom Penh. Il est immense et on y trouve de tout, que ce soit des souvenirs, de la nourriture ou des vêtements.

En conclusion, Phnom Penh n’est pas très attirante ni intéressante, mais nécessite un arrêt (même d’une journée) pour visiter la prison S-21 et les Killing Fields. Le Cambodge n’aura pas été un coup de cœur pour nous, demain direction l’Indonésie et Lombok.

Marchez sur nos pas !

1 € = 1,07 dollar américain (US$)

Dormir à Phnom Penh

Les visites

  • S-21 : 3 US$/p. et US3 $ l’audioguide.
  • Killing Fields : 3 US$/p. et US3 $ l’audioguide.
  • Bophana Center : gratuit.

Note : l’audio guide est indispensable. On peut mettre deux paires d’écouteurs sur chaque audio guide, il suffit de n’en demander qu’un seul.

Les transports

  • Minibus Kampot – Phnom Penh : 7 US$/p., 3 heures.
  • Tuk Tuk à la journée : 15 US$.

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