Lumbini Sanskritik : le berceau de Bouddha

Récit de notre visite à Lumbini, au Népal, lieu de naissance de Bouddha.

En Asie, la plupart des lieux sacrés sont consacrés à Bouddha. Bouddha par-ci, Bouddha par là, Bouddha à toutes les sauces, des statues de Bouddha gros, mince, rieur, habillé, dévêtu, les jambes croisées, les mains jointes, les deux en même temps, petit et de plus en plus grand pour finir géant ! Tout ceci pour un seul homme, qui a bel et bien existé, dont les récits décrivent une vie extraordinaire. Alors, en petits curieux que nous sommes, après notre trek, on a voulu aller voir l’endroit où il est né.

Siddartha Gautama : prince de Lumbini

Si les principales religions du monde reposent sur la croyance en un ou plusieurs Dieux, le bouddhisme se démarque par sa foi envers un homme : Bouddha.

Yungang Grottoes, Datong, Chine.

Qui es-tu, Bouddha ?

En réalité, Bouddha peut être n’importe qui. Car Bouddha est un titre qui signifie : celui qui a atteint le Nirvana. Un être qui s’est éveillé du sommeil de l’ignorance et qui voit les choses telles qu’elles sont réellement.

Il a un savoir infini concernant le passé, le présent et le futur et son but dans la vie est d’aider tous les êtres vivants sans aucune discrimination et avec une infinie compassion. Même les criminels ! Sans effort, juste naturellement. Il paraît même qu’il y prend du plaisir.

Le Bouddha géant de Leshan, Chine.

En fait, Bouddha, c’est l’être suprême, le mec parfait, le 5ᵉ élément !

Et parmi tous ces mecs qui ont réussi à devenir Bouddha, chacun à son époque, il y en a un qui a marqué toutes les générations futures : le prince Siddartha Gautama. Le fils du roi Shuddhodana et de la reine Maya Devi, souverains du clan des Sakyas de la ville de Kapilavastu, est né en 623 av. J.-C., futur collègue.

Une nuit, la reine Maya Devi rêva qu’un éléphant à six trompes portant une fleur de lotus entrait en elle par le côté droit. C’est lors de cette nuit mouvementée que Siddartha aurait été conçu.

Les yeux de Bouddha, Katmandou, Népal.

A star is born

Sa naissance n’est pas plus reposante puisque la reine accouche par le sein droit au pied d’un arbre, sur une pierre du jardin de Lumbini, avant de mourir sept jours plus tard.

Siddartha, dont le nom signifie « Celui dont le but est accompli », est nommé ainsi, car les religieux de l’époque voient en lui le futur plus grand roi ou le futur plus grand ascète du monde.

Il accomplira sa destinée à l’âge de 29 ans, lors d’un voyage au cours duquel il rencontre un ascète vivant d’aumônes, ayant fait une croix sur toutes ses possessions pour atteindre la libération.

Siddartha abandonne donc sa femme, son fils, veaux, vaches, cochons, et se coupe les cheveux et la barbe pour partir errer dans le nord de l’Inde.

Yungang Grottoes, Datong, Chine.

Il atteindra l’illumination quelques années plus tard pour devenir le Bouddha.

On ne vous raconte pas toute sa vie parce qu’elle pourrait remplir trois bouquins. Et surtout parce qu’on n’y connaît pas grand-chose, mais on constate aujourd’hui que des gens du monde entier payent, parfois très cher, pour venir voir et prier au-dessus de la pierre sur laquelle il est né. Au milieu des ruines du palais du roi Shuddhodana, à Lumbini.

Lumbini, le site sacré

Lumbini, ou Rummindei, est située à quelques kilomètres seulement de la frontière entre l’Inde et le Népal. La seule raison pour laquelle les gens s’arrêtent ici est son parc central. Un parc de trois hectares dédié à Bouddha où des communautés bouddhistes sont venues du monde entier pour y ériger leurs monastères autour des ruines de son lieu de naissance.

On sent qu’une atmosphère particulière y règne, et surtout qu’on se rapproche de l’Inde, notre prochaine étape.

Lumbini : l’antichambre de l’Inde

La ville et son parc ont l’air d’être abandonnés aux mendiants, aux singes, aux vaches et aux chiens errants. Des commerces et des hôtels/guesthouses se trouvent tout autour du parc, business oblige. Au-delà de ça, pas grand-chose à part quelques habitations.

Notre guesthouse est plus à l’écart de la concentration d’hébergements qui s’entassent juste devant l’entrée du parc. On a une grille de sécurité devant la porte de notre chambre, contre les singes et les chacals qui hurlent et se battent toute la nuit. Ambiance…

Après une nuit passée à scruter les bruits d’animaux qui semblent se déchiqueter juste derrière notre porte, nous partons à la conquête de ce fameux parc. Avant de partir, on enlève nos téléphones de nos poches pour les mettre dans nos sacs juste au cas où. À peine arrivés, on surprend un enfant mendiant mettre la main dans la poche de Maxime. Ambiance n°2…

Après avoir traversé la première allée du parc de Lumbini, envahie par les singes, on commence par la visite principale : le lieu de naissance. Pour entrer dans l’enceinte, il faut quitter ses chaussures et passer un portique de sécurité.

Le temple de Maya Devi

Ce parc dans le parc est composé du temple de Maya Devi, abritant la fameuse pierre, et d’un jardin avec l’arbre de sa naissance au milieu, entouré de drapeaux de prière. Des gens prient sur les ruines de l’ancienne ville Kapilavastu, capitale du clan des Sakyas, et de petites tortues nagent dans un bassin.

À l’intérieur du temple, les ruines du palais couvertes de billets donnés par les pèlerins. Euros, Dollars américains, australiens, canadiens, Livres sterling, Yuans, Roupies, etc. Toutes les monnaies du monde sont présentes !

Nous faisons la queue derrière toutes ces personnes pour qui l’instant est solennel. Nous sommes de simples curieux, mais nous nous faisons discrets. À la fois interloqués et fascinés par ces gens dont le sens de la vie est guidé par les préceptes d’un être humain mort il y a plus de deux millénaires.

Comme dans tous les temples bouddhistes, les photos sont strictement interdites. On en profite pour observer le calme qui règne malgré le nombre important de personnes présentes. On ressort du temple assez vite.

Pour des cartésiens comme nous, ce moment est assez comique puisque nous sortons d’un lieu où nous avons fait la queue pour aller voir un caillou.

Sur le côté du temple se trouve un pilier érigé par l’empereur Indien Asoka suite à son pèlerinage en l’an 249 avant J-C.

Les monastères de Lumbini

On ressort du petit parc pour continuer dans le plus grand. On passe devant une statue de Bouddha en or puis on longe le bassin d’eau. Il faut suivre les chemins qui partent de part et d’autre du bassin pour découvrir les monastères aux différentes nationalités. On commence par les monastères à l’ouest du bassin : népalais, français, vietnamien et l’allemand. Ce dernier est un véritable bijou.

On poursuit jusqu’au bout du bassin où se trouvent le musée et quelques commerces et bouis-bouis où l’on mange pour rien. Puis le chemin continue jusqu’à la World Peace Pagoda, offerte par les Japonais après la Seconde Guerre mondiale.

Faites le tour de cette pagode pour admirer les quatre magnifiques Bouddhas en or en direction des quatre points cardinaux.

On termine en revenant par l’autre côté du bassin où se trouvent les monastères birman, sri lankais et thaïlandais, notre préféré. Le monastère cambodgien n’est pas encore terminé, mais sa façade promet qu’il pourra certainement rivaliser avec les autres.

Gaëlle en pleine séance de dédicaces.

On regagne la guesthouse à la tombée de la nuit, après la belle visite de Lumbini. Ce n’était pas un lieu de prédilection pour de simples voyageurs comme nous, mais les monastères sont magnifiques et nous y avons trouvé beaucoup d’attrait et de charme.

Une journée suffit amplement pour visiter le site.

On n’a pas aimé

L’état général du site. Un lieu comme celui-là mériterait des paysagistes et surtout des poubelles ! En plus des terrains en friche autour des temples, nous avons surtout constaté que la plupart des gens présents ne respectent pas la nature et les lieux qu’ils visitent. Vraiment dommage pour un lieu dit « saint ».

L’aire de pique-nique de Lumbini…

Controverse

Bien qu’il soit reconnu au patrimoine mondial de l’UNESCO, le site est controversé. Les Indiens prétendent que le vrai lieu de naissance de Bouddha se situe à Piprâwâ Nigrodha, dans l’Uttar Pradesh, en Inde. Forcément. Tandis que les Népalais disent que c’est Lumbini qui fut certifiée suite à de multiples recherches d’archéologues du monde entier.

En faisant nos recherches, nous sommes tombés sur des versions différentes de la naissance de Bouddha. Nous avons choisi de raconter la plus répandue.

Marchez sur nos pas !

1 € = 115 Roupies népalaises (NPR)

Dormir à Lumbini

  • Siddartha Guesthouse : 2 050 NPR (17,80 €) la chambre double avec petit déjeuner.

Les visites

  • Temple de Maya Devi : 200 NPR/p. (1,70 €) + 110 NPR (0,90 €) pour l’appareil photo.
  • L’accès au parc et à chaque temple est gratuit ainsi que la grande Pagode.

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Comments (4)

  • CHEA Nara Répondre

    Hello Max,
    Merci pour ton partage. Les photos et les descriptions sont clairs et précis.
    Superbe merci.
    Je suis d’origine cambodgienne et j’ai quitté mon pays il y a longtemps.
    Je souhaite visiter l et lieu où bouddha est né. Votre article est top.
    Bravo et merci ????????????

    13 mai 2023 à 22 h 42 min
    • Max Répondre

      Bonjour Nara,

      Je te souhaite alors de visiter ce superbe lieu !

      Merci pour ton commentaire.

      15 mai 2023 à 9 h 16 min
  • Nèmes Répondre

    Merci pour toutes ces infos et ces photos. Grace à vous, j’ai beaucoup appris. Tout cela a permis de mettre des images sur ce que j’ai lu dans un bouquin de Christophe Fauré. Pratique, simple et efficace avec un peu d’humour en plus.

    15 décembre 2022 à 18 h 41 min
    • Max Répondre

      Une visite très intéressante. Le chaos qui y règne dénote complétement avec la beauté des temples. Une visite essentielle à faire au Népal ! 😉

      Merci pour votre commentaire,

      Maxime.

      15 décembre 2022 à 19 h 40 min

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