Ushuaïa

Ushuaïa : le bout du monde

On a passé six jours à Ushuaïa, le bout du monde.

Ushuaïa : le bout du monde

Ushuaïa, c’est le bout du monde. Le bout du monde… On se demande où ils vont chercher tout ça. On a vérifié sur la carte, Ushuaïa, c’est juste en bas à gauche. Ça ressemble plus à un coin qu’à un bout. Mais bon. On ne voudrait pas se mettre les spécialistes à dos. Et puis, « bout du monde » ça passe bien sur un CV de voyageur. Mais attention, hein ! C’est pas le bout du monde de Nicolas Hulot qui s’enfonce dans la jungle avec un couteau entre les dents et un hélicoptère aux fesses (#UshuaïaNature). Ni celui d’une Amazone qui prend une douche froide et un bain de soleil en se frottant la peau avec un gel douche mangue jaune du Burkina Faso/cerise bleue du Panama (#Ushuaïageldouche).

Non, là, c’est le bout de la Terre de Feu, bout de la Patagonie, bout de l’Argentine, bout de l’Amérique du Sud, bout des doigts bleus si t’as pas de gants. Rangez les tongs et sortez les bouillottes. Le bout du monde, c’est pas pour les frileux. Surtout en hiver !

En route pour la fin du monde

Aller au bout du monde en bus ça coûte un bras et y aller en stop ça coûte un pouce. Après notre sortie du Chili à Punta Arenas, on tend donc les nôtres à la sortie de Rio Grande, première ville en Terre de Feu située à 250 km d’Ushuaïa. Un quart d’heure plus tard, nous voici dans l’énorme pick up Laramie d’Ernesto Löffler, un juge argentin très connu. C’est en tout cas ce que dit le journal qui traîne avec sa tête en une à côté d’un voleur de voitures fugitif rattrapé aux USA. Un petit coucou aux policiers en guise de contrôle et en route pour le bout du monde, votre honneur.

Ushuaïa

La Ruta 3 qui mène à Ushuaïa depuis Buenos Aires sur plus de 3 000 km est magnifique. Ernesto nous arrête même aux principaux miradors. Au programme :

  • des photos,
  • des renards gris,
  • des condors,
  • des paysages de folie.

Trêve de suspense, on est déjà amoureux du coin !

On arrive sur le port magnifiquement rose orangé par le soleil en fin d’après-midi, contents et fiers d’avoir atteint notre but ultime.

Ushuaïa

Rocky et Francisco

On traverse ensuite la ville dans toute sa largeur pour arriver à notre auberge, une maison en tôles que Francisco, le gérant colombien, a fabriquée au-dessus de sa maison avec un peu tout ce qui lui passait sous la main. La table est une palette, les sièges sont des palettes, les armoires sont des palettes, presque toute l’auberge est une palette. On est en colocation avec une famille de cafards et Rocky, un ancien chien errant devenu chien de radiateur depuis qu’il a été recueilli par Francisco. À part ça, c’est encore l’hiver en Patagonie, ce qui veut dire qu’on a encore un dortoir/cuisine/salle de bain pour deux.

Ushuaïa : le parc national de la Terre de Feu

Le lendemain, on part pour le parc national de la Terre de Feu, à 16 km. Les 25 € demandés pour faire l’aller-retour nous motivent à y aller en stop. On est pris par deux voitures différentes et le premier conducteur fait carrément un détour pour nous conduire jusqu’à l’entrée du parc. Les Argentins sont des gens incroyables.

Notre randonnée dure trois heures aller-retour jusqu’au point Hito XXIV, la dernière frontière terrestre entre le Chili et l’Argentine et la frontière la plus australe du monde. Et là, vous vous demandez pourquoi ce point a été appelé ainsi, et nous aussi. On s’est posé la question trois minutes, après, on s’amusait à passer illégalement au Chili. Sinon les paysages sont beaux, mais les nuages et la pluie gâchent un peu la balade, dont le niveau n’est pas très compliqué sauf si vous avez des gambas à la place des pieds.

Ushuaïa

D’autres sentiers sont ouverts, mais on rentre en début d’après-midi, rapatriés par la pluie. On est pris en stop par un couple d’Argentins qui insistent pour nous déposer devant notre hostel, incroyables on vous dit ! Le soir, c’est pâtes à la bolognaise avec Rocky, au coin du feu radiateur.

Ushuaïa : le canal de Beagle

Le must de notre auberge, outre les palettes et les cafards, ce sont les levers de soleil. Pour rester dans le thème, on a droit à une palette de couleurs différentes chaque matin sans mettre un orteil dehors. Orteil qu’on met finalement dehors pour aller jusqu’au port et faire un tour en bateau sur le canal de Beagle qui relie les océans Atlantique et Pacifique au sud de la Terre de Feu.

Ushuaïa

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On est suivis par Rocky qui nous a élus meilleurs backpackers du bout du monde. Et même du monde entier depuis qu’on lui a acheté des saucisses. Il ne veut visiblement plus nous lâcher, car nous sommes désormais une famille. Enfin, c’est le terme qu’il emploie. Il marche avec nous les 4 km jusqu’au port et se met à pleurer quand on part en bateau, on espère qu’il va nous attendre ou qu’il connaît la route du retour !

Tuto #Ushuaïa : choisir la bonne agence pour visiter le canal de Beagle en bateau

Les agences sont toutes les unes à côté des autres, il faut bien demander quel type de bateau, combien de temps, si l’on voit bien le phare, des lions de mer, etc. Bref, on a choisi l’agence Tango pour la bière à volonté !

Depuis le canal, on a une magnifique vue sur Ushuaïa entourée de montagnes à moitié blanches et on vogue jusqu’au phare, l’un des emblèmes de la ville. On fait le tour de l’îlot du phare où vivent des cormorans pour aller près d’une île bondée de lions de mer qui font… La sieste, comme tous les lions de mer du monde quoi !

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La cordillère de Darwin

On finit par une marche d’une heure sur une île qui offre une vue panoramique du canal avec ses deux embouchures et la cordillère de Darwin, l’une des dernières terres inexplorées par l’homme jusqu’en 2011, au Chili. Sur le retour, on repasse voir d’autres lions de mer pour vérifier que la sieste se passe bien avec une bière à la main.

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Une routine de voyage s’installe et notre chien nous attend même devant notre porte en nous faisant une fête pas possible. Allez, c’est d’accord. On reste deux jours de plus !

Le glacier Marcial

Après une 4ᵉ journée riche en rebondissements météorologiques où le calme, comme une simple balade en ville (avec Rocky bien sûr) et au port, était préférable à l’action. On se réserve le glacier Marcial pour la dernière journée. Il se situe à 5 km au nord de la ville, le sentier passe à travers les bois pour couper les « S » de la route et on monte en une petite heure en prenant notre temps. Deux nouveaux chiens se joignent à Rocky et c’est à cinq qu’on fait cette ascension jusqu’au pied du glacier. Malheureusement la glace nous empêche d’aller plus haut. Mais la vue sur la ville, le canal et le port est superbe.

Ushuaïa

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On redescend en ville en empruntant un autre chemin à travers les bois. Nous passons à l’office du tourisme pour faire tamponner nos passeports (sept tampons différents au choix). Puis, on rentre profiter de notre dernière soirée en compagnie de notre ami Rocky. Notre chien du bout du monde qu’on n’oubliera jamais.

Ushuaïa : Fin del Mundo

On a été jusqu’au bout du monde en hiver, où il fait froid (mais comme toute l’année). La période où les prix sont bas. Celle où il y a moins de monde (mais pas comme toute l’année). Alors que ce soit en hiver, en été ou en automne, on prend son manteau et on s’en va jusqu’au bout du monde. On a adoré les environs, tout est beau et il y a beaucoup de choses à voir si bien qu’on est restés six jours au lieu de trois. Ushuaïa fait partie des lieux qu’on a eu le plus de mal à quitter depuis notre départ. Alors, courez-y. Enfin, courez jusqu’au bus ou à l’avion. Car ça fait une trotte (allô, c’est le bout du monde). Vous ne le regretterez pas !

Ushuaïa

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Marchez sur nos pas !

1 € = 20 Pesos argentins (ARS)

Tous les horaires et tarifs correspondent à la période hivernale.

Dormir à Ushuaïa

  • The Cavern : 250 ARS (12,30 €) le lit en dortoir mixte de 6 avec petit-déjeuner. Tenu par Francisco, un Colombien très sympa. Certainement la solution la moins chère de la ville.

Les visites

  • Croisière de 3 h 30 sur le canal de Beagle : 1 000 ARS/p. (49 €) avec Tango (-10 % avec le livre Get South).
  • L’hiver, l’entrée du parc national Tierra del Fuego est gratuite. En été, c’est 250 ARS/p. (12,30 €).
  • Le bus pour se rendre au parc national coûte 500 ARS l’aller-retour/p. (24,70 €). On vous conseille le stop.
  • Pour tout savoir sur les choses à faire et les sentiers ouverts en hiver,
  • téléchargez l’application Ushuaïa Turismo ou rendez-vous à l’office du tourisme, situé à l’entrée de la ville.

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Comments (6)

  • Ju Répondre

    Bonjour,

    Niveau condition météorologique, votre matos de base vous a t’il suffit pour les rando’ ?

    24 octobre 2017 à 20 h 29 min
    • Gaëlle & Maxime Répondre

      Il faut s’équiper pour le froid et le vent car il y en a pas mal mais ce qu’on avait était suffisant.

      25 octobre 2017 à 8 h 48 min
  • http://www.joyoutside.com/ Répondre

    Tes photos sont magnifiques, cet endroit fait tellement rêver !

    17 septembre 2017 à 7 h 21 min
  • Denis Répondre

    Si vous avez une magnette je vous l achète, trop top

    17 septembre 2017 à 0 h 59 min
    • Gaëlle & Maxime Répondre

      Attention, ça vient du bout du monde, ça va te coûter cher ! 😉

      17 septembre 2017 à 2 h 31 min

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