On a attendu l’anniversaire de Maxime pour aller à Chengdu voir des pandas. Un adulte, tu parles… Un vrai gosse le matin de Noël. On voulait en ramener un, mais le sac était trop petit. Ou le nounours trop gros, on ne sait plus. Parce que quand t’es pote avec un panda, c’est la classe ! D’ailleurs, si on avait un copain panda, on pense qu’ils seraient plus gentils avec nous les Chinois.

Chengdu, la ville des pandas

 

Le temps d’un vol Xi’an – Chengdu, 1 heure à peine, et nous voilà dans le Sichuan, région d’origine des pandas située au centre de la Chine. On s’est dit qu’on resterait 4 nuits et 3 jours pour prendre notre temps. Chengdu, une ville énorme. La plus grande depuis Pékin. Toujours cette pollution qui nous accompagne au quotidien désormais. En fait le meilleur moyen de voir le soleil en Chine c’est de prendre l’avion.

Vis ma vie d’électricien en Chine.

Le truc cool à Chengdu, c’est qu’il y a des pandas en ville. Non, des faux. Du coup ça donne un petit charme. Une ville qu’on a plutôt appréciée. Mais la vraie raison de notre venue, vous le savez, ce sont les gros nounours noirs et blancs. Nous allons les voir au centre de recherche et d’élevage du panda géant au nord de la ville. C’est un organisme à but non lucratif visant à préserver cette espèce menacée de disparition.

Il a été fondé en 1987 et comptait six pandas géants contre à peu près cent vingt aujourd’hui. Donc, on trouve ça plutôt cool, on les voit et en même temps, on contribue à les sauver. Le centre comprend des adultes, des bébés, des pandas roux et même des paons.

L’activité préférée du panda : Manger du bambou.

Pour la petite histoire, en Chine jusqu’en 2010, tuer un panda était passible de la peine de mort. Maintenant, on ne risque que de la prison. Mais bon, c’est de la prison en Chine…

Il est préférable d’y aller le matin, l’après-midi c’est plutôt l’heure de la sieste chez les pandas.

Le Bouddha géant de Leshan

On prend le bus depuis Chengdu pour aller le voir celui-là. Mais quand on arrive, il est couché à l’horizontale. Ok. C’est quoi l’entourloupe ??

L’entourloupe, c’est notre chauffeur de bus. Un minibus en fait qui doit faire le trajet en 2 heures. Alors quand on voit le panneau « Leshan » après une heure quarante-cinq, on est plutôt contents. Là notre chauffeur s’arrête au niveau d’une autre voiture pour charger une caisse dans son coffre. On attend. On repart et il se tourne vers nous en criant : « Dafo ! Dafo ! » (Bouddha en chinois) Nous, on répond : « Bouddha ! Bouddha ! » Il sourit. Ça veut dire qu’on se comprend, non ?! Quelques minutes plus tard, il s’arrête encore, sort du bus et attend. Il essaye d’appeler quelqu’un. Au bout d’un quart d’heure, personne n’arrive. On repart. Il conduit sans ceinture et clope au bec depuis le début, mais jette un petit mouchoir sur la caméra située sur le tableau de bord pour ne pas être vu en train de manger au volant. Logique chinoise.

Le Bouddha géant caché

Lorsqu’il s’arrête, on en est à deux heures trente de route. On ne dit rien, car il ne comprend pas. Il nous dit « Dafo ! » On dit merci et il part sans répondre. Ciao l’entourloupe ! Et donc nous sommes devant ce fameux Bouddha couché. Le nôtre est un kilomètre plus bas. On était passés devant.

Enfin, nous voilà devant l’entrée. On monte une multitude de marches en profitant de la vue sur le confluent des trois rivières qui se rejoignent à Leshan. On arrive au sommet, on passe devant un temple et des boutiques et là, on tombe nez à nez avec… Son oreille. Son oreille de sept mètres. Accrochée à sa tête géante.

Pour le reste du corps, il faut descendre les escaliers le long de la falaise.

Là, nous sommes au bord de l’eau, à ses pieds. On peut passer devant en bateau aussi. Mais déjà, sur la terre ferme, on en prend plein la vue, choqués par sa grandeur. Sculpté à même la falaise il y a 1200 ans, il sera achevé en 90 ans. Conçu par un moine pour calmer les courants violents, il mesure 71 mètres de haut par 28 de large. On pourrait rester des heures à contempler ce sympathique colosse, mais on a un train à prendre pour rentrer à Chengdu.

Il vaut mieux y aller en milieu d’après-midi. Avant ça, les hordes de touristes s’entassent et font la queue pour descendre la falaise tandis que nous étions tranquilles avec une dizaine de personnes.

Train-train quotidien à Chengdu

Le lendemain, on part de Chengdu en train. Mais en Chine, il faut arriver à l’avance pour prendre son ticket, son train, mais avant tout ses repères, car les gares sont immenses. On est un peu en retard, mais ça devrait aller. On suit le panneau « ticket office ». Mais arrivés au guichet, on nous demande nos tickets. Nous nous sommes trompés. Le vrai « ticket office » se trouve 100 mètres plus loin. Là une file d’attente immense devant l’unique guichet ouvert. Il nous reste 20 minutes pour prendre nos billets, passer les portiques de sécurité, trouver la bonne porte d’embarquement et embarquer. Il va falloir employer la méthode chinoise : passer devant les autres.

Chengdu : la file d’attente chinoise

On passe donc le long de la file d’attente en montrant notre réservation de train, faisant mine de demander de l’aide. Nous pensons récolter des sourires d’amabilité et des mains tendues de bonté afin de secourir l’étranger noyé dans le marasme chinois. Que nenni ! La foule gronde et nous hue pour cet acte ignominieux que nous commettons. Qui est la norme ici, et sans demander la permission, rappelons-le !

Devant le guichet, l’employée nous ignore littéralement pendant qu’un jeune Chinois nous bloque, semblant vouloir privilégier ses compatriotes pendant que nous nous tuons à montrer notre heure de départ. Puis vient l’un d’entre eux qui demande à passer. Lui récolte sourires et politesses. Pourquoi pas une ola pendant qu’on y est ?! Plus le temps, on passe aux forceps ! Tant pis pour la courtoisie. Nous avons enfin nos tickets en main. Nous doublons également toute la file d’attente de la douane en courant pour arriver à nos places à 1 minute du départ, dégoulinants de sueur.

Ni oui ni non

L’arrivée à Yichang six heures trente plus tard n’est pas plus reposante. Nous montrons aux taxis l’adresse de notre auberge en chinois. Ils nous refusent. Un policier nous indique qu’il faut tourner à droite au prochain carrefour. On se dit que ça ne doit pas être loin et que les taxis n’y trouvent pas leur compte, d’où leurs refus. Trente minutes de marche plus tard, les passants ne connaissent pas l’adresse et le carrefour promis par le policier est encore bien plus loin.

On arrête d’autres taxis qui nous refusent également. Pourquoi ? Mystère ! D’autres gens nous montrent un bus. Mais où descendre ?? Ils nous montrent la (bonne ?) direction. Notre auberge n’est pas si proche finalement, on la trouve après deux heures trente de marche sous la pluie (merci les housses Osprey et les k-ways) et dans la nuit. Le lendemain, le bus nous ramène jusqu’à la gare, en 40 minutes, pour rejoindre le parc national de Zhangjiajie qui a inspiré les décors d’Avatar.

Voilà pourquoi, des fois, on aimerait avoir avec nous un copain panda. Et on aurait pris celui qui fait du Kung-Fu, à choisir.

Marchez sur nos pas !

1 € = 7,6 Yuans chinois (¥)

Dormir à Chengdu

• Nova Traveller’s Lodge : 104 ¥ (14 €, tarif Booking – 120 ¥ sinon) la chambre double sans petit déjeuner.

Dormir à Yichang

• Pigeon Tree Youth Hostel : 108 ¥ (14,70 €) la chambre double sans petit déjeuner.

Les visites

• Centre de recherches et d’élevage du panda géant : 58 ¥/p. (7,90 €). Arrêt de métro Chengdu Zoo puis le bus 87 (3 ¥).
• Grand Bouddha de Leshan : 90 ¥/p. (12,20 €). Prendre le bus à la gare routière de Xinannmen (2 h – 51 ¥).