Cher petit Papa Noël,

On t’écrit ici car on est en Inde et on n’a pas le budget pour envoyer une lettre jusqu’en Laponie. En plus, pour la plupart des Indiens, tu n’existes pas !

C’est une année un peu spéciale pour nous puisqu’on est partis. Oui, on est partis ! On n’a pas eu la patience d’attendre nos cadeaux alors on s’est offert une petite partie du monde pendant un an. 365 jours à parcourir le globe avec notre maison sur le dos en changeant de lit (presque) chaque nuit, quand ce n’est pas un bus ou un train-couchettes.

On a tout prévu pour le voyage, des économies, des billets d’avion, des visas et on s’est même fait piquer 11 fois pour ne pas tomber malade ! On vit des choses exceptionnelles, un vrai rêve éveillé que beaucoup de gens nous envient.

Mais le problème, petit Papa Noël, c’est qu’aujourd’hui ce sont eux qu’on envie. On les envie car ils vont fêter Noël !

Depuis le début de notre voyage, et surtout à Noël, deux choses nous manquent énormément :

Parlons d’abord de nourriture, car nous sommes Français donc chauvins et de par ce fait défenseurs des bonnes choses, du gras et du bon goût. La nourriture française nous hante depuis notre jour de départ. Des mots essentiels dans la vie d’un français tels que saucisson, pain ou fromage ne font plus partie de notre vocabulaire quotidien. On ne te parle pas du riz qu’on bouffe à toutes les sauces depuis 3 mois et qui devrait bientôt devenir aussi sexy à nos yeux qu’un Noël sans famille.

Transition de génie de notre part pour parler de ce qui nous manque le plus : La famille ! Car depuis le départ, mis à part l’être tant aimé qui nous accompagne, on n’en voit pas beaucoup des visages familiers. On n’en voit pas du tout en fait ! On rencontre au moins une personne par jour et souvent elle ne comprend rien à ce qu’on lui raconte. Puis quand on voit les nôtres en photo ou sur Skype, ils semblent tellement loin qu’on se demande si on n’a pas plutôt franchi la porte des étoiles.

On aimerait avoir ton traîneau des fois et passer les voir juste 5 minutes. Faire un bisou, un câlin, piquer un morceau de fromage dans le frigo et repartir.

Alors on est partis à Pondichéry, un tout petit morceau de France tout en bas du très gros morceau qu’est l’Inde. Ici, on a trouvé notre bonheur. Des noms de rue français, des boulangeries françaises avec des vraies baguettes et des sapins de Noël. Comme si la mère patrie s’était déplacée jusqu’à nous.

On doit t’avouer qu’on a fait une bêtise. Tu pourrais nous priver de cadeaux mais comme on en n’a pas cette année, on a beaucoup moins de scrupules : On a braqué la plus grosse boulangerie du coin. On est repartis avec un butin inestimable : Des viennoiseries, une baguette, une terrine, un fromage et une bûche pour 2 ! Nos papilles endolories par 3 mois de riz et de piments sont sorties de l’hibernation pour goûter à cette fine tranche de bonheur, enfin.

Pardon, mais c’est trop bon  !

On voudrait chanter pour ceux qui sont loin de chez eux mais comme le chant c’est pas trop notre truc, on envoie un peu de notre Noël français à tous les voyageurs et vagabonds qui sont quelque part dans le monde.

On te charge de rendre heureux tous les petits enfants du monde, même les petits Indiens qui ne te connaissent pas, et surtout nos familles et nos amis qui seront nos vrais cadeaux inestimables dans 9 mois.

On se souviendra à jamais de ce Noël pas comme les autres et on part continuer à ouvrir notre cadeau grand comme le monde.

Joyeux Noël et bonnes fêtes de fin d’année à toutes et à tous.

Gaëlle & Maxime

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Tu as ri à gorge déployée et trouvé des bons plans mais pas de photo de moi tout nu et tu veux que ça continue ?

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