Puerto Madryn

Puerto Madryn : gang de baleines en Patagonie

On a passé 5 jours à Puerto Madryn et sur la péninsule de Valdès, pour aller voir des baleines.

Vous aimez la baleine ? Non, pas à manger, la baleine en général. Parce que des sortes de baleines, il y en a un paquet et dans chaque sorte de baleines il y a des tonnes de baleines qui pèsent chacune plusieurs tonnes. Alors on est en Patagonie (oui, encore), à Puerto Madryn et on va essayer de prendre un petit bateau pour aller voir de grosses baleines franches australes et des baleineaux qui sont quand même gros aussi. Et si vous pensez qu’on en fait des tonnes, attendez de voir tout ce qu’on a dû faire pour être menés en bateau.

Ushuaïa – Puerto Madryn

On est à Ushuaïa (le bout du monde, tout ça, tout ça). On est tranquillou bilou mais voilà, il faut partir. Et quitter le bout du monde, ce n’est pas facile tous les jours. Il faut se farcir des heures de bus ma pauvre Lucette (oui, c’est le jeu). On prend un premier bus pour traverser l’île de Terre de Feu, on sort d’Argentine pour rentrer au Chili, on prend le bateau en bus (ou le bus en bateau, ça marche aussi) pour quitter l’île, puis on ressort du Chili pour revenir en Argentine soit deux frontières dans la même journée pour revenir dans le pays de départ. Vous êtes perdus ? Nous aussi !

On arrive à la gare de Rio Gallegos, où la compagnie Taqsa nous offre les 700 km jusqu’à la ville de Caleta Olivia en geste commercial suite à l’attente de 3 heures dans leur bus vers le village de Perito Moreno à cause d’une taxe qu’ils n’avaient pas payée. Encore une sombre histoire d’argent, mais à 50 €/p. le billet on est prêt à attendre trois heures en plus dans chaque bus ! Une nuit plus tard, nous voilà à Caleta Olivia, plus haut sur la côte patagone. On prend ensuite un troisième bus pour Comodoro Rivadavia d’où on fait du stop pour combler les 500 km qui nous séparent de Puerto Madryn. Depuis Ushuaïa, nous avons pris 3 bus puis été emmenés dans 3 camions différents et une voiture en stop pour arriver à Puerto Madryn 32 heures plus tard, soit notre plus long voyage du périple.

Puerto Madryn : la Peninsula Valdès

On a remonté 1 800 bornes en Argentine, mais à l’échelle de la France, c’est comme si on venait de faire Lyon – Dijon (coucou Michel et Birgit) pour voir flotter des pots de moutarde. Mais comme il n’y a pas la mer à Dijon, ça n’aurait aucun sens. La péninsule de Valdès est un véritable zoo à ciel ouvert, situé aux portes de la Patagonia (la Pagnygonie en français) (#Florent). On y trouve des moutons, des chevaux, des vaches (pour l’instant rien de très foufou), mais aussi des guanacos (un cousin du lama), des flamants roses, des tatous, des lions et éléphants de mer, plein d’oiseaux différents et, à certaines époques de l’année, des manchots, des dauphins et des orques. Ces derniers viennent en bande, uniquement dans le but de bouffer tous ceux qui se trouvent dans l’eau ou trop près des côtes, dauphins et baleines compris.

Les figurants sont là. Le casting est presque au complet. Il ne manque que la vraie star de la péninsule : la baleine franche australe. On l’appelle franche, car, contrairement aux autres baleines, elle ne coule pas lorsqu’elle meurt. On ne voit pas trop le rapport, la baleine qui-flotte-en-mourant australe ou au pire la baleine planche australe auraient peut-être été des noms plus appropriés, mais on n’est pas payés pour donner des noms aux baleines (et c’est bien dommage). Elles sont près de 5 000 à venir de juin à décembre avec un pic en septembre pour se reproduire puis repartent avec leurs progénitures sous la nageoire direction l’Antarctique pour se nourrir le restant de l’année. Chaque année, leur nombre augmente de près de 5 %.

Puerto Madryn

Septembre, c’est le moment où il y a le plus de baleines et l’occasion pour les hôtels de gonfler les prix. On n’y échappe pas, mais comme on retrouve Laurie, rencontrée à Torres del Paine, on se prend une petite chambre pour trois dans un hostel du centre tenu par Rodrigo et Vanessa, un couple très sympa. Comble du bonheur pour Gaëlle, les gérants ont un chien, Casimiro le pitbull. Notons que la grande différence avec les chiens qu’on voit d’habitude, outre une mâchoire pleine de dents prêtes à confondre ta cheville et un chipster, réside au niveau de la force de la bestiole. Disons qu’on ne joue pas avec lui, c’est plutôt lui qui joue avec nous. Bref, passons, t’es mignon Casimiro, mais on est venus voir des baleines et là tu ne fais pas le poids !

On commence à se renseigner pour nos petites affaires et on voudrait commencer par aller à Punta Tombo, à 170 km au sud de Puerto Madryn. Punta Tombo, c’est là que se trouve, de septembre à avril de chaque année, la plus grande colonie de manchots du monde, soit 1 million d’individus, la Chine des manchots en somme. Le mâle arrive avant la femelle et prépare un endroit douillet en mode petit coin frais, plumes douces, champagne, Barry White et pétales de roses autour du nid prêt à accueillir la belle comme il se doit pour vivre dans l’amour et la volupté. Sur le papier c’est bien beau sauf que cette année ils sont en retard ! N’ayant pas d’autres choix, on se voit dans l’obligation d’avorter la mission Punta Tombo.

Français à louer à Puerto Madryn

La particularité de Puerto Madryn, c’est qu’on peut voir les baleines et les baleineaux depuis la plage. On se remet tout doucement de nos 30 heures de voyage en regardant les baleines et leurs progénitures sauter, tourner sur elles-mêmes et montrer un bout de queue ou de nageoire. On pourrait faire ça pendant des heures, mais on ne s’est pas tapé la moitié du pays pour faire de la figuration, on veut aller les voir de plus près en bateau et faire le tour de la péninsule. Pour cela, il faut se rendre à Puerto Piramides, le village situé au début de la péninsule à 100 km de Puerto Madryn. Des agences proposent le pack tour de la péninsule + le tour en bateau, mais on n’a pas forcément envie de craquer notre PEL et puis à trois ce sera plus avantageux de louer une voiture.

On a un problème, car toutes les voitures de toutes les agences de la ville sont déjà louées pour les trois prochains jours. Certes, sur l’échelle des problèmes, on est aux antipodes d’une galère de fusée dans l’espace, mais notre plan B vient de voler en éclat. Suite à une brillante idée de Laurie, on poste un message sur le groupe Facebook de la ville. Notre plan C consiste à trouver une âme charitable qui accepterait de nous louer ou prêter son véhicule contre :

  • de l’argent,
  • une invitation au restaurant,
  • du jardinage si t’as un jardin,
  • une baleine si t’as de la place chez toi,
  • n’importe quoi pourrait te faire plaisir.

Laurie, secrétaire chez Universlemonde

Le message fait un vrai buzz au sein du groupe et près de 100 likes plus tard, Laurie est à la tête d’un nouveau concept de voyage et doit répondre à plus de 30 sollicitations. L’Argentine nous montre encore une fois la gentillesse et la solidarité de ses habitants. On rencontre Alejandro envoyé par sa femme Claudia qui nous propose de nous conduire à la péninsule de Valdès dès le lendemain, on accepte donc avec grand plaisir ce coup de pouce inattendu.

La soirée de Laurie, nouvelle secrétaire chez Universlemonde.

Vamos a la peninsula Valdès

On se lève du bon pied et de bonne humeur, on va voir des baleines ! Sauf que Rodrigo vient casser notre enthousiasme : il y a trop de vent, aucun bateau ne sortira aujourd’hui. Tant pis pour les baleines, Alejandro nous récupère à 8 h 30 pétantes tout sourire et nous voilà on the road pour 400 km de piste sur la péninsule de Valdès. Elle est très grande, pour vous faire une idée : son littoral fait une fois et demie la longueur du littoral belge une fois. On commence par Punta Piramides qui offre deux points de vue : un premier où l’on voit des lions de mer qui profitent du vent et des vagues pour s’amuser dans l’eau et un second pour voir des baleines au loin. Le vent est vraiment violent donc on ne s’éternise pas trop, mais le fait d’être absolument seuls est quand même appréciable.

Puerto Madryn

Puerto Madryn

Les 70 premiers km ne resteront pas dans les annales, c’est la Patagonie, une grande étendue avec parfois des moutons et parfois… Rien ! On arrive à Caleta Valdès, une péninsule au bout de la péninsule. Pas de manchots à cette période, mais on apprend par Jean-Louis Garde-Côtes que 13 orques sont passées par là la veille. Merci J-L, grâce à toi on sait qu’en plus de louper les baleines, on loupe les orques et on doit se contenter d’éléphants de mer qui nous tournent le dos. On apprécie quand même la beauté du lieu et ces îlots peuplés d’éléphants ou lions de mer parsemés le long de la côte.

Puerto Madryn

Puerto Madryn

Puerto Madryn

Puerto Madryn

Puerto Madryn

El Doradillo

Après avoir fait un grand tour de la péninsule et failli écraser 36 guanacos (un couz du lama, on le rappelle), Alejandro nous conduit jusqu’à El Doradillo, une plage située à 13 km de Puerto Madryn où les baleines sont vraiment proches de la côte. On a encore droit aux sauts et aux ailerons pendant près d’une demi-heure. Avant de rentrer pour de bon, on passe à Punta Ninfas pour voir une épave de bateau pêcheur échouée dans les années 50 et un joli coucher de soleil sur la ville.

Puerto Madryn

Puerto Madryn

Puerto Madryn

On vient de passer une magnifique journée grâce à Alejandro, qui était notre invité avant d’être notre chauffeur. Il habite à Puerto Madryn depuis 25 ans, mais il découvre la péninsule de Valdès aujourd’hui en même temps que nous et tout ça grâce à un simple message sur Facebook.

Puerto Madryn

Les baleines de Puerto Madryn

On rentre le soir en ne sachant pas trop comment faire pour voir des baleines le lendemain. Il y a bien des bus qui vont à Puerto Piramides, mais à 6 h 30 ou 9 h 45 avec un retour à 19 h, ça fait quand même une grosse journée à attendre pour 1 h 30 de bateau, même pour voir des baleines. C’est à ce moment-là que le petit Jésus des baleines entre en action.

L’ange Isabel

Le petit Jésus des baleines s’appelle Isabel. Elle nous écrit pour savoir si on a trouvé une voiture, puis nous met en contact avec Bettina, une habitante de Puerto Piramides. Bettina nous propose de venir faire le tour en bateau le lendemain à 17 h 30 avec une réduction de 50 % à l’agence de son amie et de dormir chez elle, car il n’y aura plus de bus pour rentrer le soir à Puerto Madryn. Alors, passez-nous l’expression, mais en lisant le message on est littéralement sur le cul ! On le copie-colle même deux fois sur Google Traduction pour être sûrs d’avoir bien compris.

Bettina, Santi et Boogie

Le lendemain matin, un coup de bus et nous voilà chez Bettina où l’on est accueillis par le chien Boogie, un chow-chow peureux, aveugle et sourd et la chienne Lola. Après le repas de midi, Max s’associe à Santiago, le fils de Bettina, pour mettre quelques roustes à Gaëlle et Laurie au metegol, le babyfoot argentin. Elles s’en remettent doucement grâce à l’optique d’aller enfin voir des baleines, et peut-être que la cession shopping aux boutiques souvenirs du village y est aussi pour quelque chose.

Santiago, 11 ans seulement, nouveau porteur de Laurie.

Puerto Madryn

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Las ballenas de Puerto Madryn

Après pas mal de rebondissements et quelques désillusions, nous voilà sur le bateau tant désiré pour réaliser un rêve de gosse : voir le plus grand mammifère du monde. On passe une heure trente à admirer cet animal majestueux faire le spectacle en montrant sa queue, sa nageoire ou les deux lorsqu’elle se met sur le dos et même un couple en plein ébat comme si de rien n’était.

Puerto Madryn

Puerto Madryn

Puerto Madryn

Puerto Madryn

Il paraît même que c’est l’un des animaux les plus coquins, le mâle possède des testicules d’un kilo chacun et le plus grand pénis du règne animal. L’info c’est cadeau ! C’est Jean-Yves qui va faire la gueule demain au bureau quand personne n’écoutera ses histoires de poissons chats lors d’un épique week-end pêche en Dordogne. On espère voir une baleine sauter de près, mais ça ne sera pas pour aujourd’hui, pour nous réconforter des lions de mer viennent s’amuser avec les baleines autour du bateau, le kiff est total !

Puerto Madryn

Puerto Madryn

Puerto Madryn

Puerto Madryn

Bye bye Patagonia

En prime, on a droit à un coucher de soleil somptueux sur le golf avant de rentrer complètement émerveillés par les baleines, tant impressionnés par leur taille que par leur calme et leur prestance. Vous l’avez compris, la ville, la péninsule et ses animaux sont un vrai régal, mais ce sont surtout les gens du coin, d’une générosité incroyable, qui ont rendu notre séjour ici exceptionnel. On ne s’attendait pas à être aidés de la sorte et on aimerait un jour pouvoir les remercier comme il se doit, en France ou ailleurs. Après un mois en Patagonie, il est temps de quitter cette région qui nous a fait rêver au-delà de nos attentes.

De gauche à droite : Laurie, Santiago, Isabel, Bettina & nous.

Villa Gesell

Entre les baleines de Puerto Madryn et la future effervescence de Buenos Aires, on veut partir trois jours au calme. On choisit Villa Gesell, petite station balnéaire sur la côte nord de l’Argentine. En temps normal, elle ressemble à La Grande Motte au mois d’août. Mais on arrive en basse saison, tout est fermé. On ne peut pas faire plus calme. Tout est tellement fermé qu’on a du mal à trouver un hébergement. Mais c’est sans compter sur Daniel. Cet habitant prend sur son temps pour nous emmener en voiture et passer un coup de fil afin de nous aider. Une fois notre auberge trouvée, nos trois jours sont un mix plage/barbecue. Avant d’aller découvrir Buenos Aires, la capitale.

Top 2 de nos 2 seules photos à Villa Gesell.

Marchez sur nos pas !

1 € = 20 Pesos argentins (ARS)

Tous les horaires et tarifs correspondent à la période hivernale.

Dormir à Puerto Madryn

  • Loica hostel : 900 ARS (44 €) la chambre pour trois avec salle de bain partagée et petit déjeuner. En plein centre-ville de Puerto Madryn et tenu par un couple adorable qui a un pitbull adorable, on recommande.

Les visites

  • Entrée de la Peninsula Valdès : 415 ARS/jour/p. (20 €). S’il y a trop de vent pour aller voir les baleines, un tampon mis sur le ticket à la sortie vous laissera 4 ou 5 jours de plus pour revenir une fois gratuitement.
  • Tour en bateau avec Bottazzi : 1 400 ARS/p. (68 €) pour un tour d’une 1 h 30. *50% de réduction grâce à Isabel et Bettina.

Les transports

  • Ushuaïa – Rio Gallegos : 700 ARS/p. (34 €) avec Taqsa Marga, 11 h. Départ chaque mardi, jeudi et dimanche à 5 h 30.
  • Rio Gallegos – Caleta Olivia : 950 ARS/p. (46 €) avec Taqsa Marga, 9 h. *Offert par la compagnie.
  • Caleta Olivia – Comodoro Rivadavia : 125 ARS/p (6 €) avec La Union, 1 h 30.
  • P. Madryn – P. Piramides : 114 ARS/p. (5,50 €) l’aller, 1 h.
  • P. Madryn – Mar del Plata : 1436 ARS/p. (70 €) avec Don Otto, 17 h.
  • Mar del Plata – Villa Gesell : 205 ARS/p. (10 €) avec Rapido Del Sud, 1 h 30.

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Comments (3)

  • David Landry Répondre

    Salut Gaëlle et Maxime,

    Nous sommes curieux suite à la lecture de votre article et de votre recherche d’une âme charitable pour trouver une voiture. Est-ce que l’un de vous deux parle l’espagnole pour échanger avec les locaux pendant toutes une journée?

    Nous aimons le concept, mais notre espagnol est assez limité pour l’instant.

    Merci!

    31 janvier 2018 à 12 h 48 min
    • Gaëlle & Maxime Répondre

      Salut David,

      On n’a pas un très bon niveau d’espagnol mais on n’était pas mal à l’aise non plus après 3 mois en Amérique du Sud, même si l’espagnol est différent en Argentine.

      Même avec un niveau moyen ou bas, on vous conseille de foncer car ce sont des expériences qu’on n’oublie pas, surtout avec les argentins ! 😉

      31 janvier 2018 à 20 h 26 min
      • Landry Répondre

        Excellent, merci du conseil!

        1 février 2018 à 0 h 26 min

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